Alors que tout semblait être en bonne voie pour nos héroïnes, voilà que leurs actions risquent d’être réduites à néant. Dans ce numéro, on avance doucement dans cette guerre avec ces jeunes femmes qui veulent faire renaître l’espoir, la compassion et l’amour, alors que les forces militaires se dressent face à elles. Marguerite Bennett livre encore une fois un scénario à la fois tendre et à la fois efficace avec des héroïnes qui n’ont pas froid aux yeux. C’est un réel plaisir de lire ce titre, qui peut parfois prendre des tournures un peu surprenantes mais qui sait susciter un intérêt certain pour le lecteur, en l’occurrence, la lectrice que je suis, et qui est assez intéressée par le cliffhanger livré en fin de numéro. Cela se lit rapidement, sans ambition, sans arrière pensée. Il suffit de se laisser porter et d’apprécier les valeurs pour lesquelles se battent les bombshells afin de contrer la noirceur des Hommes. Et puis, que c’est joli aussi ! Oui, ça aide beaucoup.

Le phénomène War Pig One a pris une ampleur désormais mondiale, semant toujours plus de chaos sur sa route, sans que l’on sache de quoi il en retourne. Bref, fondamentalement, ce numéro ne fait pas vraiment avancer l’intrigue. Nous continuons d’avoir un monde pseudo-réaliste frappé par un torrent d’absurde, et de voir les conséquences sur différents personnages, comme le président des États-Unis, qui se voit affronter les répercussions de son intervention au Moyen-Orient en perdant complètement le contrôle de lui-même. Le numéro se montre plaisant, comme d’habitude, mais repose surtout sur les dessins de Mauricet et le mystère qui plane sur ce monde. La suite s’annonce plutôt intéressante, notamment avec un rapprochement avec la version originale de nos personnages, mais il faut espérer qu’on en apprenne un peu plus sur le phénomène, afin d’avoir un sentiment de progression.

Alors celle là, je l’attendais. Et je suis heureuse de retrouver Batgirl dans ce numéro. Le parallèle entre Kara et Babs est très touchant, et si ce n’est pas larmoyant car ce n’est pas le but, c’est réaliste et bien que les choses avancent pour le meilleur, elles avancent aussi pour le pire. Maintenant, je regrette la décision finale de Kara qui nous fait retomber sur son épouvantable caractère, mais au fond, j’attendais la révélation de Babs donc je peux faire l’impasse (un peu) là dessus. C’est très rapide, mais vu que la série fonctionne par arcs très courts, il faut parvenir à tout condenser et c’est un pari réussi pour ce numéro. Le prochain promet d’être plus orienté action et plus sombre, et je suis assez curieuse de voir comment l’équipe va tourner les événements. Vont-ils nous lâcher une Kara insupportable dans la nature ? Où va-t-on avoir pour une fois une action censée de sa part ?

Nan Nan Nan. Déjà que le premier numéro était assez lourd, il servait au moins un propos, il nous présentait un minimum l’histoire et l’enjeu de la mission de Poison Ivy et Harley Quinn. Ici, c’est juste une soirée de jeunes, des problèmes de costumes, une Zatanna sortie du chapeau, et puis voilà. Ah oui non, ça se crêpe le chignon, ça tente de dragouiller, rien n’avance et le final qui se veut rocambolesque ne rime à rien. On sait qu’on va avoir droit à encore d’autres numéros d’une longueur de la sorte, et que les thématiques seront tellement profondes qu’une puce ne s’y noierait même pas.

Sérieusement, heureusement que Laura Braga est là pour nous faciliter la lecture avec ses belles planches, parce qu’alors le reste, je n’adhère pas du tout. Mais alors pas du tout.

