Après les années Harry Potter qui m’ont vu grandir et qui, au fil du temps, m’ont fait devenir une Potterhead ; Après être aussi tombée sous le charme des aventures de Gotham Academy, me voilà cette fois devant une sorte d’hybride entre ces deux récits dans Mystik U. Le pitch nous promet une histoire mêlant les personnages de l’univers magique du DCU tels que Zatanna, le fils Sargon, le fils Faust, Enchantress, avec d’autres noms connus, tout en développant vie à l’université, mystère, magie et menace qui pèse sur eux. Mais la promesse est-elle tenue pour ce premier numéro ?
Une ex-Vertigo rappelée pour relancer la ligne Dark
Chez DC pur et dur, Alisa Kwitney n’a à son actif que peu de numéros dont le diptyque Convergence : Batgirl. Par contre, quand on s’intéresse à Vertigo, Alisa Kwitney a livré de bons recueils comme par exemple Flight of Angels, des mini-séries spin-off de The Sandman telles que Destiny: A Chronicle of Deaths Foretold, un livre sur Sandman, en passant par un passage sur Phantom Stranger. Autant dire que la faire revenir sur un titre à tendance magique, c’est un peu la faire revenir à la maison, tout en s’assurant une qualité d’écriture. Sauf qu’à côté de ces œuvres, elle est majoritairement connue pour ses recueils drama/romance, et cela s’était ressenti lors de Convergence, où l’histoire d’amour entre les personnages passait avant celle de l’event lui-même. C’est donc avec hâte mais appréhension que j’ai attaqué cette lecture, ne m’attendant pas non plus à un truc bien folichon. Et pourtant…
Force est de constater, malgré une entrée en matière pas vraiment originale, que l’écriture est assez plaisante. On retrouve bien la promesse de suivre de jeunes adultes à l’université avec Zatanna en point central de l’histoire. Leur rencontre, puis les amitiés qui commencent à se lier. Le tout rappelle beaucoup l’univers de Poudlard jusque dans les décors, en empruntant aussi du côté de la Famille Adams pour la House of Secrets. La salle principale ressemble à la Grande Salle de Poudlard, la salle de divination appelée ici 101 est aussi je pense un clin d’œil à la salle 11 dans le chapeau des sorciers. Un peu comme si tout était fait pour transposer l’univers magique de DC dans le Potterverse. Même l’organisation des cours nous le rappelle. Peut-être que je fais l’amalgame car mon esprit s’est attendu à ce constat, toujours est-il que cela est assez flagrant.
Un titre assez friendly et très peu Dark
Cependant, on nous vendait aussi ce titre comme étant l’un des piliers de la relance de la ligne Dark de DC. Et sur ce point, ça se rate plutôt bien. Les premiers éléments livrés me donnaient confiance, mais je m’attendais à retrouver un côté sombre dans le titre qu’il n’y a pas. Même les conciliabules des professeurs parlant de la menace peinent à me convaincre de la dangerosité du truc. Et je me dis, qu’en fait, la première scène d’introduction est là pour justement nous rappeler l’enjeu et les dégâts causés par cette menace. Car pour l’instant, c’est juste du young adult à la fac de magie. Même Enchantress ou le fils de Faust n’ont rien de bien sombre, juste un côté rebelle et un côté libre, sans dire lequel est à qui, en les faisant basculer dans un aspect un peu cliché.
C’est donc assez dommage. Si la lecture est très plaisante, il n’y a pas ce côté Dark que j’attendais. J’espère le retrouver par la suite vu que nous sommes censés voir le mal grandir et évoluer mais là, à part un copain blob, je ne vois pas, je ne vois rien de menaçant. De plus, malheureusement, dès les premières pages, on tombe sur les clichés des jeunes, la popularité, les rebelles, les timides, les contraires qui s’attirent, les relations qui vont évoluer de façon assez évidentes et c’est dommage. En fait, je crois que du coup on peut même caler un peu de Riverdale au milieu de toute cette magie. Et si le titre se lit bien, cela me gène un peu d’avoir toutes ces pistes développées dès le premier numéro.
Je reste tout de même confiante pour la suite du titre car Alisa Kwitney a le potentiel pour rendre ses héros attachants, tout en nous faisant rêver de cette université où la magie est reine, en suivant les aventures d’une bande d’amis apprenant à découvrir leurs forces et faiblesse (oui Potterhead toujours, rappelez-vous plus haut). De plus, elle est accompagnée par Mike Norton et Jordie Bellaire sur les planches intérieures qui livrent un travail tout à fait correct pour ce titre. Cela reste bien dans l’esprit de l’écriture, sans trop assombrir les tons pour les mystères ou trop en faire sur les tours de magie explorés jusqu’ici.
Mystik U commence donc assez bien malgré une promesse un peu oubliée en route. Ce n’est pour l’instant pas honnête de dire que ce titre sera une purge puisqu’il livre un récit sincère qui plaira aux fans de magie, d’école/université de magie, avec en fond une bande d’amis assez originaux. Il est important de noter aussi l’effort de Alisa Kwitney d’intégrer tous les plus grands personnages de l’univers magique du DCU dès le premier numéro sans pour autant alourdir la lecture en précisant qui est qui. Et même si l’on sent sa volonté de faire des clins d’œil forcés à ses travaux précédents, j’espère qu’elle saura nous surprendre pour la suite. Mais, c’est très agréable à lire.
C’était sympatoche mais on sent vraiment le côté Young Adult. J’aurais préféré une classe de nouveaux personnages et les « anciens » en profs plutôt que d’en rajeunir certains, mais bon. Et puis, surtout, où est Tim Hunter ?
J’avoue que je me suis posée la question pour Tim Hunter mais je préfère me dire qu’ils ont d’autres projets pour lui, entre autres avec le relaunch Vertigo l’été prochain.
Y a pas une histoire de devoir demander les droits à Neil Gaiman dans ce cas ? Il me semble que ça avait été le cas lorsque Jeff Lemire avait voulu utiliser le personnage dans Justice League Dark ?
Elle utilise déjà Abel et Cain qui appartiennent à Sandman / Gaiman
Mes souvenirs sont vagues mais je crois bien en effet qu’il avait dit en interview avoir demandé à Gaiman sa bénédiction mais ça avait plus l’air d’une autorisation morale que légale.
Abel et Cain sont encore bien antérieurs au Sandman de Gaiman, avec Cain qui faisait notamment les intro façon Creepshow dans House of Mystery tands que son son frère présentait les histoires dans House of Secrets.