Le duo classique Simon Baz et Jessica Cruz peine à décoller de la dynamique commune entre coéquipiers de sexes opposés. La romance s’est vite développée, et si Jessica Cruz tend à se faire acceptée par les lecteurs grâce à ses troubles anxieux, Simon Baz ne parvient pas à se détacher de l’identité d’homme colérique aux remords précipités. Peut-être ce nouveau numéro permettra d’établir un nouveau regard sur ces personnages, rejetons des New 52.
Promenade à Gotham
Une fois n’est pas coutume, Sam Humphries débute son récit avec une focalisation sur le personnage de Jessica Cruz et sur une forte angoisse qui va la suivre. De manière complètement inattendue, Simon Baz réagit brutalement, et à partir de là une situation problématique entre les personnages simulera un faux esprit de vie partagée. Ce premier arc, comme le sous-entend la couverture, va s’appuyer sur une collaboration avec Batman. La collaboration avec l’homme chauve-souris est souvent signe de mauvais statut des ventes. Mais contrairement à l’idée reçue, cette collaboration sera l’occasion de faire ressortir du placard quelques éléments inscrits dans le run de Geoff Johns sur Green Lantern ayant fait salivé bien des fans.
Malheureusement, cette virée à Gotham prend rapidement des airs de visite guidée. Sam Humphries, ayant pourtant déjà officié sur des titres Batman, ne fait que parcourir aléatoirement les lieux célèbres de Gotham et faisant intervenir des personnages comme le Commissaire Gordon ou Alfred. Le contenu ne s’appuyant que sur le rapport de force entre deux caractères. On ne dépasse pas le statut de fan-service, malgré quelques rapports entre personnages qui auraient mérités d’être creusés, plutôt que survolés et utilisés comme moteurs à prétextes.
Entretenir les attentes, c’est préparer son public
Le second arc est axé sur son ennemi : Polarity. Sans rénover la caractérisation en demi-teinte du méchant de service, il est amusant de voir ce que Sam Humphries en fait. Dans son costume ridicule, il parvient à lui donner une allure effrayante, et lui confère des motivations solides à défaut d’être novatrices. Le scénario est très peu surprenant, mais on se laisse prendre au jeu. Cet arc est réussi par deux points forts de taille, son méchant, mais surtout sa partie graphique. Neil Edwards et Edurdo Pansica se partagent l’effort et livrent un travail sublime. Malgré leurs styles légèrement différents, les plans sont dans le même esprit. La multiplicité des scènes de vol et des angles en plongée font que cet échange régulier ne gêne pas.
Le noyau de ce recueil est le numéro consacré à Volthoom, répondant à certaines questions émises. Rempli de clichés, de conséquences sans causes, le personnage parvient tout de même à être plus attachant malgré son affiliation. Il aurait certainement mérité bien plus d’attention pour son développement, puisque tout un univers – et certainement plusieurs autres – est dressé autour de lui.
C’est à la fois dans la crainte que la suite des aventures des Green Lanterns est attendue comme dans l’espoir d’un potentiel mieux utilisé cette fois-ci. L’arc de Polarity et le numéro consacré à Volthoom nous rappellent que Sam Humphries sait écrire des ennemis. Mais le problème de rendre ses personnages attachants réside toujours.