Attendez, on va parler de Vertigo ? Et pas en ressassant le passé pour dire au combien c’était mieux avant ? Ar you fookin kidin me ? Comme dirait Hitman, héros éponyme d’une série que je vous conseille soit dit en passant ! Eh bien oui, alors c’est parti pour une courte review qui j’espère vous donnera envie de vous attaquer à cette histoire atypique.
It’s been a helL.A. insane fucking day…
Le premier tome prenait place à New Angeles, ville gangrénée par la violence et le crime, conséquences logiques d’une pauvreté sans précédent. Une citée, dans laquelle afin de divertir le peuple, se tenaient des combats de gladiateurs en armures plus ou moins améliorées nommés Suiciders. Néanmoins, ça, c’était avant, car ce deuxième tome nous propose de suivre une nouvelle génération n’ayant pas connu la ville avant le tremblement de terre ayant couté la vie à de nombreux individus. Ainsi, l’histoire se concentre autour de quatre personnages. Les trois premiers sont respectivement Johnny, leader d’une sorte de gang local, les Kings of HelL.A., et cherchant à écraser ses adversaires, sa sœur, Trix, et le petit copain de cette dernière, Troy, lui aussi membre de ces combattants des rues. Le quatrième, de prime à bord déconnecté de ce conflit en sa qualité de simple commerçant, se révèle être un ancien Suicider dont l’envie de reprendre les armes le démange. Composé de six numéros, l’intrigue se présente comme un regroupement de tranches de vies, vies qui se croisent et s’entrecroisent aux rythme de la lecture. Le récit arrive à surprendre lors des moments où les trames personnelles de chacun se connectent, nous rappelant dans une logique holistique que tout est lié et qu’il est au final censé que ces différents personnages évoluent dans le même univers, et finissent par se retrouver, s’aimer, se déchirer ou même s’entre-tuer. Alors que le premier tome se concentrait sur le destin de deux héros en apparence aux antipodes, les dialogues et sous-intrigues s’enchainent de manière fluide permettant de savourer la lecture d’une traite, sans doute la meilleure façon de découvrir le tout. Néanmoins, ne nous le cachons pas, même si Alessandro Vitti effectue un travail de qualité autant au niveau des décors qu’au niveau des expressions faciales, la patte de Bermejo, uniquement présente en ouverture et fermeture de cette histoire font clairement défaut lorsqu’on se remémore la première série basée à New Angeles.
A History of Violence
Maintenant que les présentations sont faites. Il est temps de s’attaquer au message que Suiciders véhicule. Comme le disait Alfred dans un trailer maintes et maintes fois vu : « C’est comme ça que ça commence. La fièvre. La fureur qui rend les hommes bien…cruels ». Et c’est exactement ce qui est en jeu. Une frustration sociale retenue pendant des années, qui a fait muter la violence en brutalité gratuite et irraisonnée. Des personnages à l’origine bons, mais qui à force de tragédies, se mettent à accepter le combat et les dangers de la vie jusqu’à se complaire dedans, ne faisant qu’engendrer comme réponse logique encore plus de virulence et de cruauté de la part de leurs opposants. Le déchainement de colère n’est pas ici présenté comme jouissif comme cela serait le cas dans certains comics Punisher, mais comme froid, cru, terrifiant. Des hommes qui voient rouge, et perdent toute capacité de réflexion jusqu’à subir le retour de manivelle parfois meurtrier, ne se rendant compte que trop tard des conséquences de leurs actes. Voilà ce qu’est Suiciders.
Bermejo aux desseins manque, mais la relève assurée par Vitti reste brillante. Suiciders Tome 2 arrive en un nombre succin et fluide de numéros à développer des enjeux et un message important dans notre société actuelle qui met progressivement de plus en plus d’individus dos au mur. La violence appelle la violence, que le déferlement de rage soit justifié ou non, et cette nouvelle aventure sans concession arrive à prendre au tripes. Du Vertigo comme il devrait s’en faire plus.