Comme à son habitude depuis le lancement de Rebirth en France, Urban Comics propose dans les kiosques un format de magazine mettant en avant des titres qui n’auraient pas connu de publication française autrement. C’est le cas de Teen Titans, qui se voit pourvu d’une nouvelle mouture grâce au relaunch. Ce titre, qui avait été quelque peu délaissé pendant les New 52, se doit de redonner à l’équipe sa splendeur d’avant. Pari réussi ?
Les Teen Titans version 2016, une renaissance attendue
Puisque l’on est en quelque sorte sur un récit d’origine, et qui plus est d’équipe, il est important de se concentrer en premier lieu sur ce qui amène les différents membres à former une alliance. Dans cette version 2016, ce n’est nul autre que le flamboyant Damian Wayne qui se donnera pour mission de réunir à nouveau les Teen Titans, et cela, pour différentes raisons. Cette volonté part tout d’abord d’un besoin/désir personnel, celui de se défaire de la solitude, de côtoyer des jeunes de son âge. Cela sera traité à travers tout le récit et à travers ses rapports avec les différents personnages. On pensera tout d’abord à une scène développée avec Alfred, très touchante et où Ben Percy montre qu’il sait cerner ses personnages. Mais surtout, puisque cela est le cœur d’une grande partie du récit, avec les Teen Titans, groupe qui se compose ici de Beast Boy, Starfire, Raven, Kid Flash, et plus tard Aqualad. N’oublions pas non plus Goliath, « personnage » relativement important de par son rapport à Damian et par la touche d’humour qu’il apporte au récit.
Sans renier le passé des Teen Titans à travers des références au groupe mené par Tim Drake, maintenant disparu, ce récit s’impose véritablement comme une origin-story de cette nouvelle itération de l’équipe. Ici, tout est à refaire, des liens sont à créer, notamment avec le personnage moteur : Damian Wayne. De par son fort caractère, son indépendance et son habitude à la jouer en solitaire, le défi de réussir à faire fonctionner toutes ces personnalités ensemble se voit renforcer et d’autant plus intéressant. Autant d’engrenages que Ben Percy arrivent à assembler pour livrer une dynamique de groupe très vivante, parfois touchante, parfois comique. Cette énergie qui se dégage du groupe se retrouve notamment dans les dessins de Jonboy Meyers, qui n’officiera malheureusement pas longtemps sur le titre puisqu’il se voit remplacer au bout de trois numéros par un Khoi Pham qui se place dans la continuité de son prédécesseur sans atteindre son efficacité.
Un récit classique mais porteur d’un message
Ce qui permet la réussite de cette dynamique, c’est notamment le fait que chacun des membres de l’équipe porte sur ses épaules le poids de son passé, et celui de son héritage. Cette caractéristique commune permet tout aussi bien de faire évoluer Damian, qui est ici l’être torturé, que le reste du groupe : le point est que ces jeunes ont surtout un avenir à construire, un avenir qu’ils ont le droit de choisir, un avenir où ils ne sont pas condamnés à être seuls. Cela se fait notamment par le biais de la menace, qui crée un parallèle direct avec chacun des Teen Titans puisqu’il s’agit de la main du démon, un groupe de cinq apprentis assassins qui ont le devoir d’éliminer ce qui pourrait s’avérer être une menace pour eux par la suite. Un miroir qui peut s’effectuer par les pouvoirs de chacun, par l’influence de leur leader, ou par le chemin pris. Le récit utilise le fait de mettre en scène des enfants pour livrer un message sur la fatalité et le libre-arbitre : plus qu’aucun autres, ceux-ci ont le pouvoir de prendre leur vie en main et ne pas devenir ce que d’autres ont voulu les condamner à devenir. Et si l’on parle de main du démon, on retrouve bien évidemment aussi la tête du démon : le grand Ra’s Al Ghul. C’est un retour aux sources qui s’effectue pour Damian, une occasion de montrer l’évolution du personnage depuis ses débuts sous la plume de Grant Morrison, et le progrès qu’il peut encore effectuer en s’ouvrant à l’univers DC.
Cela dit, si tout fonctionne globalement plutôt bien, le tout reste quand même très classique, que ce soit par le schéma narratif ou même par le récit en lui-même. Ainsi, rien de particulièrement ambitieux ou original, mais un retour aux classiques, ce qui est déjà très bien en soit. Et ceci se constate plus particulièrement dans le second arc proposé dans le magazine, qui ne se constitue que de deux numéros, et qui commence déjà à installer une certaine routine. Les Teen Titans, maintenant établis dans leur quartier général, continuent d’apprendre à se connaître (avec plus ou moins de difficulté), mais cela ne dure malheureusement pas très longtemps. Une nouvelle menace émerge, une menace qui permettra à Jackson Hyde de sortir de sa cachette et de se joindre au groupe. Ce qu’amène le personnage est plutôt intéressant, mais se voit noyer parmi tout ce qu’il y aurait à développer : la menace, le personnage d’Aqualad en lui-même, et la dynamique de l’équipe déjà établie, qui se voit déjà bouleversée au bout d’un seul arc. Autant dire que ce sentiment se prolongera par la suite puisque la suite directe de ce magazine est le crossover The Lazarus Contract.
Ces premiers numéros permettent ainsi de se plonger dans la nouvelle composition d’une équipe culte. Avec des dynamiques plutôt réussies, des thématiques pertinentes et un ensemble assez énergique, ce titre parvient à donner au lecteur l’envie de continuer à suivre cette équipe de petits jeunes touchants et survitaminés. Reste néanmoins qu’un ennemi se dresse sur la route pourtant bien amorcée du titre : le manque de temps donné au bon développement du groupe, qui s’entame cependant bien ici.
Situation vraiment pas évidente que celle de Ben Percy qui ne peut absolument pas jouer avec ses personnages tant ils sont sollicités par d’autres auteurs/éditeurs. Alors qu’il y a tellement de choses à faire avec ces héritiers de vilains.
C’est certe très rapide mais efficace. Je recommande à tout les gens aiments Damian et cherchant un peu de fraîcheur
Sortie : 27 Octobre…
…Je ne suis pas sûre que ce commentaire apporte quelque chose de constructif a cette critique :/ cela fait certes un moment que le kiosque est sorti mais je ne crois pas que les rédacteurs nous doivent quoi que ce soit, ça reste du bénévolat!
Sinon, assez d’accord avec la critique, ça reste un numéro agréable à lire et sans prise de tête!
En effet, si les critiques prennent parfois du temps à arriver, c’est parce que nous les écrivons sur notre temps libre. Cela dit, il est vrai que plus d’un mois après la sortie du magazine, cela fait un peu tard. Je vais tenter pour ma part d’être plus réactif à l’avenir.
Tout va bien, c’était juste pour vous taunt un peu, mais personne ne vous en veut ;)
Je suis en train de le lire actuellement et franchement j’adore, moi qui connaissais pas trop les teen Titan j’ai découvert quelque chose de vraiment cool !
Et j’adore Beast Boy ! :)