Review VF – Fables Intégrale Tome 1

Et c’est la cinquième fois que j’efface et recommence cette critique ne sachant pas, à la fois comment débuter cette dernière, mais aussi vous vendre de façon satisfaisante Fables. Ainsi, je me lance et advienne que pourra. Pour ceux me connaissant, Fables est la série qui m’a fait découvrir les comics, mais plus que ça, m’a fait apprécier la bande-dessinée américaine. De ce fait, si mon cousin ne m’avait pas prêté le premier tome de cette saga, je ne serais sans doute pas ici pour écrire cette review, d’autant que c’est du fait desdites reviews sur les derniers tomes de cette série que j’ai été engagé sur DCPlanet. Ceci étant dit, c’est maintenant à moi qu’incombe la tâche de vous encourager à entrer dans cet univers avec cette première intégrale regroupant les dix-spet premiers numéros de la série.

Astérix chez les contes de fées

En parallèle de notre monde existe un autre univers,  un univers peuplé des créatures de contes de fées, dont la puissance est proportionnelle au nombre de communs –humains standards- croyant en elles. Tous les royaumes magiques ont été conquis et colonisés par un mystérieux ennemi sobrement nommé L’Adversaire. Tous ? Non. Une petite communauté en exil résiste encore et toujours à l’envahisseur, et se dissimule à New York, parmi les hommes, grâce à divers sortilèges. Son nom : Fabletown. Au petit matin, Jack – le mec au haricot magique – déboule chez Bigby aka Le Grand Méchant Loup, afin de l’informer que la sœur de Blanche Neige a disparu, laissant derrière elle un appartement dont les murs sont couverts de sang. Ce premier arc permet à la fois de donner une bonne introduction à ces personnages, mais aussi de bases de cet univers destiné à s’agrandir de façon considérable par la suite. N’oublions pas que Fables est le plus grand run jamais réalisé chez DC Comics, avec pas moins de 150 numéros scénarisés par Willingham rien que pour la série principale.  Nos héros, dans cet aventure de qualité, arrivent tous à correctement être définis et caractérisés, que ce soit leurs motivations et leurs liens, et il est brillant de voir l’auteur jouer avec l’imaginaire collectif, que ce soit Pinocchio piégé dans son corps d’enfant, et ayant du mal à contrôler ses pulsions sexuelles que personne ne souhaite assouvir, ou le Prince Charmant, se révélant être le même dans toutes les histoires, faisant de lui un homme peu stable, un héros, ou un connard selon votre point de vue. De plus, Lan Medina aux dessins offre une qualité graphique de haut vol.

« Mais c’est copié sur Once Upon the Time ! »
– Un inculte avant que votre rédacteur ne jette des anguilles mortes sur sa façade (true story)

Si vous aimez cette série, grand bien vous fasse (le ton est condescendant et je m’en excuse), mais rétablissons la vérité. La série télé n’est qu’une pâle copie du comics, potentiellement divertissante, je veux bien le croire, mais une copie quand même. Fables fait plus que divertir, mais développe un propos politisé comme le montre le deuxième arc présent dans ce tome, traitant de ségrégation. L’action se déplace ici à la Ferme des animaux, lieu où les Fables n’ayant pas les moyens de se procurer des charmes leur permettant de prendre forme humaine sont envoyées. Ainsi, du sentiment d’inégalité va progressivement naître une révolte qui va diviser la communauté des exilés. Seul défaut léger de l’histoire, la partie graphique est ici assurée par Mark Buckingham qui s’affirmera par la suite jusqu’à devenir le dessinateur principal de la série. Bien que tout soit la plupart du temps de très bonne qualité, il est impossible de ne pas voir que l’artiste a parfois du mal à jongler entre les personnages, et hésite encore sur leur design général, en particulier celui de Bigby.

Fables est une des pierres angulaires de Vertigo et du monde du comics du haut de ses 150 numéros, sans compter les séries dérivées. Poétique, puissant, onirique mais aussi très drôle, Willingham joue avec les codes et l’imaginaire collectif et les détournent avec brio. Cette intégrale regroupant les trois premiers tomes de la série – sur vingt-trois, faites le calcul- constitue une parfaite introduction à l’univers dantesque qui va suivre, et permettra à ceux n’ayant pas déjà eu le courage de se lancer, de sauter le pas. Si vous avez aimé The Wolf Among Us, si vous avez aimé Sandman, et si vous aimez les contes de fées, cette série est faite pour vous.
En espérant vous avoir convaincu.
Cordialement.
Votre rédacteur, Blue.