En ce mois de janvier 2018, voici que la CW nous livre sa nouvelle série super-héroïque : la cinquième. La chaîne choisit de renouveler sa formule en mettant en scène Black Lightning, un super-héros noir à la retraite, père de famille et proviseur de son lycée. La promotion de la série a mis l’accent sur la notion de groupe, que ce soit la famille de Jefferson Pierce ou sa communauté. « La première série super-héroïque mettant en scène une famille noire » se targue d’être Black Lightning. C’est donc à son échelle que la série tente de bousculer les choses. Pari réussi ?
Freeland : une communauté noire en proie à la violence
Fini le traditionnel « My name is… », la série se démarque de ses prédécesseures d’entrée de jeu afin de marquer sa promesse de renouvellement. Le spectateur plonge directement dans le cours de l’action et a par conséquent de nombreuses informations à emmagasiner sur le contexte que prend la série. C’est à la fois une force et une faiblesse : d’un côté, on nous donne un univers possédant une certaine histoire, et d’un autre côté, nous n’avons pas le temps de nous familiariser avec lui avant de se lancer dans le mouvement. La situation est en effet bien mouvementée : la violence règne dans les rues de la ville de Freeland, contrôlées par le gang « 100 ». Avec une police débordée, des émeutes menées par les habitants éclatent, symbole d’un ras-le-bol général. Bien que nous ne voyons de la situation globale que quelques images concrètes, l’ambiance oppressante et urgente se fait sentir tout au long de l’épisode à travers des situations plus isolées tendant à montrer que le gang est partout.
Ce sentiment d’insécurité se trouve partout, indiquant qu’aucun endroit n’est sûr, que personne n’est incorruptible, que la justice a déserté les rues. Ainsi, même les forces de polices participent à l’oppression du peuple en discriminant la communauté noire, allant même jusqu’à utiliser la violence. C’est dans ces moments que le caractère sociétal de la série se montre le plus assumé, et c’est parce qu’il s’agit bien d’une réalité que cela fonctionne aussi bien. Bien entendu, tout cela rappelle la série Luke Cage, et ne pas y penser serait jouer à l’autruche. Difficile de comparer toute une saison à un seul épisode, mais l’ambiance installée est similaire à différents niveaux : la série assume tout aussi bien sa particularité et joue d’une façon semblable sur l’éducation par l’exemple, sur une volonté d’aider une communauté toute entière. La musique souligne tout aussi bien cette atmosphère, le rap et le jazz étant utilisés à de nombreuses reprises dans le but de mieux immerger le spectateur. Là où Black Lightning ne rivalise cependant pas, c’est sur son esthétique, un point « faible » de chaque série du CW-verse, mais qui aurait gagné à être travaillé ici étant donné le contexte.
Les Pierce : une alchimie familiale qui fonctionne
C’est donc dans ce climat chaotique que la famille Pierce évolue, chacun étant plus ou moins impliqué. C’est la conséquence d’un double choix fait par les développeurs : celui de faire une série ancrée dans une réalité sociétale, et celui de mettre en avant la famille d’un proviseur de lycée. En effet, les personnages que l’on nous présente sont loin d’être passifs. Tout d’abord, par le père de famille, ancien super-héros qui a consacré une partie de sa vie à protéger sa ville, et cela, au profit de son mariage. Mais sa lutte n’est pas finie pour autant, la série mettant l’accent sur son statut de proviseur de lycée, à la fois cool et stricte, aux convictions fortes, luttant pour sortir les jeunes en difficulté de leur condition. Ce rôle est mis en avant au point de statuer que celui-ci lui a permis de sauver plus de vie que lorsqu’il se battait contre les criminels, ce qui était un travail sans fin. Par ce biais, le héros parvient directement à s’établir comme un personnage à part entière, disposant d’un fort caractère et de ses propres aspirations. Là où Jefferson se montre plus surprenant, c’est quand ce caractère tend à s’enflammer. On pourra se montrer dubitatif sur certains de ses actes, pas forcément très héroïques, mais qui confirment son indépendance d’esprit. C’est la souffrance de sa communauté qui le fait réagir de façon viscérale, et notamment les discriminations policières, mises en avant à plusieurs reprises.
