Review VF – Batman & the Justice League Tome 1

Le 3 Novembre était marqué sous le signe de la chauve-souris, héros préféré du grand public, issu de l’univers DC avec deux sorties adaptant ce héros sous deux angles différents d’un même art. Nous avons déjà pu nous occuper du travail de Marini centré sur le personnage, il est donc question ici de l’adaptation au genre du manga publié en France chez Kana avec les quatre premiers chapitres.

Batman-sama

Avec la sortie cinéma annoncée, on pouvait être certain qu’une promo côté comics allait se charger de la présentation de l’équipe éponyme aux spectateurs attachés à d’autres formes de la bande-dessinée que les comics. C’est Shiori Tashigori qui s’occupe de l’adaptation en manga de l’univers DC avec au premier plan, Batman. Shiori Tashigori a pu faire ses preuves en tant que dessinatrice avec Saint Seyia : Lost Canvas. Quoiqu’on puisse penser de ses productions passées, toujours est-il qu’il s’agit d’une dessinatrice/mangaka connue, et au talent certain. On relèvera une absence quasi totale de cases. Le manga est presque uniquement composé de pages pleines, et si certaines cases sont présentes, elles se superposent. Les pages sont construites dans un mouvement perpétuel, avec une quantité d’actions simultanées où le plan ne se repose que sur les arrivées fracassantes des personnages de l’univers DC.

Car c’est bien sur l’effet que compte se reposer ce manga. En effet, la transition vers le neuvième art japonais amène son petit lot de nouvelles facilités scénaristiques cachées par de belles planches. Les héros gardent leurs costumes actuels, mais bénéficient d’une sorte de variante adaptée de manière très classique à la représentation japonaise des personnages. Une fidélité qui pourrait mener à divers débats sur la question du : Faut-il conserver le costume du héros dans une adaptation libre ? Pour y répondre brièvement (et sans me mouiller), il est fort à parier ici que le mangaka ait du conserver les costumes classiques pour le bien d’une certaine simplicité du design pour ne pas perdre les tout nouveaux lecteurs et présenter les héros DC ainsi que leur symbole. On peut reprocher une adaptation trop classique, par le manque de traits différenciant un visage d’un autre (notamment les personnages masculins : Green Lantern, Superman, Batman).

Beaucoup de chauve-souris, peu de Justice League

Le souci de visages n’est pourtant visible qu’entre Batman et Superman, puisque les autres membres de la Justice League ne sont que brièvement présentés dans ce premier volume. Seul Superman agit, et après quatre chapitres, on se retrouve avec une introduction à une histoire avec une présentation des protagonistes très synthétisée. D’où l’importance de souligner la présence de Batman qui amènera à la présentation de la ligue. Il ne s’agit pas de la création de l’équipe mais bien d’une formation face à une menace grandissante. Cette introduction est très classique, pour les lecteurs habitués des séries du genre. On retrouve cette habitude du personnage extérieur, pour identification du lecteur, en la personne de Rui Aramiya. Un personnage japonais fraîchement arrivé à Gotham pour enquêter sur la disparition de ses parents. Evidemment, en tant que Japonais, il se défend, se ballade avec des fumigènes et avec un sabre. A partir de cette focalisation, ce personnage nous amène à l’arrivée fracassante de Batman.

L’histoire enchaîne la présentation progressive du personnage, puis celle de Batman, pour arriver au premier affrontement duquel découlera toute l’intrigue principale. L’histoire peut paraître longue, peut-être tirée par les cheveux, par une écriture classique pour le genre. On retrouve donc les apparitions soudaines et inattendues de personnages, sans grande cohérence, mais dont l’apparition se justifie par l’apport scénaristique du personnage. Rui Aramiya apparaît comme un personnage qui n’a pas sa place, certes, mais qui trouve sa place avec le léger développement de l’intrigue. Et ce léger développement présent dans ce premier volume en est le plus gros point faible du manga. Ne vous attendez pas à une histoire pleinement dévoilée, ni une équipe présente, mais bien une esquisse d’une aventure à travers un genre différent.

Ce premier tome est une expérience agréable pour son style graphique et ses mises en scène, mais souffre d’un scénario très classique emmagasinant les défauts les plus connus (coïncidences, apparitions soudaines, personnage central sans rapport,… ). Un achat intéressant autant pour les intéressés cherchant un point d’accès très simplifié à l’univers DC, ou à ceux n’ayant pas encore goûtés au genre du manga.