Nouvel épisode pour Injustice 2 qui recentre son action sur l’île de Themyscira, qui accueille notre protagoniste du moment, Kara Zor-El, alias Supergirl. Notre amie y découvrira la nouvelle organisation locale, depuis l’emprisonnement de Diana, l’ancienne Wonder Woman, qui semble diviser la population. Tom Taylor signe une fois de plus un numéro efficace et correctement construit, qui a le mérite de nous faire visiter un pan de l’univers Injustice très rarement mis à l’honneur. On peut regretter le rythme un peu lent de cette histoire, qui risque fort de s’étaler sur de nombreux épisodes, mais la caractérisation des personnages est tellement réussie que l’on ne peut absolument pas trouver ce comic book déplaisant. Les dessins sont de qualité, et l’on ne peut que reconnaître en ce titre une sorte d’elseworld moderne, qui rivalise avec les classiques de cette ancienne gamme.

Le Naja-Naja est mort. Après tout ça. Après tous ces numéros. Pour une chute d’échelle. Vraiment ? Mais genre vraiment ? Bon du coup, la quête de Bane et ses compères repart à zéro, et comme à chaque numéro, ils finissent par se faire doubler. C’est long. C’est lourd. C’est inintéressant. Nous avons dépassé la moitié de cette mini-série et honnêtement j’ai hâte qu’elle soit finie. Cette série n’est qu’un serpent qui se mord la queue et pardon pour le jeu de mots. Apportez un peu de nouveauté, un enjeu, parce que là, c’est juste vide. De la violence pour une histoire qui franchement ne nous plonge pas dedans, mais alors pas du tout. Et puis soyons réaliste, un bébé normal de deux jours qui subit une course poursuite, des coups de feu et des cris, sans pleurs, sans qu’on lui soutienne la nuque, c’est un légume hein. Même ça ça m’énerve.

Suite de l’arc avec un numéro qui se lit très, très vite. C’est simple : baston, du début à la fin mais la dynamique reste excellente. Les échanges entre Batman et Catwoman sont d’un humour assez juste. On commence à entrevoir le but de la mission et c’est assez intrigant. De l’autre côté, on retrouve Dick et Damian, avec de sublimes dialogues. King excelle à cet exercice. Et ne parlons pas de Jones qui livre de magnifiques planches à la mise en page exemplaire. Bref, la série Batman continue sur sa bonne lancée, mais nécessitera une fois de plus une lecture en collecté pour être vraiment appréciée.

Alors que le premier numéro de cette mini-série avait su me charmer, voici que le deuxième numéro m’a complètement chamboulée. C’est comme si l’on prenait le monde de DC actuel et qu’on lui collait une grosse claque pour revenir à Batman TAS en version plus actuelle et réaliste. Les références se font légion, jusqu’au final complètement dingue, et puis surtout nous avons droit à un retournement de situation que jamais je n’aurais pensé venir. Je me doutais que l’auteur nous réservait des surprises, mais là… Honnêtement, je n’ai rien vu venir. Malgré certaines hypothèses qui ont pu traverser mon esprit, aucune n’était proche du récit livré ici. Ce second numéro permet de corriger certaines petites erreurs du premier numéro. Non vraiment, je crois que je vais avoir du mal à me remettre de ce twist, de cette Harleysienne, je ne sais pas si je suis conquise ou paumée. Maintenant, croyez moi que je ne m’amuse plus à tenter d’imaginer ce qui va suivre car je crois que je n’ai clairement pas le niveau pour anticiper le récit de Sean Murphy.

Si graphiquement c’est toujours aussi beau, j’ai particulièrement aimé le changement de ton lorsque nous changeons de partie pour retrouver la partie glaciale de l’épisode avant de retourner dans le côté sombres des bas-fonds de Gotham. Enfin, clairement un gros coup de coeur avec une bien belle surprise qui livre un gros pied de nez à bien des années de destruction et de maltraitance de personnage.

