Review VO – The Terrifics #1

Metal n’a pas fini de renflouer les caisses de DC Comics que déjà les titres qui en font suite sont publiés. Point de Scott Snyder par ici, mais bien un Jeff Lemire décidé à remettre les pieds chez DC Comics entre son futur titre Hawkman et ici, les Terrifics. Fait étrange, puisque le bonhomme faisait déjà du très bon travail chez Valliant, où il était l’un des piliers avec Van Lente et Venditti.

Fantastic Lemire

The Terrifics, bien plus qu’un simple titre censé simuler les conséquences de Metal – puisque le rapport à Metal est quasi-inexistant – est un gros doigt à la concurrence. The Terrifics présente un scientifique, l’un des plus brillants, avec Mr. Terriffic, une créature élémentaire, brutale, mais humaine avec Metamorpho. Le personnage amusant est tenu par Plastic Man et on retrouve le personnage féminin tourmenté avec Phantom Girl. Quatre personnages aux traits de caractères qui rappellent étrangement ceux des Quatre Fantastiques. L’équipe réclamée à hautes voix par les fans, et que Marvel se refusait de ramener faute de ventes en 2015 – décision sur laquelle l’éditeur revient, et s’amuse à coups de teasers en ce moment.

Le concept est donc bien loin de toute originalité, et le besoin d’user de certains personnages se ressent. The Terrifics sent bon le recyclage de personnages secondaires et l’espoir d’une réussite. La composition n’est pas pour autant mauvaise. Il est plaisant de retrouver ce personnages qui n’ont pas été aperçu depuis bien longtemps ou alors malmenés par l’éditeur : la mini-série Metamorpho de Legends of Tomorrow a été une insulte pour le personnage et un réel supplice pour nous, lecteurs.

Speed Run

On ne peut pas parler ici d’une écriture profonde. Les personnages sont pour autant fidèles à eux mêmes. On les reconnait par leurs caractères distincts. On pourrait se plaindre d’une certaine simplification, mais le numéro va à une allure telle qu’il serait impossible d’en attendre plus. Et puis, si ce premier numéro ne parvient pas à creuser ses personnages, il parvient à définir le ton de la série. Un objectif principal souvent oublié, au profit d’une action. Cette recherche de la scène d’action, voilà l’un des problèmes de ce numéro. On se retrouve avec une équipe originale, plongée dans du mainstream massif, des lieux communs, mais bénéficiant de l’écriture fluide de Jeff Lemire qui, comme un magicien, créé l’illusion pour cacher cette relation répétée de cause/conséquence jusqu’au cliffhanger. Il parvient à nous faire oublier les éléments premiers du numéro pour nous plonger au cœur de l’aventure. Tout est prétexte à la conséquence recherchée par le scénariste, qui parvient à attirer l’attention du lecteur. On ne peut nier le talent d’écriture derrière ce résultat quelque peu commun.

Destiné au grand public, Ivan Reis vient s’assurer de l’arrivée du lectorat tout comme il a pu le faire pour Justice League of America. On ne sait si l’artiste restera, ou jusque quand il pourra tenir le rythme de parution, mais pour ce premier numéro, Ivan Reis assure un travail très convenable. N’en déplaise aux défenseurs de l’artiste, il faut bien avouer que ce style grand public ne convient pas au titre. De ce que nous avons ici, le ton semble bien plus léger et ne s’accorde pas aux nuances réalistes et sombres de Ivan Reis. Le titre semble se tourner vers un esprit plus léger et fantasque qu’on ne retrouve pas dans le style actuel de Reis. Si on comprend tout à fait la présence de l’artiste, rassurant les éditeurs d’un certain succès pour ce titre, il faut bien avouer qu’on aimerait voir Ivan Reis sur un titre destiné au grand public. The Terrifics se retrouve dénué d’identité graphique.

Ce premier numéro, rapide, autant dans son rythme que dans la lecture, apparaît comme une présentation du ton général, mais surtout comme une recherche de liberté de Jeff Lemire que l’on sent lutter contre les chaines imposées par l’événement, l’éditeur. Ces sauts d’une conséquence à une autre, cachant un certain manque de logique, sont comme le voyage instantané vers le lieu où l’aventure commence. Ce premier numéro peut ne pas satisfaire, et si en soi, il ne possède rien de marquant, mais il y a fort à parier que les suivants ne cometteront plus ces quelques erreurs et se tourneront vers ce qu’a pu livrer le scénariste avec sa Justice League United, il y a de ça quelques années.