Review VF – Batman The Dark Prince Charming Tome 2

L’attente avait été longue avant l’arrivée du premier tome, puis l’attente a été longue avant ce second tome. Mais si l’auteur / artiste Enrico Marini avait su nous séduire, qu’en est-il de ce second opus. Une nouvelle réussite, ou bien une déception ?

Un bon développement pour les personnages

Dans le premier tome, Batman et Bruce Wayne partaient à la recherche d’une petite fille kidnappée par le Joker, chacun à leur manière. L’histoire était parfois un peu prévisible, mais au final j’étais happée dans ce monde, celui de Batman par Enrico Marini, ou plutôt celui du Joker qui à mon goût prend le pas sur Batman / Bruce qui ne sont que des marionnettes.

Cette impression d’avoir un psychopathe qui tire les ficelles est clairement affirmée ici, avec un Joker qui maîtrise son affaire du début à la fin, nous livrant un cliffhanger plutôt très intéressant et très fort. On y retrouve un Batman violent qui nous semblerait tiré des séquences de l’univers des jeux vidéos Arkham, avec certaines cases flagrantes. Le Batman tout comme Bruce Wayne sont utilisés, manipulés, rabaissés par le Joker qui exulte et qui se donne en spectacle. Un spectacle largement malsain et absolument magnifique. La scène mettant en scène le Joker face à Bruce dans le bar Lucky 7 où tout à commencé est sordide, et c’est une incarnation de Joker qui m’est apparue très claire : celle que j’aimerais voir sur les écrans. Un Joker qui n’a peur de rien, qui se donne en spectacle, qui sait comment faire réagir ses ennemis. Enrico Marini réussit de loin l’exploit de caractériser le Joker comme je l’aime. Même, en le transformant en Gene Kelly l’espace de quelques cases. Un Joker mélomane qui par moment m’évoque Alex Delarge (Orange Mécanique) et je me demande si l’évocation de Beethoven au lieu de n’importe quel compositeur classique n’est pas là pour rien.

Les autres personnages ne sont pas en reste, Archie, le sbire dépressif est somme toute touchant, la gosse possède un caractère fort et attachant. Catwoman et Harley Quinn restent assez classiques dans leur développement, mais il y a une scène qui m’a fortement donné envie d’en voir plus sur le duo, les voir interagir ensemble.

Une oeuvre absolument magnifique

Une histoire qui vous entraine, qui vous laisse sans répit c’est bien. Mais alors lorsque celle-ci est accompagnée par des planches d’une beauté folle, que dire de plus ?

Les planches de l’artistes m’avaient déjà tapées dans l’oeil lors de la lecture du premier tome, et c’est à nouveau un coup de coeur pour ce second volet. J’aurais même tendance à dire que le travail est plus abouti dans ce tome. Les couleurs sont parfois vibrantes, parfois tristes selon l’ambiance que souhaite donner l’auteur. Les personnages sont également travaillés sur leur gestuelle, leurs expressions, les compositions des cases dans lesquelles ils apparaissent, et ça paie.

Enrico Marini offre ici un plaisir visuel qui ne dure que bien trop peu de pages. L’histoire est solide et intéressante ne laissant aucun répit au lecteur, ni même dans ses dernières pages. Les intérieurs sont magnifiques. Le Joker est un personnage si malfaisant et dérangeant qu’il en retrouve sa beauté. Cette seconde face de pièce au trésor est une véritable réussite. L’histoire se suffit en elle-même et y revenir serait de trop, mais pourtant, je meurs d’envie de voir un autre tome gravitant autour de ces personnages par Enrico Marini.