Review VF – Aquaman Rebirth Tome 2 : Le Déluge

Après un premier tome satisfaisant, Aquaman Rebirth revient dans un second recueil des aventures du Roi d’Atlantis, toujours menées par Dan Abnett au scénario et Brad Walker, Scot Eaton et Philippe Briones aux dessins. Aujourd’hui, nous allons voir ensemble si cette équipe continue de prendre la bonne direction avec ce titre, qui se différencie des autres mais n’a pas encore atteint son plein potentiel.

La géo-politique du Déluge

Ce deuxième tome se découpe en plusieurs histoires distinctes dont la première donne le nom à l’ouvrage, le Déluge. Ce récit découle du premier tome et concerne encore une fois la géopolitique d’Atlantis. Aquaman a réussi à créer une certaine paix entre la surface et le monde sous-marin, mais elle reste fragile et Black Manta en profite pour la détruire grâce à son organisation terroriste N.E.M.O. qui commet une attaque sur les États-Unis au nom d’Atlantis, ce qui provoque un début de guerre entre les deux nations d‘Arthur.

Il va donc tenter de régler ce conflit en essayant de trouver les coupables, pendant que Mera cherche à l’aider mais hésite à cause de la malédiction prédite par les anciennes d’Atlantis. Abnett aborde ici plein de thèmes très intéressants et actuels, comme la peur de l’étranger, le terrorisme et les préjugés qu’ils créent en se liant à une cause qui ne leur appartient pas. Ils sont tous bien exploités et on se prend très vite à suivre Aquaman tenter l’impossible en réconciliant les deux peuples avec une fin très intrigante et qui aura une véritable importance pour la suite du titre.

Cependant, ne pensez pas qu’il ne s’agit que d’un comics purement politique avec des textes interminables, puisque notre héros prend pleinement part à la bataille, et nous avons droit à quelques affrontements sympathiques pour aérer le récit. Notamment avec le retour des Ultramarines, une troupe d’agents d’intervention modifiés, mais qui ne ressemblent plus vraiment à leur version d’origine. L’ajout de cette équipe ou celle de N.E.M.O. prouve que les créateurs continuent d’explorer et d’agrandir l’univers d’Aquaman qui commence à prendre une taille considérable, et ça ne fera que s’améliorer avec le tome 3.

L’horreur de Dead Water

Je passerai rapidement sur le deuxième arc qui est certainement le plus mauvais du lot. On nous introduit une nouvelle menace éphémère mais au pouvoir toujours intéressant à exploiter. Cependant le mystère se résout assez rapidement et les thèmes abordés sont vite expédiés. La meilleure qualité que porte cet arc est l’introspection d’Aquaman après avoir vaincu cet ennemi, notre héros prenant alors conscience du regard changé que lui portent les gens de la surface, mais pas de la manière dont il l’aurait souhaité.

La troisième histoire est un peu particulière puisque c’est le retour d’une créature apparue à la fin des New 52 dont l’apparition n’a pas été éditée chez Urban. Cependant, vous vous retrouverez assez rapidement, les pouvoirs de Dead Water étant simple à comprendre, et vous pourrez pleinement apprécier ce récit qui prend étonnement l’allure d’un film d’horreur de monstre. Dan Abnett s’inspire clairement de The Thing pour nous écrire un huit clos où les fameux Ultramarines, Mera, Aquaman et quelques autres sont piégés avec cette créature marine invincible et qui peut se cacher dans le corps d’une personne. L’auteur gère bien le suspense et on se prend très vite au jeu, puisque même le couple royal semble démuni face à cette menace, qui pourrait se cacher dans n’importe qui. L’ajout du super-vilain prisonnier Scavenger est un réel plus, lui qui comprend réellement le danger que représente Dead Water et panique complètement tandis que les autres tentent de se retenir. C’était assez inattendu de voir ça dans les pages d’Aquaman, alors qu’il y a de quoi faire avec les fonds marins, et donc ce récit était une très bonne surprise.

Le début d’une nouvelle ère

Enfin, le tome se termine sur une histoire en deux chapitres où la place d’Aquaman en tant que roi est mise à mal. Les Atlantes ont évidemment mal pris la fin du conflit contre la surface et se révoltent, ce qui résonne avec plusieurs conflits de notre histoire, mais en particulier les guerres mondiales et explore cette envie de se fermer au monde que l’on retrouve un peu partout dans les parti extrémistes, mais aussi dans les idées de l’actuel Président américain. Ce qui se passe dans ces deux derniers numéros est très prenant, voire déchirant et on en ressort avec une certaine impatience pour le tome 3, et vous auriez bien raison.

Cet Aquaman Rebirth tome 2 est donc meilleur que son prédécesseur, plus diversifié dans ses histoires, globalement mieux dessiné et avec des thèmes plus engagés. Vous vous prendrez à suivre Aquaman gérer la politique de son peuple en pleine crise, faisant écho à plusieurs événements historiques et actuels, mais vous le verrez également dans une aventure horrifique surprenante aux côtés de Mera et de Scavenger. On passe donc un très bon moment, mais le plein potentiel n’est pas encore atteint. Il faudra pour cela attendre le tome 3, qui s’annonce exceptionnel et qui fait de l’achat de ce tome 2 une obligation.