Review VO – Superboy Vol.01 : Trouble in Paradise

Apparu suite à la mort de Superman, Connor Kent a connu de suite une certaine popularité au point d’obtenir son premier titre solo. Le jeune Superboy va devoir trouver sa place rapidement pour ne pas tomber dans l’oubli, alors qu’il cherche à se faire appeler Superman. En route pour la critique de ce Superboy Vol.01.

Superboy ‘n the Hood

On peut dors et déjà définir Superboy comme un Superman imparfait et moderne. Têtu, il ne cherche pas à porter le symbole d’espoir ou autres valeurs. Il ne fait que chercher un but à son existence, et se résumera à protéger son groupe et la Terre. Pour rappel, il voit en Superman un modèle après sa victoire sur Cyborg-Superman. Cet album n’a pas de réel fil rouge. Il souffre d’une mobilisation par des événements impliquant l’univers DC dans les années 90. Ce sont des péripéties que traverse Superboy, et il subit une évolution très rapidement. Si le titre ne brille pas de par ses histoires, le sens généré par Superboy fournit matière à réfléchir et engage une qualité assez rare dans les comics. Superboy porte pleinement son titre, par un charisme qu’il acquière dans son écriture.

Au travers d’une mise en abîme, on voit en Superboy l’exploitation d’un jeune Superman arrivé dans les années 90. Le succès le suit, les médias, ainsi que les mannequins et producteurs. Il est vite question de sentiments – alors qu’il est très jeune – avec Roxy et Tana Moon. Il se distingue vite de par sa nature d’électron libre et est, en quelque sorte, entravé par son entourage. Ce qui se remarque par son style vestimentaire. Superboy est au fond un produit. Un super-héros qui reste au contact des autres pour se sentir valorisé, mais loin d’être un idiot.

Ode aux comics

Des questions se posent. Lutte-t-il pour lui ou pour les autres ? Son image est-elle son ennemi ? Superman sans être Superman, il façonne son propre chemin vers les valeurs d’un mentor inavoué. Dans le numéro 8, Superboy lors de l’événement Zero Hour, affronte le Superboy d’origine. Ce combat prend rapidement fin avec un dialogue et une réflexion sur l’identité et son évolution personnelle. Superboy a beau s’inscrire dans la droite lignée des comics DC des années 90, il réussit à se démarquer et à façonner un personnage particulier en dehors des codes restreints de l’univers de Superman. Et ce, malgré les deux événements (Worlds Collide et Zero Hour) qui empêchent la construction d’une histoire précise.

En plus d’un contexte et d’une écriture riche pour le personnage, Tom Grumett sert le titre d’un style parfaitement adapté à la situation. Son trait fin et aux visages légèrement arrondis fait de Superboy un garçon ni trop jeune ni trop vieux. Un style qui assoit la légèreté introduite par l’écriture de Karl Kesel. Une identité graphique prise comme un jeu, avec dès le troisième numéro l’arrivée surprise de Mike Parobeck, le dessinateur phare du comic-book Batman : The Animated Series pour un numéro spécial Superboy : The Animated Series. Passé le septième numéro, Humberto Ramos prend la relève et amène une sacrée déception. Son style est très sombre, son trait droit, transforme tout ce qui a pu être construit. Superboy apparaît comme un jeune adulte, et non plus comme un adolescent. L’encrage épais et imprécis renforce les zones d’ombre qui brise complètement l’esprit coloré du titre.

Superboy est une petite pépite inattendue des années 90. Un titre secondaire très représentatif dans la sexualisation extrême des personnages, un titre qu’on qualifierai « pour adolescents » mais qui révèle un grand potentiel dans sa réécriture du personnage de Superboy. Si ce premier volume est un plaisir à lire, malgré les perturbations qu’a subit le titre, les deux derniers numéros n’apportent pas de bons espoirs concernant le second volume.