Dans le monde des comics, il y a de ces événements qui sont inratables. Et depuis un certain Crisis on Infinite Earths, le lecteur semble concevoir qu’aucun événement ne doit être raté. Trente ans plus tard, les choses ont changé. Voilà le message que porte Justice League VS Suicide Squad.
Batman et son Crew de vrais thugs
Justice League VS Suicide Squad a une histoire risible. Le scénario est typique d’un cinéma américain grand public aux codes aseptisés – n’en déplaise aux quelques défenseurs du genre. Killer Frost intègre la Suicide Squad. Batman se dit qu’il y a un truc qui ne va pas du côté des ennemis. La Justice League découvre l’existence de la Suicide Squad. Et le foutoir commence. Un véritable foutoir, puisque d’un affrontement à l’autre, on perd le fil de l’histoire qui se veut complexe. Or, elle n’est pas complexe. Elle est illogique de par ses multiples coïncidences. Si on venait à supprimer les affrontements dans cet album, il ne resterait déjà plus grand chose, mais pire, les réactions entre les personnages ne seraient plus acceptables.
Comment pouvons-nous les accepter avec toute cette action massive et quasi-permanente ? Parce qu’elle nous fait oublier ce qu’on lit. Entre les combats, les ellipses, et les retournements de situations, l’histoire est construite de telle sorte à tenter d’être acceptée avec son manque cruel de contenu. C’est un peu comme travailler son système de triche au lieu d’apprendre simplement. Puisque malgré son titre concordant avec la nullité de son contenu, l’opposition entre les deux équipes pouvait entraîner des enjeux intéressants. Et la première attente aurait été dans le domaine de la géo-politique comme a pu le faire John Ostrander dans Les Archives de la Suicide Squad.
Comme les films !
Événement motivé par des arguments purement économiques, on ne s’étonnera pas de la présence majoritaire de Batman et Harley Quinn. On pouvait s’y attendre. Ce qui est plus surprenant c’est qu’ils ont poussé le vice au point de se réapproprier des scènes des films Suicide Squad et Wonder Woman. Une série de détails tellement flagrants et gratuits que cela en devient affligeant. Et je ne sais pas qui s’est dit que c’était une bonne idée de développer encore plus cet esprit gangsta de Suicide Squad. Mais il s’agit autant d’un génie que d’un fêlé pour avoir fait tenir la pose à Amanda Waller. Je précise que ce syndrome de la pose gangsta est courante dans l’ensemble des numéros, pour nombre de personnages.
On reste complètement indifférent à ce qui se passe, sinon rempli d’effroi face à ce qu’ils ont osé faire à certains personnages secondaires. On aurait pu être heureux de revoir Maxwell Lord, les Blackhawks, et autres. Mais leur utilisation est telle que soit nous n’avons pas le temps de l’apprécier, soit ils l’ont modifié au point de ne plus jamais le revoir. Si on rajoute à ça l’humour d’une lourdeur immense, comprenez que cet album soit devenu un outil de torture dans le Staff.
Vous l’aurez compris, Suicide Squad ne brille clairement pas de son scénario. Et même là, où on pouvait s’attendre à un Jason Fabok pour relever le niveau, on se retrouve avec une flopée d’artistes divers et variés. Ils se succèdent tous, et pourtant l’absence d’identité est continuelle pour cet événement. Il n’est rien au point de n’être personne. Cet événement est l’événement du vide complet. Seul se distingue Howard Porter pour sa colorisation et l’aspect particulier de ses personnages. Tout manque de détails, de décors, d’expression en ce qui concerne la partie graphique. Mais pire encore, dans ces 336 pages ne se trouve pas la moindre émotion. Le drame de Killer Frost est d’une platitude inédite.
Justice League VS Suicide Squad n’est pas l’événement de trop – ça c’était Convergence. C’est l’événement qui n’aurait jamais du être. Le rejeton d’un univers cinématique cancérigène. Ils voulaient nous en mettre plein les yeux, et pour du jamais vu, c’est du jamais vu. Et ce n’est pas à voir.
Eh, parle bien de Street Fighter.
Oh punaise!!! j’ai rarement vu un aussi mal noté. Moi qui croyait qu’opposer les super heros ca donnait de bons résultats (enfin avant convergence)
Maintenant je me dis que c’est peut être pour ca que la review arrive 2mois et demis aprés la sortie du livre.
Pas vraiment, c’est uniquement par manque de temps ;)
J’ai donc bien fait de le zapper…
C’était vraiment utile de laisser Snowboard spoiler l’issue de l’histoire dans son commentaire en dessous de la critique de Watchful? C’est lamentable
Pour un album qui ne mérite pas l’achat, on peut laisser passer le spoiler.
Mais c’est un avis perso. Je suis revenu sur la review de DCP justement parce que ce matin j’ai decouvert que les 2 critiques de MDCU l’avait trouvé bien au contraire.