Un nouveau lecteur de comics, en règle générale, aura deux noms à la bouche : Jim Lee, pour Batman Silence, et Geoff Johns, pour le reste. Sans avoir eu droit à une réédition de ses Teen Titans en France, son Green Lantern, son Flash et Flashpoint ont suffi à l’intégrer et à en faire une personnalité majeure du milieu auprès du lectorat. Cette popularité est effectivement causée par la collection qui lui est dédié (Geoff Johns présente), mais surtout, je pense, à ses origines de la Justice League New52. Le point d’entrée par excellence, il y a 2 ans, n’est plus d’actualité aujourd’hui.
Bonne époque, époque perdue ?
Pour le petite histoire, il se pointe début 2000 et écrit Avengers (Zone Rouge pour la VF). Il atterrie sur Hawkman et JSA puis rafle tout. On lui confit la direction d’un renouveau pour les Teen Titans lancé par Scott Lobdell. Il écrit ensuite les gros titres DC (Superman, JLA), gère la Crisis la plus vaste en terme de tie-in, puis passe directeur artistique et Flashpoint. C’est lorsqu’il s’occupe du DCEU que tout capote. Une sorte d’introspection lui prend face aux difficultés de l’éditeur à sortir des New52. Il annonce désormais son retour en grandes pompes avec le Fresh Start.
Geoff Johns parvenait à scénariser un nombre surprenant de titres majeurs. Aquaman a confirmé sa capacité à réintroduire des personnages avec une facilité folle et un respect total du personnage. Là où Hawkman avait étoffé son univers, changé complément de direction sous Tim Truman avec Hawkworld, il s’est complexifié. Geoff Johns est parvenu à réintroduire le personnage, le rendre de nouveau accessible, sans le renier. Proche du cinéma et de la télévision, son écriture s’en trouve plus ou moins impactée. Une sorte de schéma qui peut aider à l’écriture, tout comme elle peut banaliser l’histoire racontée. Un problème qui a fait du tort à Forever Evil.
Daddy’s back
Son retour serait d’autant plus important aujourd’hui, qu’en plus d’avoir entreprit l’erreur des New 52 (sans être seul responsable), qu’il est l’un des porteurs de l’héritage des comics passés. Aux côtés de Paul levitz, bien moins connu, et de Grant Morrison, il porte l’héritage des auteurs passés. Ce sont d’ailleurs les connexions qu’il a établit dans ses événements, le référencement pointilleux qui ont fait de lui un scénariste aussi populaire, en plus d’une certaine originalité renouvelée dans ses histoires. En s’appuyant sur ces numéros poussiéreux et perdus, à la manière de Grant Morrison, Geoff Johns extrait un potentiel caché pour le développer en événement spectaculaire et accessible, et y intégrer des nouveaux éléments dressant un décor mythologique.
Le voir lancer ses projets par sa boite de production, déléguer les responsabilités qu’il tenait, et se recentrer sur ce qui a fait son succès et sa réussite, est une excellente nouvelle pour DC Comics. Tout porte à croire en un véritable changement initié par Doomsday Clock, cet événement qui souffre grandement du rythme perturbé de parution. Geoff Johns aurait entreprit un retour aux bases, tel un Eminem des comics. Reste à voir désormais, s’il va nous faire une redite de The Way I am ou un Revival douteux. Toujours est-il qu’avec les Trailers livrés, Grant Morrison qui débarque sur Green Lantern, et le retour de Geoff Johns en tant que scénariste, DC Comics repart sur de bonnes bases et s’est armé pour une année pleine d’espoirs.
Honnêtement, je ne serais pas aussi optimiste que ta conclusion. On a surtout l’impression que Johns se marginalise volontairement pour faire sa popote tranquilou-bilou dans son coin pendant que Didio détruit l’esprit Rebirth qui avait relancé DC dans la bataille. Recoupez tous les propos de Didio, de la Bat-family au groupe JL, et honnêtement, ça donne surtout l’impression que pour 10% de chef-d’oeuvres, on va se taper de bonnes grosses bouses qui rappelleront les névroses de Dan 12 ans plus tôt, de quoi éloigner toujours plus les plus fidèles lecteurs du DC canon.
Justement, le fait de se détacher de la direction de Jim Lee et Didio lui permet de se relancer, prendre un peu plus d’élan, et devancer Snyder sur le front.Tu parles de marginalisation, et c’est tout à fait ça. Si Tom King est reconnu, c’est pour son travail en marge de l’univers étendu. Johns va faire la même, profiter de sa popularité acquise.
Et quand tu y regardes bien, peu de publications de comics reste considérée. Des « bouses » il y en a toujours eu. C’est le propre du système des comics, dans sa démarche de production désormais bimensuelle. Il y a des réussites et souvent des ratés, ou trop peu considérés. Justement les lecteurs fidèles, ont certainement déjà compris que le véritable comics se trouve en marge : Vision ou Mister Miracle de King, Hawkeye de Fraction/Lemire, parfois mais rarement dans le populaire (Avengers de Waid), le label Young Animal, Prez, etc.
