Review VF – Harley Quinn Rebirth Tome 2 : Le Joker aime Harley

Après un premier tome aux bonnes idées mal exploitées, L’anti-héroïne la plus bankable du moment est de retour dans Harley Quinn Rebirth Tome 2. Celui-ci est composé de l’arc éponyme “Le Joker aime Harley” ainsi que de deux titres fill-in en début et fin d’ouvrage. Voyons ensemble ce que nous propose ce dernier.

DES FILL-IN DISPENSABLES

Un vent frais souffle sur le titre dès le début de l’ouvrage avec un épisode qui voit Harley Quinn et Poison Ivy partir retrouver Sy Borgman, protagoniste important de la série pendant les new52, dans son hôtel de luxe au bord de l’océan. Cette histoire est principalement prétexte à développer la relation entre les deux amies et sert de prélude au grand chamboulement qui va suivre à travers un flashback formidablement dessiné par Andrew Robinson. Malheureusement, l’humour qui passait bien en VO a du mal à avoir le même impact dans la version française. Cependant, la lecture reste plaisante et les dessins de Chad Hardin sont convaincants, comme dans le reste du tome.

Avec le second fill-in de ce livre, nous avons droit au traditionnel épisode des fêtes hivernales où Harley veut absolument rencontrer le Père Noël du centre commercial. Malheureusement, celui-ci est malade et notre héroïne va devoir entrer dans son esprit pour le ramener à la vie. Ce récit est le total opposé du précédent, à savoir une caractérisation inexistante et un enchainement d’actions farfelues et incohérentes dont le plot twist est plus qu’attendu. De plus, les dessins sont bien en dessous de ce qui est réalisé dans le reste de l’ouvrage. Urban a bien fait de décaler ce numéro en fin de tome, ce qui permet de lire l’arc principal sans être dérangé par ce récit.

L’ESPOIR D’UN RENOUVEAU

Même si, dans mon imaginaire, Harley Quinn ne peut être dissociée du personnage du Joker, la version du personnage dépeinte par les auteurs de cette série n’est pas dénuée d’intérêt.

Conner et Palmiotti ont construit leur propre Harley Quinn : une femme enfant, en recherche perpétuelle d’affection et de reconnaissance, qui ne peut s’empêcher de céder à ses pulsions et qui essaye tant bien que mal de se construire un avenir après sa vie avec le Joker.

Et bien que la caractérisation de l’héroïne soit réussie, on ne peut pas en dire autant du reste du casting. Les personnages secondaires sont fades et ennuyeux. Ils n’ont pas évolué d’un pouce depuis le début des new52 si bien qu’on s’en désintéresse très rapidement. Les intrigues intimistes entre locataires du quartier se répètent inlassablement.

Alors, pour palier à cela, les auteurs introduisent des intrigues époustouflantes, à coup d’aliens zombies (à lire dans le tome précédent) ou de monstres géants souterrains, au détriment de l’univers développé jusqu’ici. Et la mayonnaise ne peut pas prendre avec des éléments aussi déconnectés les uns des autres.

Et c’est dans ce contexte qu’apparait une lueur d’espoir : le Joker est de retour ! Cela donne lieu à des flashbacks très réussis scénaristiquement comme artistiquement et nous promet un grand affrontement entre les deux personnages. Et cela arrive seulement deux numéros plus tard (Red Tool, le personnage le plus inutile et énervant de cette série, a encore fait des siennes…) où tout le potentiel d’Harley Quinn nous est exposé : de la violence décomplexée, de l’humour qui fait mouche mais le tout agrémenté des sentiments ambivalents qu’elle ressent.

Alors j’ai commencé à croire à un retour aux sources pour l’héroïne et à un grand chamboulement possible dans cet univers… Que nenni ! Le “Joker” est en fait une caricature de lui-même et bien que les auteurs fournissent une explication à cela, celle-ci amène le récit au niveau des autres : sympathique mais sans plus. Malheureusement, le personnage et les intrigues n’évoluent pas, au grand damne de l’espoir que j’avais.

Si vous avez déjà lu les aventures de Harley Quinn en solo, rien ne vous étonnera dans ce livre. Conner et Palmiotti passent malheureusement à côté d’un bon coup de fouet pour leur série qui se fait de plus en plus répétitive et elle a de plus en plus de mal à passer. Ce tome n’est pas mauvais. Il est juste banal. Et ce n’est pas digne d’un personnage qui a tant à offrir.