Après un premier tome surprenant, mais dispensable, le second de la série de manga Batman & the Justice League est disponible. Kana n’a pas baissé les bras et poursuit la publication dans sa collection Dark Kana.
Ma passion poisson
Le tome précédent passait en revue les membres de la ligue. Ce second volume se concentre sur la personnage d’Aquaman. Pour rappel, ces mangas sont une commande pour présenter les personnages. On s’attend dors et déjà à disposer d’un volume pour chaque personnage. L’auteur du manga « profite » de l’intervention de Ocean Master à Gotham pour jouer de cet élément. Un facteur du scénario bien pensé qui crée un certain attachement à la fois envers Orm qu’envers Arthur Curry. Le manga brasse évidemment tous les clichés du Shônen touchant de près ou de loin à l’opposition entre deux frères.
L’écriture de cette relation est pour le moins efficace, mais nuit au reste de l’équipe. Superman est en retrait constant, et ne se fait remarquer que de par son inutilité. Bien trop puissant, Shiori Teshirogi ne sait comment l’utiliser et cherche plutôt un moyen de le rendre inoffensif. Wonder Woman commence à apparaître, ce qui est un grand pas depuis le premier tome. On note l’absence totale de Flash et Cyborg, certainement trop peu connus au Japon, là où Aquaman serait le premier personnage « secondaire » à profiter d’une présentation développée.
Batman & la Ligue des clichés
A vouloir s’attarder sur Aquaman, l’intrigue principale en souffre grandement. La progression est incroyablement lente. Les révélations sont minimes, et l’impression d’être face à une fan-fiction dérange presque. L’adaptation en manga dévoile tout un potentiel nouveau, à la manière de Batman : Ninja. Seulement, ce manga ne nous présente pas Gotham. La ville se résume alors à un pont (vu dans le premier volume), un manoir, et un port. L’univers peine à tenir debout. Le lecteur conserve son statut conscient d’être face à une adaptation d’univers de comics en manga. Or ce manga aurait pu être bien plus.
Le scénario passe par des lieux communs propre au Shônen classique – comme Batman : Ninja avec les topos de l’anime japonais. Le souci de cette application des clichés est qu’il retire à l’univers DC toute sa personnalité. Et outre un Joker raté dont la caractérisation réside dans un humour et une folie facile, ce volume peine à réaliser un sursaut chez le lecteur. Sursaut qui se comptent sur les doigts d’une main selon votre sensibilité à tel ou tel cliché du genre.
Batman & the Justice League reste fidèle à lui-même. Rempli de clichés, il poursuit sa présentation des personnages de la célèbre équipe répétant un scénario vu et revu par tout amateur de manga et/ou anime. Cependant, perçu tel quel, il n’est pas déplaisant de voir ses personnages favoris sous ce trait japonisant, mais reste un coût élevé pour une série de cette qualité.