J’entends bien l’argument « des bouses, il y en a toujours eu », mais on ne va pas faire comme s’il n’y avait pas eu des périodes plus fastes que d’autres. Ici, on a quand même l’impression de voir les promesses du Rebirth exploser en plein vol alors que l’initiative avait été largement saluée, et par les consommateurs, et par les différents acteurs de l’industrie, notamment les retailers.
Enfin, si c’est pour que Johns devienne « comme King », ça n’a rien de rassurant. Je dois être un des rares ici à défendre ouvertement ses arcs les plus controversé et je vois bien que, malgré son talent, le travail sur l’esthétique, même s’il est vendeur, à la fin il se fera toujours bridé par Didiot qui a encore réussi à lui imposer des restrictions pour son Heroes in Crisis, notamment la place d’Harley Quinn, qui menace de devenir un simple Identity Crisis-bis (et très franchement, voir une potentielle merveille être rabaissé au premier torchon promu par l’ère Didiot, ça ne m’intéresse absolument pas).
Désolé, mais entre le chef d’orchestre qui a ouvertement fait son mea culpa deux ans plus tôt en gagnant les faveurs du lectorat par des choix audacieux et l’artiste qui pourra de temps en temps sortir quelques chef-d’oeuvres grâce à Killing Zone, je ne peux pas m’empêcher d’être particulièrement triste à l’idée de voir DC perdre son meilleur capitaine pour permettre à Didiot et Lee de revenir polluer l’industrie avec leurs réflexions nauséabondes.
Je suis peut-être trop pessimiste, mais les propos qu’on a pu entendre à la SDCC, balancés par les grandes pontes de DC, ne poussent vraiment pas à l’optimisme.
Ça se comprend. Et autant je te rejoins concernant Lee et Didio, autant je me dis que ca n’a qu’un temps.
Un scénariste reste maître de la forme, alors que l éditeur influence le contenu. Comme toute chose un chef d’oeuvre doit être la combinaison de plusieurs facteurs propices.
Pour ce qui est de King, sans louer tout ses travaux, sa manière de se renouveler et de provoquer font qu’il ne sera jamais plus un outsider. Il a déjà marqué de sa patte les comics, a son réseau de dessinateurs, et est parti pour être bien vu des deux patrons. Avec Heroes In Crisis, les contraintes peuvent être plus ou moins minimes. Et les raisons peuvent être bonnes : vouloir donner une image nouvelle à Harley Quinn. De ce point de vue, ce serait un sacré nettoyage qu’engagerait King.
Et l’arrivée à l’écriture de Johns sonne pour moi comme le rappel des promesses Rebirth, toujours dans l’attente, mais en bonne voie (Si on oublie Oz Effect).
Je ne trouve pas que Doomsday Clock « souffre grandement » de son rythme de parution. Un numéro tous les deux mois, ça passe large, et la qualité est présente à chaque fois.
On n’a strictement rien à craindre des conséquences possiblement revues par l’éditeur et de sa considération vis à vis de Metal et de la vision de Snyder.
La qualité d’un récit ne se mesure pas à ses conséquences.
Sauf d’un point de vu de reconnaissance de l’éditeur, alors que le scénariste cherchait à l’origine à impacter l’univers partagé pour corriger ses erreurs.
Et l’éditeur peut tout à fait changer du tout au tout les conséquences, et donc le scénario établi. Il y a peu de chances ici, mais ce ne serait pas la première fois que ça arrive.
Content que Johns reprend du poil de la fête
Par contre je vais être chiant mais..
« l’erreur des New 52 »
Honnêtement je trouve que c’est exagéré.La periode avait des défauts mais c’est pareil pour toutes les periodes de DC même Rebirth a des défauts.
Les New 52 avait de très bon titres (WW par Azzarello, les titres du Dark Universe en générale, GA par Lemire, une parties des titres JL..)
Bon après certains titres etait mal gérés, comme les titres Superman (même si j’ai pas lu les premiers numéros)
Par contre je commence a trouver certains défauts qui me dérange chez Johns, l’exemple le plus parlants pour moi c’est le cas de Toyman lorsqu’il le traite dans le titre Action Comics par une piroutte scénaristiques il invalide les précédentes incarnation du personnage, perso je trouve pas cela tres réglo. Je sais pas trop si on peut considérer cela comme un respect de l’heritage des auteurs passé. :-/
Par contre je sais pas comment s’appelle le défaut. X)
Sinon on verra ce que donne les conséquences de Doomsday Clock mais le recit prends moins d’importance. Je me rapelle qu’on devait voir Wally dans le récit mais au vu des récents événements et de son possible destin dans HiC, ça semble improbable de le voir.
Et puis j’avoue me désintéresser du recit en question vu que les principaux objectifs ne m’impacte pas trop ( Je suis pas intéressé par la Legion des SH par exemple)