Review VF – Batman Detective Comics Tome 2 : Le Syndicat des Victimes

Précédemment : Detective Comics Tome  1 : La Colonie

Detective Comics, c’est la série qui, finalement, reste au plus proche du Batman que l’on connaît. On retrouve Gotham City et ses menaces aussi atypiques que géniales, et des thématiques qui ressemblent davantage à ce qu’on pourrait attendre en ouvrant un comics Batman. Après un premier tome réussi, on retrouve donc l’équipe menée par Batwoman face à une nouvelle menace alors que la mort apparente de Tim continue d’affecter les héros.

Simple mais efficace

Il est évident que contrairement à la série Batman, Detective Comics tente moins de choses. Mais est-ce vraiment un défaut ? Ne manquons-nous pas de simplicité dans les comics modernes, là où la surenchère a pris le pas ? Toujours est-il que cela fait plaisir de retrouver ces héros.

L’intrigue se révèle être intéressante. L’idée est que dans un combat contre le crime tel que celui mené par Batman, il y a presque inévitablement des victimes collatérales. Ces victimes ont pu subir des traumatismes qui ont transformé leur vie. Selon certaines d’entre elles, tout ceci est la faute du combat que Batman et ses alliés poursuivent. Lorsque l’on sait ce qui est arrivé à Tim Drake, il est évident que cela peut rendre certaines personnes plus ou moins influençables par les idées avancées par ce Syndicat des Victimes. La limite entre les gentils et les méchants devient plus floue et la proposition qui consiste à montrer que les aventures de super-héros ne sont pas seulement blanches ou noires est intéressante, bien que loin d’être novatrice.

Les idées proposées par James Tynion IV parviennent à maintenir éveillée l’attention du lecteur. Malgré des maladresses d’écriture assez récurrentes, l’auteur parvient aussi à intéresser par les changements qu’il opère. Entre l’arc précédent et celui-là, on ne revient pas du tout au statu quo. Loin des surenchères d’action, de révélations, James Tynion IV prouve qu’il sait gérer correctement une histoire même si ce n’est pas toujours excellent. En effet, on peut remarquer que certaines situations manquent de naturel. La fluidité du récit peut alors être mise à mal dans certains cas.

Les projecteurs sont braqués sur Spoiler

Si le premier arc s’est principalement focalisé sur Tim, ce second arc met au cœur du récit Stephanie Brown. Faire le deuil de Tim est difficile et elle n’en est que plus vulnérable. C’est donc un combat délicat que doivent mener Batman, Batwoman et l’équipe de cette dernière dont l’un des membres devient un enjeu capital.

C’est un fil rouge de l’arc. Tout le long de l’histoire, on suit Stephanie, toujours sur le point de craquer. Face à cela on peut être touché par le personnage à cause des maux qu’il rencontre. Mais on peut aussi être perturbé par l’écriture de Spoiler. Une sorte d’écriture qui la rend par moments légèrement agaçante. Alors est-ce une volonté de l’auteur ou une maladresse dans l’approche qui consistait à la base à faire naître de l’empathie chez le lecteur ? J’aurais tendance à pencher du côté de la seconde option.

Cela étant, le fait que l’auteur se concentre sur ces personnages secondaires est vraiment appréciable. Faire d’un personnage en particulier le centre d’un arc permet de rendre ensuite les autres moins lisses et donc plus complexe. Des relations qui peuvent être vraiment bien écrites en découlent. Le lecteur peut ainsi s’attacher à tel ou tel personnage selon ses attentes. Si, encore une fois, ce n’est pas toujours très bien fait, il faut encourager l’effort.

Entre autres…

Je pense que l’on peut aisément considérer que les dessins illustrant les deux arcs présents dans ce tome sont de qualité satisfaisante . En ce qui concerne les deux numéros centrés sur Batwoman, dessinés par Ben Oliver et concluant ce tome, nous sommes face à des illustrations de toute beauté. L’artiste réalise également l’encrage (très discret) et les couleurs pour un rendu très agréable. Malheureusement, l’histoire n’est pas des plus intéressantes : une arme a été volée sur les cadavres des monstres ayant envahi Gotham et c’est à Batman et Batwoman d’arrêter le voleur. Entre un peu de teasing et un flashback présentant la première rencontre entre les deux justiciers, cet arc en deux parties est finalement assez anecdotique. Pour l’arc principal, on alterne entre les dessins d’Alvaro Martínez et d’Eddy Barrows pour un résultat globalement réussi. On peut cependant reprocher à l’ensemble de manquer de régularité mais on peut facilement passer outre. Il est important de noter que Barrows parvient à délivrer un aspect pictural lorsqu’il s’agit de dessiner le Syndicat des Victimes pour un superbe rendu.

En conclusion, si ce tome ne brille pas par une maîtrise totale de l’histoire il reste cependant agréable à lire. Se révélant simple, ne cherchant aucune forme de complexité rendant le tout trop lourd, Detective Comics reste le titre Batman le plus « Batman » de la ligne Rebirth. James Tynion IV avance des idées intéressantes et les différents dessinateurs délivrent un travail au moins bon même si les changements de styles peuvent parfois perturber. Un tome qui est à lire si vous n’en pouvez plus de ce qu’est devenu Batman ces dernières années où que vous souhaitez passer un bon moment de lecture.

À suivre : Detective Comics Tome 3 : La Ligue des Ombres (à venir)