C for Crossover #26 : Street Fighter (Jeux Vidéo 13/22)

C for Crossover #26 : Street Fighter

– J’adore les cacahuètes. Tu bois une bière et tu en as marre du gout. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuètes c’est doux et salé, fort et tendre, comme une femme. Manger des cacahuètes, it’s a really strong feeling. Et après tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes c’est le mouvement perpétuel à la portée de l’homme.
– Jean… Jean Claude Van Damme ?!!
– Je connais pas ton Van Damme, Blue boy ! Moi, c’est Guile !
– RAPPEL A TOUS LES CANDIDATS, LE TOURNOI COMMENCE DANS UNE MINUTE !
– Dites, si nous y allons, le gamin et moi, nous sommes morts. Vous savez vous battre, vous pourriez nous représenter ?
– Relax, be aware ! C’était ce que je comptais faire de toute façon. Allez, j’y go, il est temps pour les street fighters de s’affronter !


Dans le jeu vidéo, il y a deux grandes écoles lorsqu’il est question de faire jouer uniquement deux personnes ensemble : soit elles s’allient afin de remplir un objectif fixé, soit elles s’affrontent. Force est de constater qu’en général, c’est la deuxième option qui est privilégiée, fièrement représentée par les jeux de combats, de stratégie, et dernièrement les jeux de cartes. Aujourd’hui, alors que les fans de bastons pixélisées sont plus mis en avant que jamais, avec une démocratisation du versus-fighting,  l’offre proposée en magasin va logiquement de pair avec la demande. Pourtant, il est intéressant de remarquer que ce sont, à deux trois jeux près, les mêmes licences qui continuent générations après générations à fédérer le public. Tout commence vers la fin des années 80, avec Street Fighter, en 1987, et se poursuivra véritablement durant la décennie suivante, avec des séries qui deviendront célèbres telles que Fatal Fury en 1991, Mortal Kombat en 1992, Virtua Fighter en 1993, Tekken et King of Fighters en 1994, et là on ne parle pas même pas de Guilty et des autres. Mais revenons aux aventures de Ken, Ryu, Chun-Li, et du reste de la clique. Le premier titre de la saga introduit déjà les techniques qui deviendront célèbres, même pour les individus n’ayant jamais touché au jeu, comme le Hadouken et Shoryuken, mais  propose aussi un système simple pouvant être résumé par « plus tu frappes fort sur les boutons, plus tu fais mal », qui coutera cher aux propriétaires de bornes d’arcade. Néanmoins, même si Street Fighter reçoit un bon accueil de la part du public, c’est vraiment avec son second opus que la série gagne ses lettres de noblesse, et permet l’apparition de diverses compétitions. Moins précis, le titre précédent ne laissait la possibilité d’incarner qu’un personnage, Ryu, Ken n’étant qu’un skin de ce dernier, et ce n’est pas moins de douze personnages qui sont jouables ici. Il faut aussi noter que c’est avec Street Fighter II que Capcom introduit son système d’upgrade/mise à jour. Alors que Street Fighter V est sorti en 2016, on pourrait se dire que cinq jeux en trente ans, en excluant les spin-off,  les crossovers avec Marvel, SNK et autres, fait tout de même un peu faible contrairement à d’autres studios. Mais c’est un peu plus compliqué que ça. En effet, une fois le jeu sorti, Capcom propose au fil du temps des versions du jeu améliorées, ajoutant des personnages, des skins, modifiant la vitesse des combats ou la méta –augmenter la force de certains, baisser celle des autres afin d’équilibrer le jeu-. Cette façon de faire, le studio la répétera à chaque nouveau jeu de la série principale. De ce fait, suite à SF II, les joueurs auront droit à Street Fighter II: Champion Edition et Street Fighter II Turbo: Hyper Fighting la même année 1992, Super Street Fighter II: The New Challengers en 1993, et Super Street Fighter II Turbo en 1994. Pour résumer, si le professionnel verra des spécificités propres à chacun des titres, le joueur lambda se contentera d’apprécier les nouveaux combattants ajoutés.

