Pour faire la transition entre deux arcs de Detective Comics, Moreci et Fiumara nous offrent un one-shot aux allures mystiques confrontant Batman et le Deacon Blackfire. L’auteur donne un côté old school à son récit grâce au thème fantastique et à la narration prenante qui suit le fil de pensée du Chevalier Noir à la manière d’un Batman Black and White. Il y a un aspect onirique très appréciable, l’histoire préférant utiliser le peu de places disponible par de l’introspection plutôt qu’une explication pour toutes ces visions. En plus d’être bien écrit, le récit profite beaucoup des dessins de Fiumara qui propose de très belles planches apportant tout ce côté fantastique, voire horrifique à l’histoire. J’avoue d’ailleurs une certaine fascination pour sa façon de dessiner un Batman informe dans le ciel, et il mériterait de travailler plus longuement sur le personnage. Ce fut donc une très bonne surprise que ce Detective Comics #982, un one-shot comme on en voit peu ces derniers temps.

– Sledgy7

Après avoir rattrapé mon retard sur les séries Rebirth, je fus outré de voir que The Flash n’avait jamais eu droit au moindre paragraphe dans les Highlights, le titre étant à son apogée depuis les préludes de la Flash War (The Flash #45, meilleur numéro du run). Je profite alors de la sortie de ce numéro #48 pour enfin mettre en lumière cet événement aussi capital que réussi. Certes, le succès de cet arc tient en partie dans la nostalgie qu’éprouve autant l’auteur que le lecteur, mais il était bien temps de revenir sur cette fameuse intrigue Rebirth, et notamment sur Wally, l’émissaire du DC Universe Rebirth. C’est en effet un énorme plongeon dans le riche passif du personnage qu’effectue Williamson, magnifiquement accompagné par Porter, et notamment dans tout ce qu’a perdu autant Wally que le lecteur avec les New 52. Le but de ce numéro #48 est clairement d’émouvoir, et c’est réussi, notamment dans ses dernières pages, Joshua parvenant à écrire comme il se doit ses personnages. Ici, il signe véritablement le début de cette guerre des Flash, une guerre aussi idéologique qu’humaine qui fonctionne véritablement car se repose sur le vécu des deux porteurs du costume : on retrouve un Wally prêt à tout pour retrouver ce qu’il a perdu, et en face son mentor qui lui oppose sa triste expérience de Flashpoint. Il ne s’agit pas ici de choisir un camp, mais il est tout de même sacrément plaisant de voir autant de justesse dans les deux partis. Hunter Zolomon, quant à lui, se montre tout aussi intéressant de par la sincérité qu’il présente à notre roux préféré, tout en laissant clairement une ambiguité quant à ses véritables intentions qui sont évidemment moins honorables. Bref, un numéro réussi à tout point de vue pour un arc événement qui pourrait tout à fait s’inscrire comme un arc historique du titre, et de Rebirth par la même occasion.

– Mocassin

De toute évidence, Scott Lobdell et son Red Hood seront marginaux jusqu’au bout. Dans leur coin avec un titre bourré d’action, à quelques variations près, le scénariste encore décrié pour ses Teen Titans vient de présenter un numéro qui mérite le détour. Jason se voit contraint de déterrer la tombe de son père suite à la lecture de lettres perdues. Scott Lobdell, dans un processus assez classique, va révéler une part du passé de Jason Todd et changer sa perception de celui-ci. En soi, le numéro n’a rien de techniquement somptueux. L’intrigue n’a rien d’original, les dessins de Trevor Hairsine ont bien des défauts, mais le scénario réussit à manipuler trois temporalités sans perdre le lecteur et aboutir à une révélation attendue, mais qui provoque malgré tout ce sentiment de tristesse. Un point culminant dans ce numéro porté par l’ensemble du numéro qui lui permet de nous atteindre malgré ses défauts et nous pousse à nous réinterroger sur la perception des rapports avec l’autre et la haine primaire qui anime Jason depuis bien des années. C’est surtout la focalisation sur le personnage de Red Hood, et l’abstraction faite des autres personnages qui permet au numéro d’entretenir ce sentiment et au lecteur de s’investir dans cette lecture. Qu’on aime ou non Scott Lobdell, force est d’avouer qu’il excelle sur le titre dans le domaine du blockbuster bas de gamme, et atteint, quelquefois comme ici, des sommets.

– Watchful

Souvenez-vous, Nightwing avait dissout l’équipe des Titans. Bon à l’époque avec le recul ça paraissait forcé. Mais voilà, No Justice venait et a apporté son lot de problèmes dans l’univers et de nouvelles équipes devaient émerger. Voici donc la Justice…. ah ouais mais non, malgré qu’il soit autorisé par la Justice League, l’équipe n’en aura pas le nom. Et officiellement, aucun nom n’a été donné dans le comics, mais on sait qu’il s’agira d’une nouvelle mouture des Titans.

Un sentiment de déjà vu se présente à moi. Les Titans étaient des amis et cela aurait soi-disant causé leur perte… du coup une équipe moins familiale doit être mise sur pied. Comme lors de Graduation Day il y a 15 ans et la formation des Outsiders de Nightwing. Sauf qu’ici, ils garderont le nom de Titans ainsi ils seront pas en marge. C’est pratiquement les mêmes questionnement qu’à l’époque qui vont être mis en avant et comme à l’époque ce début fonctionne plutôt bien. Les thèmes abordés avec certains personnages sont intéressants et bien menés. Je pense à la scène de Garfield Logan. Mais comme il y a 15 ans, ça sent déjà que tout ne va pas rester aussi professionnel que prévu. Mais une nouveauté viendra dans l’un des membres de l’équipe et sa fonction qui ne fera pas que des heureux. Je suis curieux du traitement.

En parlant de traitement, plusieurs artistes se succèdent pour traiter des images, allant du Bon en passant par du passable et pour finir sur des rock stars comme Nicola Scott, un peu en deçà de ce qu’elle nous offre habituellement, ou le génialissime Ben Oliver qui se fait si rare. Et si vous êtes comme moi fan de Nightwing, présent sur presque toutes les pages et du dessinateur, ça vaut le détour.

– James Edge Grayson

Même si les choses s’accélèrent dans ce troisième numéro, The Man of Steel ne donne toujours pas envie de voir la suite. Pourtant l’auteur m’a plu dans beaucoup de ses travaux, mais n’arrive pas à m’accrocher en ne faisant pas briller Superman comme il le mérite et en approfondissant même pas son vilain, dont l’existence « retconienne » n’augure toujours rien de bon. L’écriture en est même agaçante à quelques passages et on perd tout ce que les autres numéros avaient d’agréable, il ne reste alors que les dessins de Ryan Sook pour se sustenter d’une lecture de toute façon très rapide et oubliable.

– Sledgy7