Les filles Pierce ne sont pas en reste pour autant, loin de là. Comme la chaîne a l’habitude, elle nous présente ici des femmes fortes et indépendantes. L’intention est d’autant plus forte ici que ces femmes font partie d’une autre minorité. Toutes les deux sont impliquées à un niveau différent dans les difficultés que traverse leur ville, et particulièrement l’aînée, Anissa, qui milite activement. Cette dernière, en plus d’assumer ce combat sociétal, fait aussi office de figure maternelle auprès de sa sœur, ce qui souligne son autorité naturelle et sa maturité. Toutes deux profitent également du milieu familial dans lequel elles ont grandis et disposent ainsi un certain prestige social de par leur réussite scolaire et personnelle. Des personnages complets sur le plan individuel et qui fonctionnent tout aussi bien dans la relation de famille qui les unis, les échanges menés étant intéressants à suivre, pertinents, mais aussi drôles. Cela est notamment permis grâce à une certaine alchimie entre les acteurs, et notamment les filles Pierce, qui permet de s’attacher d’emblée à cette famille. Sur ce plan, le pari est réussi.
Black Lightning : un retour en demi-teinte
Néanmoins, ces points ne sont pas les seuls attendus au tournant. Avec un héros à la retraite, il y avait de quoi se démarquer et mener un propos intéressant. En soit, ce premier épisode dispose de certaines réflexions dignes d’intérêt, notamment celle du combat sans fin, mais aussi de la dangerosité que cela représente pour un père de famille. Un personnage en particulier permet d’explorer le passé de justicier de Jefferson Pierce : Peter Gambi, une figure paternelle et de mentor qui poussera le personnage à reprendre le costume. Il faudra attendre de voir quel sera réellement le rôle de ce personnage par la suite, mais il faut admettre qu’il ne fonctionne que partiellement ici. C’est là le problème majeur de ce premier épisode : il va vite, très vite, et ne prend pas le temps qu’il faudrait pour poser le contexte et explorer ce qui mériterait de l’être. On se retrouve plongé directement dans une ville en crise, on assiste dès les premières minutes à une amorce de retour de Black Lightning, et on demande sans attendre au personnage de reprendre le masque.
Pourquoi commencer la série ici, et ne pas prendre les événements légèrement plus tôt dans la chronologie ? Certes, cela était attendu, la CW manquant de confiance en son matériel et s’empressant à chaque pilote de faire enfiler à son personnage son costume de héros, mais on était en droit d’en attendre plus. De plus, le héros, bien que visiblement très révolté par la situation de sa communauté, ne reprend pas tant le costume comme une réponse à la misère des rues, mais bien comme une réponse directe à une menace faite à l’égard de sa famille. Et c’est encore une fois de plus un choix discutable, puisque même s’il renforce l’aspect familial de la série, il néglige quelque peu l’aspect sociétal au moment le plus opportun, et ainsi efface ainsi la chance de poser une vraie réflexion sur le retirement des super-héros.
Black Lightning, c’est une promesse. La promesse de renouveller le genre en mettant en avant des éléments différents. A certains égard, Black Lightning est une réussite : le premier épisode parvient à livrer des personnages et dynamiques que l’on a envie de suivre, en plus de dépeindre un contexte alléchant. Mais c’est aussi, à d’autres égards, une promesse que ses développeurs s’empêchent eux-mêmes de tenir, prenant le risque de faire rentrer la série dans un moule dont on se serait bien passé.
Mocassin, c’est pas toi qui avait mis « Très bon » à Crisis on Earth-X ? :D #TeamWatchful
pffffff c’est très très moyen, caricaturale quand ça aborde les thèmes de société… niveaux réal c’est du Cw, ça vol pas très haut …. et encore les mm schéma de la cw… c’est oubliable donc 1 épisode et en revoir…
ben franchement c’est vraiment sympa , c’est different des autres séries , par contre a la Tv ils parle d’autre gensqui serait des heros , ils parle du arrow verse ou pas du tout ?
La série se passe sur une autre Terre, donc aucun moyen que ce soit de notre Oliver et notre Barry dont ils parlent. Mais ils ouvrent la possibilité d’un univers plus grand pour la série, c’est cool ça.
c’est officiel ton histoire d’une autre terre ?
peut etre une nouvelle série tv Dc comics :
http://www.digitalspy.com/tv/ustv/news/a847598/hitman-dc-tv-series-development-early-talks/
Perso, j’ai beaucoup aimé, mais c’est effectivement dommage que la réal soit aussi classique. Pourtant, la CW a montré avec Riverdale que, quand elle le veut, elle arrive à donner une esthétique particulière à un univers.
riverdale sa reste une série d’amourette d’ado …. blacklightning c’est autre chose hate de voir la suite et de voir quels autres personnage peut amener cette série , j’espere qu ils vont la connecter au arrowverse j’ai envie de le voir ce prendre la tete avec Oliver
Pas du tout. A bien des égards, les autres séries CW (et d’autres non CW), ont des choses à apprendre de Riverdale.
Remarque pertinente, Riverdale a en effet une très jolie esthétique. Mais ça a peut-être à voir avec le fait que c’est co-développé par Netflix. En tout cas ça aurait été vachement cool d’avoir un travail similaire sur Black Lightning, dommage.