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Jeu à tester absolument

Et qui dit série qui marche, dit produits dérivés. Autant le dire tout de suite, entre des mangas pas super bien écrits, des films d’animation à l’ouest, une série sur Guile dont tout le monde se fout, et une série centrée sur la bromance entre Ken et Ryu qui ferait passer le Secret de Brokeback Mountain pour un film 100% hétéro, Street Fighter n’a pas été gâtée de ce côté-là. Mais alors, lorsqu’on parle des films, on atteint quand même un niveau assez inégalé. Nous ne reviendrons pas sur la version non officielle hongkongaise qu’est Future Cops, ni sur la Légende de Chun-Li avec supplément Kristin Kreuk, Damian Dark, et Oz d’American Pie, et nous nous concentrerons sur le seul unique Street Fighter ou Le Bagarreur de rue pour le Québec, réalisé et scénarisé par Steven E. de Souza, le mec qui a écrit Die Hard. Si vous avez vu le film, vous savez. Dans le cas contraire, vous devez absolument le voir, un article ne suffisant pas à vous faire comprendre ce qui ne va pas avec ce produit, que ce soit en termes d’adaptation, ou en matière cinématographique. Sorti en 1994, et malgré un assassinat critique, Street Fighter ne s’en sort pas si mal au box-office, engrangeant 60 millions de recettes. Ces bénéfices sont dus à deux éléments. Premièrement, le nom Street Fighter permettant d’attirer les fans de la licence, et secondement, le casting du film. En plus d’être le dernier film de Raúl Juliá, super acteur, que vous connaissez sans doute tous pour son rôle de Gomez dans la famille Adams, le héros, Guile, est incarné par nul autre que Jean Claude Van Damme, encore au top de sa carrière. Et j’adore ce mec. Alors certes, le belge n’est certainement pas le meilleur acteur de sa génération, il faut l’avouer, mais il a l’avantage, parmi un milieu hollywoodien où l’auto-suçage entre acteurs et la langue de bois sont des sports nationaux, de rester vrai. Quelque soit le projet où Van Damme se retrouve, il se donne à fond, quitte à surjouer, mais le fait avec une telle bonne volonté qu’il en devient attachant. Il est aussi à l’origine de l’arrivée d’une multitude de réalisateurs hongkongais à Hollywood, en particulier John Woo et Tsui Hark, mais reste humble, très honnête dans ses propos, et surtout de marbre face à une tripotée de journalistes français qui n’ont de cesse depuis des années de le faire passer pour l’idiot du village, encore aujourd’hui, bien après la fin de ses problèmes avec la drogue –et ça joue beaucoup, en témoigne par exemple les interviews de Robert Downey Junior à une époque- . Mais bon, faire passer les acteurs de films d’actions pour des débiles finis a toujours été une joie pour les journalistes, même si pas mal de ces montagnes de muscles sont plus intelligentes qu’eux, en témoigne les trois doctorats de Schwarzenegger en plus de son poste de gouverneur, les sociétés gérés par Van Damme et Stallone, le Master en Chimie de Dolph Lundgren etc… Par ailleurs, bien qu’il n’ait jamais été sorti sous ce nom, il existe bel est bien un film considéré par les fans comme la véritable adaptation de Street Fighter, Bloodsport, dont le thème principal devrait suffire à vous convaincre d’aller y jeter un œil.

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Excepté Van Damme, ils ont tous disparu

– On… On est en finale !
– Les gens voient Guile en tant que Monsieur muscles, tout ça, c’est super, le karaté, les arts martiaux, mais y’a aussi une force intérieure, que j’ai acquis avec les années. Et ça, c’est important à retenir, kid !
– Co… Comment tu as pu devenir si fort ?
– C’est simple, Billy ! Mon modèle, c’est moi-même! Je suis mon meilleur modèle parce que je connais mes erreurs, mes qualités, mes victoires et mes défaites. Si je passe mon temps à prendre un autre modèle comme modèle, comment veux-tu que ce modèle puisse modeler dans la bonne ligne? C’est comme ça que je progresse. Sans ça, il n’y a pas si longtemps, le général Bison m’aurait battu !
– Le Général Bison ?


Mais quand on sait que son produit est pas terrible, mais qu’il va bien falloir le vendre, qu’est-ce qu’on fait ? On sort un comics. Ainsi, en 1995, Capcom s’associe avec DC pour adapter son chef d’œuvre en format papier.

La journaliste Chun-Li est en direct de Shadaloo que l’armée vient de reprendre. Cela fait 24 heures que le général Mr Bison, protégé par une armée de gardes augmentés technologiquement, a capturé 63 otages, et demande pas moins de 20 milliards de dollars pour leur libération, rien que ça. Le Colonel Guile, bien décidé à défoncer le dictateur local, reçoit un appel de ce dernier, qui l’incite très fortement à ne pas faire le malin. De plus, on apprend que le personnage incarné par Raúl Juliá détient aussi un des amis de Van « Guile » Damme. De l’autre côté de la ville, Ken et Ryu tentent de vendre des armes à Sagat, qui se rend vite compte que les pistolets sont des jouets pour enfants. Il capture donc les deux hommes, et les force à combattre dans un colisée sous-terrain face à Vega. Avant que tout ce beau monde aie pu commencer à se taper dessus, le Colonel Guile explose un mur de la salle de combat avec son tank, et arrête les spectateurs et les combattants qui se retrouvent en prison. Suite à cela, le militaire dîne avec son équipe lorsqu’un des cuisiniers l’attaque. Van Damme étant un professionnel des sports de combat le défait aisément, tandis que le chef de la sécurité T. Hawk s’excuse pour avoir laissé passé l’assassin. Nos héros n’ont malheureusement pas le temps de souffler, car l’alarme du camp retentit.

