Après un premier numéro JLA/Doom Patrol Special #1, l’event Milk-Wars continue son petit bout de chemin cette semaine chez Young Animals. Cette fois, c’est la série Mother Panic qui est impactée et dans laquelle notre héroïne Violet va devoir se confronter à un ennemi des plus dérangeants.
Une critique acerbe et réaliste dans un monde fictif
Lors de la précédente vague de publication pour Mother Panic, appelée première phase, nous retrouvions Violet Paige en proie à ses démons passés avec les manipulations qu’elle a pu subir, tout en affrontant des vilains sordides liés au monde de l’art. Ici, on quitte le monde de l’art sans pour autant quitter le passé de Violet.
Après un récapitulatif global du passé du personnage via un récit court de la mère de Violet, le lecteur est plongé dans une sorte de folie générale qui s’est instaurée à la Gather House. L’institution religieuse qui a expérimenté sur Violet par le passé est devenue une paroisse régie par le Father Batman, et qui propose aux enfants de devenir des sidekicks en oubliant leur identité, pour autant dire, lobotomisés. Sans trop rentrer dans les détails du Father Batman, il représente une très bonne critique de la religion et de ses fidèles qui suivent aveuglément les paroles d’un homme promettant des miracles et une rédemption pour chacun. Cela en devient terrifiant de réalité. Le personnage est à la fois fictif et non-conforme lorsque l’on connaît l’histoire réelle du Father Batman, mais il est à la fois réel par le parallèle qui se crée avec les hommes d’église. Bien sûr, le tout étant amplifié par cette Milk War qui s’instaure et qui rajoute un côté dérangeant, qui n’est pas sans rappeler les effets biologiques du lait maternel qui apaise et plonge les bébés dans un état de plénitude lors de leurs premiers mois de vie. Et pour tout ça, l’histoire est une réussite pour ma part. Jody Houser va au fond de son idée.
Une continuité fluide et non forcée
Au fil de l’histoire, nous rencontrerons les personnages familiers du titre Mother Panic tels que Violet, sa mère, les personnages de son passé, ou encore Batman et la petite fille qu’elle a déjà sauvé plusieurs fois. Le tout se mêle très bien et on ne sent pas d’insertion forcée dans le récit. Même la présence de Batman n’est pour cette fois pas dérangeante comparée à son arrivée lors de la première phase.
Le twist final nous permet de comprendre que tout cela va bien au delà d’une simple histoire de personnage drogué et sous contrôle et qu’une guerre est belle et bien en marche. Et si l’on pouvait croire à un dénouement facile, Jody Houser s’amuse à coller des ennuis à Violet même lorsqu’elle par en guerre, mais qui permet également de montrer toute l’empathie et l’humanité du personnage. On reste donc dans la même veine que la première phase en terme d’écriture et le lecteur ne se retrouve pas dépaysé.
Par contre là où je suis dérangée, c’est au niveau des planches. Ty Templeton nous a déjà habitué à mieux en terme de détails et de dessin. Ici malgré un niveau correct, il manque de finesse et les personnages sont marqués par ce manque d’application.
Ce qui me plaît aussi beaucoup est l’utilisation du back-up pour nous teaser Eternity Girl, la série qui arrive le mois prochain. Honnêtement, malgré une approche clairement rétro qui a tendance à me faire fuir, je suis séduite et j’ai vraiment encore envie de lire quelques pages supplémentaires.
Mother Panic/Batman Special #1 est donc une réussite à mes yeux comparé à JLA/Doom Patrol Special #1 que je trouvais bien moins fluide. Cette histoire de Milk Wars a quand même le mérite de m’avoir bien accrochée et je suis très curieuse de lire la suite mais aussi de retrouver la seconde phase de Mother Panic qui est l’un de mes derniers coups de coeur.
Father Bruce. C’est plus classe que Father Batman ^^
J’ai trouvé ça complètement taré, ça n’a aucun sens, des raccourcis hallucinants : c’est excellent. Mother Panic sort de sa coquille très glauque à l’occasion de l’event, ça parait étrange de prime abord, mais y a tellement de trucs cool dans ce comics que ça passe crème : Fennec Fox (^^) promet un nouveau souffle de folie pour la série; l’entrée en scène de Allfred est ouf; le culte de Robin armés de shotgun ça déchire; et en terme d’originalité le concept même de Father Bruce me vend davantage de rêve que toutes les versions téléphonées de Batman par Snyder dans Metal.