Cyborg, c’est un peu le titre qui fait des efforts pour nous distraire, mais qui, malgré toute sa bonne volonté, nous fait simplement perdre du temps. Fort heureusement, c’est ce que le mot divertissement signifie, dans son sens pascalien. C’est malheureusement décevant et l’on ne fait que relire la même chose depuis le lancement du titre solo consacré à l’ami Vic, qui peine toujours à convaincre. On regrettera cette écriture lourde qui hésite encore entre le techno-thriller et le mauvais téléfilm de chez Syfy, ainsi qu’une caractérisation à la truelle, qui fait honte à la glorieuse période des Teen Titans de Wolfman ou de Johns. Seuls les dessins relèvent un peu le niveau, mais ça ne sauve pas le navire du naufrage.

Deadman nous revient cette semaine pour le premier numéro de sa nouvelle mini-série par Neal Adams. Ce numéro est assez riche et complexe pour nous délivrer en seulement 32 pages l’histoire de Deadman, Boston Brand et son frère, et Batman, et Gordon, et le Sensei. Oui beaucoup de monde en peu de pages ce qui peut donner une impression un peu brouillon par moment. On ne sait plus trop qui est qui, qui fait quoi, pour quelle raison. J’espère que la suite s’allègera un petit peu plus pour une lecture plus douce. J’ai assez aimé ce numéro, mais j’aurais préféré que Neal Adams prenne le temps d’installer son histoire avant de nous livrer tout ça d’un coup. Même si, il est vrai que rentrer directement dans l’action du numéro est très plaisant et les twists concernant Batman sont surprenants.

Par contre, loin de moi l’idée de dire que ce numéro est mauvais car il ne l’est pas, mais il n’est pas non plus génialissime. C’est un bon premier numéro, qui donne assez envie de lire la suite, mais je m’attendais à être plus intéressée que je ne le suis actuellement. Et puis, malheureusement, j’ai tellement aimé la dernière mini-série Deadman (Dark Mansion of Fobbiden Love) que du coup, ce numéro me paraît vraiment très brouillon. C’est dommage.

Deathstroke vs. The Society. Un très bon numéro. Priest nous propose de nous intéresser au changement opéré par Deathstroke : est-il vraiment passé dans le camp des gentils ? C’est donc un épisode aux allures de procès auquel on assiste. Deathstroke est accusé de ne plus être “méchant”. Dans ce procès il est défendu par un avocat qui n’est nul autre que le Riddler. Un Riddler superbement écrit, qui sera à mettre en opposition à celui raté de Tom King. C’est un numéro assez barré donc, avec un sous-texte taclant au passage avec humour cette tendance qui consiste à rendre les vilains gentils. Fun et intéressant, ce numéro oversize nous permet de passer un bon moment, le tout superbement illustré par un Pagulayan en forme qui propose de très belles choses.

Ben Percy nous offre pour ce Green Arrow #34 une histoire bien moins intrigante que sa première partie. Hormis une menace anecdotique en milieu de récit, le reste ne consistera qu’en de l’exposition. Pourtant, nous avons droit à quelques révélations, mais le manque d’émotions dans les dialogues ne nous permet pas de nous enthousiasmer comme il le faudrait. De plus, si Stephen Byrne fait du travail correct sur ce numéro, je le trouve bien en-dessous de Segovia qui avait œuvré sur le précédent. La suite des événements peut toujours amener quelque chose de bon, mais il faudra faire mieux que ça.

Moi qui espérais que le changement de scénariste serait profitable à Green Lanterns, me voilà bien eu. Seconde partie de l’arc introductif de Tim Seeley qui poursuite cette aventure mi-cosmique mi-anecodtique remplie d’aliens dont on se fout un peu, avec des à côtés de la vie courante de Simon et Jessica qui ont du mal à trouver un job. Et je ne vous ferai pas l’affront de vous laisser deviner “pourquoi”, si vous suivez le titre jusqu’ici vous saurez sur quels ressorts de caractérisation Seeley s’appuie et c’en est usant. A croire qu’en fait il n’y a pas un scénariste qui sache vraiment quoi raconter sur ces deux Green Lanterns, et c’est un peu triste. C’est donc un numéro vraiment passable, que vous aurez oublié cinq minutes après la lecture et dont l’écriture n’est même pas bien intéressante. Le dessin de Ronan Cliquet est lui aussi quelconque malgré quelques petites idées de designs de construction plutôt amusantes. Autant il peut être chouette d’avoir des arcs qui ne se prennent pas la tête à vouloir tout réinventer, autant ici, le désintérêt provoqué à la lecture est vraiment dommageable pour cet univers.