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Dans le bar de Shadaloo, Chun-Li, à la recherche du marché noir de la ville, est en quête de réponses. Le barman ne voulant visiblement pas lui donner ce qu’elle veut, et se montrant qui plus est hostile, lui et ses hommes se font rapidement calmer par la journaliste et son garde du corps, Honda. Au même moment, au camp, Guile instaure la loi martiale, bien décidé à passer à l’offensive pour récupérer les otages, et en particulier son ami. Ce qu’il ignore, c’est que son pote subit des expériences scientifiques de la part du Docteur Dhalsim, le transformant peu à peu en monstre. Et après, l’auteur se rend compte qu’il a une soixantaine de pages à rendre, et arrête de suivre le film pour partir dans du remplissage. Pour résumer, sur une dizaine de pages : Ken et Ryu s’échappent, Guile est tué, Chun-Li s’infiltre dans la base pour savoir si le militaire est mort mais ce dernier est bien vivant, et la journaliste, habillée en ninja pour l’occasion, s’enfuit. Dans la forteresse des méchants, c’est la grosse fête. Par chance, nos héros ont réussi à s’infiltrer, et tentent de localiser les otages. Malheureusement, le bras droit de Guile, tombant sur Chun-Li, ne trouve pas de meilleure idée que de l’attaquer même si les deux sont objectivement dans le même camp.

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Hello Darkness My Old Friend…

Personne ne semble de toute façon l’avoir remarqué, d’autant que Bison et Sagat commencent à se taper dessus, que le camp des méchants finit par exploser, et que le dictateur se réfugie dans le palais de Shadaloo. Chez les gentils, les huiles débarquent pour expliquer au Colonel qu’il ne peut lancer une attaque sur la forteresse, mais JCVD oblige, le soldat n’en a rien à foutre et fait sonner l’assaut. Chun-Li, Ryu et Ken, partis en éclaireur, se font capturer, puis se libèrent pendant l’attaque de l’armée. Finalement, tout se résout dans un dernier acte rappelant environ, toutes les fins d’arcs narratifs de One Piece, c’est-à-dire que chacun se farcit sa némésis et gagne. Ken et Ryu affrontent Sagat, Honda combat Zangief, Blanka –le sujet des expériences- lutte contre Dhalsim, et Guile marave Bison. Ce dernier lui donne du fil à retordre lorsqu’il active ses chaussures à propulsion et s’envole dans les airs, afin de sortir du rayon de la bombe qu’il a activé. Le Colonel ne le laisse pas faire, le met à terre, puis court avec ses amis aussi vite qu’il le peut jusqu’à l’extérieur de la forteresse. Les explosifs se déclenchent, la forteresse est détruite, et nos héros sont heureux. Mais perdu dans les gravats, le dictateur a survécu, et est bien décidé à un jour prendre sa revanche…

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Oui, souffre avec ces images de rabbins et de hippies !

– Vous… Vous avez gagné !
– Toujours croire, toujours, kid !
– Félicitations !
– LES JOUEURS ONT DONC REMPORTE LA DERNIERE EPREUVE ! ILS SONT DONC LIBRES DE PARTIR PAR L’ASCENCEUR QUI VIENT DE S’OUVRIR DEVANT EUX !
– Un ascenseur, amazing, c’est une belle métaphore de la vie !
– De quoi est-ce que vous parlez ?
– Quand tu montes dans un ascenseur… tu penses à des tas de choses,  à des créations, à des gens, à des souvenirs… Donc on est jamais seul spirituellement ! Mais physiquement, « dans l’enveloppe », si je suis seul… eh bien… je suis là. Et je reste là. Jusqu’à ce que les portes s’ouvrent… Et puis je commence à marcher. Je bouge mon enveloppe. Vers ma mission de tous les jours… Et ta mission, c’est de remonter à la surface, et régler les problèmes.
– Je m’en souviendrai… Je crois qu’il est temps pour nous de nous séparer. Guile, merci pour tout, ce fut un plaisir.
– Plaisir partagé ! Et surtout, n’oublie pas Blue boy…
– Quoi ?
-… BE AWARE !

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2 Commentaires
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Sledgy7
Éditeur
5 années il y a

Tu fais comme si Street Fighter n’était pas le meilleur film de tous les temps, mais personne n’est dupe. C’est un chef d’œuvre et je vois que le comics a l’air au niveau.

Adam
Invité
Adam
5 années il y a

Merci d’avoir rappelé que les stars de mon enfance n’étaient pas toutes des gros bourrins décérébrés.
Concernant le comics, aucun interet pour le coup et puis j’ai envie d’entendre les repliques de zanguief en live.

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