Review VF – Batman New Gotham Tome 2 : Un Homme à Terre

Ah, la difficulté du deuxième tome ! Même si finalement cela n’a que peu de sens dans un recueil de plusieurs numéros d’une même série, pour le lecteur VF qui ne connait la série que par le biais des ouvrages édités par Urban Comics, c’est quand même comme cela que se juge une série sur le long terme. Alors oui, j’avais été enthousiasmé par le premier tome, mais cela se vérifiera-t-il avec ce deuxième tome ?

Du bon et du moins bon

Et bien la réponse est mitigée. On continue toujours sur la lignée de série plutôt axée sur le polar, le GCPD et ses représentants, où Batman et les autres super-héros de la ville apparaissent en fond. L’ouvrage s’ouvre sur une relecture façon New Gotham de certains des moments marquants de la relation, voire l’amitié entre Batman et James Gordon. Du départ de la femme de ce dernier à l’agression de Barbara en passant par les débuts de Robin ou le remplacement de Bruce Wayne par Jean Paul Valley, bref tout les moments douloureux des deux hommes qui ont cimenté ce lien sans faille, pivot du système judiciaire de Gotham.

Puis retour à la dure réalité puisque James Gordon se fait tirer dessus au fin fond d’une ruelle et termine dans un état grave. La communauté super héroïque et policière de la ville va donc se serrer les coudes pour trouver le/la/les responsable(s) de la mort du policier.

Et bien sûr le scénario est toujours une composante positive de l’ouvrage. Bien que les super héros y prennent un peu plus d’importance, même chez eux on se penche bien plus sur leur psyché, sur la dynamique de groupe et sur leurs doutes existentiels que sur les distributions de taquets. Bien-sûr le GCPD n’est pas en reste, et on ouvre d’ailleurs sur un discours moralisateur mais bienvenu (que certains dans les forces de l’ordre de pas mal de pays devraient parfois lire) sur la fonction de la police dans une démocratie, même quand elle est un peu pourrie comme à Gotham. C’est vraiment le point fort de l’ouvrage, ce qui nous fait ne pas lâcher le livre parce qu’il y a….

Un graphisme désagréable

…Aussi le point noir du livre, le graphisme. Si le précédent volume était sans reproche sur la chose, on chute un grand coup au niveau de la qualité. Et parfois sur certains numéros on se dit qu’on aurait pu faire mieux en dessinant nous même. je donnerai pour exemple le Robin #86 collecté ici, scandaleusement illustré par les Panders Brothers dont on n’a jamais entendu parlé et on le comprend mieux. Passés les chapitres issus de Turning Point, illustrés par des pointures comme Dick Giordano ou Paul Pope, on fait les montagnes russes du point de vue qualitatif et c’est assez désagréable surtout avec le souvenir de premier tome irréprochable de ce point de vue là. Ce n’est pas complètement rédhibitoire, mais ça gâche un peu le plaisir.

Un numéro nettement moins « coup de poing » que le précédent, car aussi beaucoup de choses avait été dites dans le précédent tome. Alors oui, avec ce second tome la série marque un peu le pas par rapport au numéro un, mais c’est aussi parce que la qualité atteinte par ce dernier était très élevée. Néanmoins un peu plus de soin dans le choix de certaines équipes créatives (notamment au dessin) aurait pu atténuer nettement ça et cela est dû à l’effet crossover ou plusieurs séries se mêlent, mais on atteint parfois un manque de qualité qui frise le scandaleux. Reste que la patte de la série est toujours présente et c’est d’abord cela que l’on attend. Le prochain et dernier tome sera déterminant pour savoir définitivement quelle aura été la qualité au final.