Depuis la fin des publications des New 52, Urban publie des intégrales de ces récits, et puisque qu’Aquaman arrive au cinéma pour son premier film solo à la fin de l’année, l’éditeur ne pouvait pas passer à côté d’une republication du run de Geoff Johns sur le personnage. Ce fut donc l’occasion de se replonger dans les 23 premiers numéros d’Aquaman version New 52 (en plus de quelques numéros de Justice League) et de louer une nouvelle fois toutes leurs qualités.
Le Grand Bleu
Aquaman est un héros qui a beaucoup évolué au fil des âges, à l’instar de Batman passant de sa série loufoque au justicier sombre d’aujourd’hui, mais contrairement à son camarade, son manque d’exposition lui a valu de garder une image obsolète depuis le Bronze Age – et n’a pas arrêté de subir les quolibets de tous ceux qui n’auront retenu que sa prestation dans Super Friends. C’est avec ce désir de redorer son blason, et après un Brightest Day où il fut l’un des protagonistes, que Geoff Johns s’est mis sur l’écriture d’Aquaman dans sa version New 52. L’objectif est bien accomplie, l’auteur donne plusieurs fois la parole à des passants ou des policiers exprimant leurs préjugés sur Arthur, Mera (qu’ils se tuent à appeler Aquawoman) ou sur le mythe de l’Atlantide, avant de les contredire par un peu d’exposition nécessaire ou simplement par des actes – tout le monde ne s’attend pas à voir Aquaman calmer Superman avec une bonne patate de forain par exemple.
Johns ne se suffit pas à lui rendre sa légitimité, il donne au Roi d’Atlantis une vraie bonne histoire très bien rythmée et palpitante de bout en bout. Vous y trouverez de l’action magnifiquement dessinée par Ivan Reis et Paul Pelletier, signant tous les deux parmi leurs meilleurs travaux, un scénario bien ficelé et apportant des éléments qui servent l’histoire sur le court et le long terme – la spécialité de Geoff Johns – mais aussi une multitude de thèmes abordées. L’auteur explore principalement les responsabilités d’Arthur en tant que héritier du trône et que héros tout en créant une véritable évolution dans sa personnalité, mais aussi la peur de l’autre et le fait de ne pas trouver sa place entre deux sociétés bien opposées. Si vous connaissez Johns, vous vous doutez également qu’il embrasse le lore d’Aquaman tout en l’agrandissant d’un grand coup en explorant le passé du héros, de Mera, et par l’ajout de nouveaux personnages comme Les Autres ou Nérée mais aussi le remaniement d’anciens comme Vulko ou même Topo (si, si). Il arrive à garder les bons côtés de toutes ces choses, tout en y apportant de la nouveauté, comme avec la relation entre Aquaman et Black Manta qui prend une importante nouvelle tournure. Toute cette richesse s’intègre parfaitement à l’univers d’Aquaman et à l’ensemble du récit, maîtrisé de bout en bout.
Trouble in Message Center
Les seuls défauts flagrants sont finalement dues au format du livre. Je passe sur deux ou trois coquilles et la traduction des noms de personnages que j’ai du mal à digérer en tant que lecteur VO, mais l’épaisseur de cette intégrale gâche malheureusement certains dessins en pleine page, et il y en a un certain nombre, mais la lecture n’est pas tant gênée que ça. L’autre problème vient du choix d’avoir conclu ce tome 1 en milieu d’arc, la coupure n’est pas bête mais j’aurai voulu les quelques numéros de Geoff Johns qui restent avant de passer au run de Jeff Parker dans le tome 2.
Une richesse d’écriture propre à Geoff Johns et des artistes au meilleur de leur forme, la période New 52 fut grandiose pour Aquaman. C’est prenant, beau et plutôt intelligent, et je ne saurai que vous conseiller de vous procurer cette intégrale si vous n’aviez pas encore osé poser les yeux sur les histoires de ce héros. Savoir s’il s’agit là du meilleur run d’Aquaman est sujet à débat, même si rien qu’avec « Le Trône de l’Atlantide » on est aisément dans le top 3. Mais cette intégrale est indéniablement le meilleur moyen de découvrir le Roi des Sept Mers.
Première fois que je lis une série solo sur Aquaman et c’est vraiment génial ( en même temps Geoff Johns… ). Le lore de l’Atlantide est fourni et surtout passionant. Le run de Jeff Parker dans le tome 2 est-il du même calibre ?
Selon moi le run de Jeff Parker est en dessous du travail de Johns mais reste une lecture très appréciable et une suite maitrisée de l’univers installé par son prédécesseur.
D’accord, merci pour ta réponse^^.
Donc pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais posé les yeux sur une histoire d’Aquaman mais qui serait potentiellement intéressé ça vaut le coup? J’avoue que le personnage qui m’intrigue le plus de cet univers c’est Black Manta…
« C’est prenant, beau et plutôt intelligent, et je ne saurai que vous conseiller de vous procurer cette intégrale si vous n’aviez pas encore osé poser les yeux sur les histoires de ce héros. »
Je ne connaissais Aquaman que de nom avant de lire le run de Geoff Johns et franchement, quel pied j’ai pris !
Par contre, est-ce que l’on sait si l’intégrale contiendra la fin des New 52, il me semble que la version librairie s’arrêtait avec le run de Parker. Du coup pour la continuité avec Rebirth, le lecteur VF est un peu paumé…
L’intégrale est en deux tomes et devrait s’arrêter au run de Parker, la suite de Bunn étant extrêmement dispensable. Reste à voir si Urban décide de publier les 4 derniers numéros du titre, mais les chances sont minces.