Profitant d’une certaine mise en avant du personnage, et de l’attente générée lors de l’événement Dark Nights Metal, DC se lance dans l’élaboration d’une mini-série à l’effigie de Plastic Man. Contrairement aux attentes de certains, il ne s’agit pas d’un drame psychologique, mais nous n’en sommes pas si loin.
Fais-moi rire O’Brian
Plastic Man est ce personnage figé, bloqué dans sa représentation classique et son humour. Un univers aux allures des années 60, dans un style cartoon, que seuls Grant Morrison et Howard Porter ont su arranger et moderniser quelque peu. Gail Simone se lance le pari fou de rendre le personnage accessible. La scénariste livre un résultat surprenant. Comme attendu, le récit présente les origines de son personnage, mais d’une manière dynamique.
La scénariste plonge dans les tourments du personnages, présente la violence de son quotidien, du monde qui l’entoure, et dont il créé un contraste, une rupture. Le titre est très violent, le personnage est torturé, mais sans jouer la carte facile de la folie, et sans chercher à désamorcer l’aspect violent, de nombreuses références et blagues du personnage font sourire. Cet humour est la grande différence créée entre ce titre et les autres. On retrouve quelques lieux communs, mais si vite expédiés que les défauts n’ont pas le temps d’apparaître.
Introduction palpitante
Chose encore plus surprenante, Gail Simone ne va pas jouer sur les temporalités. Elle ne prend que le meilleur des récits d’origine pour la rendre pertinente et active. On l’ellipse rapidement pour l’inclure dans le récit en tant qu’origine de l’aventure, mais aussi comme incursion du personnage dans l’univers DC. Point de Superman, Batman ou autres personnages emblématiques, ce sont des éléments mineurs, propres à l’univers DC qui commencent à s’immiscer, et ce, sans la lourdeur habituelle de ce genre de titre.
Contrairement aux Terrifics, Plastic Man renoue avec son costume rouge d’origine. Mais comme ce titre, la partie graphique va associer représentation classique et comique du personnage, tout en conservant la dimension moderne, sombre et violente. Adriana Melo livre un travail plus que satisfaisant. On prend un réel plaisir à découvrir chacune de ses planches. Elle maîtrise cet entre-deux à la perfection. On pourrait simplement reprocher un encrage parfois trop prononcé sur les visages – sans qu’il ne s’agisse d’un réel problème.
Les premiers numéros souvent considérés comme trop introductifs voient leur critique quelque peu biaisée par le manque de contenu, comme si chaque titre avait besoin d’un premier numéro vide. Plastic Man s’élance, et nous fait vivre une aventure mêlant les genres, avec une dominante policière. Loin des fils rouges et de la recherche d’indices, la déduction semble primer, et l’intrigue en plus d’être lancée a déjà placée divers accroches. Ce premier numéro donne de suite envie de retrouver Plastic Man chaque mois pour une série régulière.
La review donne envie … Dommage que Watchy n’en dise pas plus pour vraiment pousser à l’achat parce que là je suis hésitant quand même :/
Il faut garder un minimum de suspense ^^
Je ne m’attendais à rien et j’ai été grandement surpris. J’émets une toute petite crainte pour le numéro suivant qui confirmera la qualité du titre. Si c’est le cas, je te dirai de foncer les yeux fermés.
Ca fera de toute manière le taff pour quiconque a une envie de Plastic Man.
Justement je n’ai pas spécialement une envie, mais si le titre est excellent avec ce décalage humoristique pour autant assez novateur dans la forme et non pas totalement évident comme tu sembles le dire, je serai bien tenté. A toi de me dire donc :D
Je ne dirais pas que c’est novateur. Disons que le rire n’est pas forcé. C’est un titre qui a su me faire rire (et c’est pas si facile) à travers une histoire qui n’a rien de drôle. Alors c’est original pour le marché actuel du comics qui tente ou de faire pleurer ou de faire rire dans une exagération vomitive (Deadpool et ses variantes).
Plastic Man c’est un parfait entre deux. Je te conseille, sans vouloir trop m’avancer pour la suite. Le cliffhanger ne pose pas de problème, mais c’est la manière dont le second numéro est annoncé qui me pose problème et rappelle quelques déceptions devenues habituelles depuis quelques années.
Pas encore pu lire ledit single mais ce premier retour fait plaisir à lire. Entre ça et The Terrifics, plutôt une bonne période pour cet ancien Leaguer.