L’arc Bats ouf of Hell continue alors que les membres de la Justice League sont aux quatre coins du monde. Cette fois, nous avons droit au point de vue de Cyborg sur cette seconde partie, où l’on en apprend un peu plus sur les intentions de l’un des Evil Batmen. Entre cliché et action, le numéro de Robert Venditti parvient à trouver un certain équilibre. Les personnages sont bien utilisés et l’auteur joue bien sur les faiblesses de nos héros. Liam Sharp se fait également bien plaisir sur les planches qui sont clairement très belles et j’ai personnellement adoré la partie aquatique dédiée à Aquaman avec Mera qui a consommé trop de gluten.

Maintenant, il est évident que nous avons droit à des petits détails un peu exagérés comme la Flashmobile histoire de nous rappeler que Bruce Wayne se cache derrière tous les Evil Batmen. Et puis, il y a la partie avec Wonder Woman qui sonne assez juste même si la personnalisation du Merciless semble plus faible que sous la plume de Peter J Tomasi dans son one-shot. Cela dit, ce personnage est toujours le plus intéressant à ce jour et les autres ne sont pas vraiment ni développés, ni intéressants.

Casino Royal face à face entre Raptor et Nightwing et une partie de Blackjack pendant que Shawn et ses amis mènent l’enquête sur les plans de Raptor.
Et bien c’est plutôt cool. On peut avoir un point de vue différent sur la mort des parents Grayson que ceux qu’on nous sert depuis des années et du coup ça rend le rappel du drame moins agaçant que prévu. La joute verbale entre les deux protagonistes est rondement menée par un Tim Seeley en forme et le tout est accompagné de dessins meilleurs que précédemment en particulier sur les visages, même si parfois certains sont chelou, et c’est quand même ce qu’on verra de plus. Les Run Offs ne sont pas anecdotiques et rendent leur présence en back up depuis le début plus intéressant. Surtout quand on fait le parallèle avec ce que disent Raptor et Dick sur la population de Bludhaven.
J’apprécie justement les motivations justifiées de Raptor qui sont cassées par Dick par la suite. C’est vraiment un personnage que j’affectionne surtout quand je l’entends (oui, pour moi il vit quand je lis ses aventures) démonter Raptor et donner sa vision des choses. Quel héros.
Un petit épisode qui fait du bien et qu’il nous fallait pour gonfler l’intrigue qui patinait.

Le titre Superman prend une direction malheureusement attendue, et la suite s’annonce aussi peu surprenante. On vacille entre les situations intéressantes, et les cas déjà vus. Qu’il s’agisse de l’écriture ou des planches, ce tout prend la forme d’un comics de Science-Fiction classique des années 90. Le point le faible le plus marquant étant un manque cruel de caractère pour chaque personnage présent dans ce numéro. Seul le cas de Lois Lane pourrait se révéler intéressant, voir, qui sait, un statut quo quelque peu troublé par la suite. Un espoir très mince au vu des twist décevants des derniers arcs. La partie graphique rattrape le tout de justesse, avec la présence de Ed Benes, et cette répartition intelligente d’un artiste dédiée à chaque personnage principal. Retard prévu calculé, cette solution est des plus agréables, par le sens produit qu’il s’agisse du découpage scénaristique comme du passage d’un style à un autre. Au final, un numéro faisant évoluer l’intrigue, mais laissant une certaine inquiétude concernant les intentions des auteurs, et les directions que peut prendre l’histoire.