Scott Snyder a accouché de sa Multiversity monochrome, et après seulement trois numéros, les premiers avis se font entendre. Entre sentiment d’horreur et génie divertissant, les sites de comics pullulent d’avis divers et variés. Outre le fait d’un jugement d’une série en cours puisse être qualifié d’avis, et puisse évoluer, bon nombre de ces lecteurs se contenteront de premiers numéros. Compréhensible ou non, la division est relevé par beaucoup avec les Etats-Unis où une sorte d’admiration s’est créé autour de Snyder et de ses créations.
Quelles prétentions pour un event ?
Pour essayer de comprendre cet événement j’ai du lire énormément d’interviews, et vous n’imaginez certainement pas à quel point le bonhomme peut être bavard. Outre les contre-sens pour la promotion de son événement et les joies de la langue de bois, Scott Snyder mise encore une fois sur l’absence de prétention. L’origine de Metal tiendrait d’un repas entre lui et Greg Capullo, où Snyder a juste dit avoir l’idée d’un événement qui s’appellerait Metal et Greg Capullo, avec l’unique connaissance du titre, voulait d’office travailler sur le titre. Réelle information ou non, Snyder joue la carte de la modestie avec un certain humour le rendant le plus agréable possible aux yeux de ses lecteurs.
D’un autre côté, il va dire lors d’autres interviews que Metal est le résultat de longues recherches, d’une volonté d’utiliser la mythologie de l’univers DC, qu’il s’agit d’une idée datant d’il y a très longtemps en rapport avec des recherches relevant de la physique qu’il aurait voulu intégrer en liant le tout à Batman. A ce propos, c’est sur le site de la chaîne SyFy qu’il dira avoir besoin de toucher à d’autres personnages, et que Metal est un moyen d’intégrer la Justice League dans son histoire, qu’il avait « besoin de nouveaux jouets« . Evénement de longue date ou délire à grande échelle réalisé sur un coup de tête ?
Ce sont d’autres artistes qui nous informent de la chose comme avec Jeff Lemire qui arrivera sur Hawkman personnage que le scénariste désire depuis 2013. L’auteur récompensé gracieusement cette année fait son retour fait son retour chez DC suite à l’événement de ce que Lemire dit être une personne qui lui est très proche. Joshua Williamson (Flash) dit lors d’une interview que Metal était planifié entre les scénaristes juste avant le lancement de Rebirth. Or, dans cette même interview, Jeff Lemire dit que lors de sa collaboration avec Scott Snyder lors du crossover entre Animal Man et Swamp Thing au début des New 52, Snyder avait déjà eu quelques idées à propos de l’événement actuel. Mais entre l’aspect décontracté et intellectuel des propos de Scott Snyder, comment définir un juste milieu ? Un problème qui va s’incruster jusque dans les réalisations de l’artiste. Où s’attendre à un divertissement sans prétention, et où s’attendre à une réflexion ?
Pour un divertissement de masse ?
Passons aux choses sérieuses avec les retours américains. Pour cela, j’ai épluché beaucoup de reviews US, des sites les plus populaires aux blogs divers de jeunes lecteurs. Je suis tombé sur tout et n’importe quoi. Allant du simple fait de voir Hal Jordan de retour dans la Justice League faisait de Dark Nights Metal #1 un numéro parfait, à une autre personne affirmant n’avoir rien compris du numéro, mais l’a adoré comme aucun autre écrit par Scott Snyder.
Parmi la multitude d’avis positifs – et il y en a beaucoup – les éléments revenant le plus sont d’inclure Batman face à des dinosaures, des Megazordes DC dans une arène, et autres élément du genre. Ce qui revient à cette idée généralisée selon laquelle, aux Etats-Unis, le public cherche un divertissement, et rien de plus. Ce public est tellement large que regrouper ces avis mène à de lourds contre-sens. Ainsi j’ai pu lire que cet événement était modeste, ou alors faisait redite par rapport aux anciennes productions de l’auteur. Un élément positif qui s’affirme de plus en plus, et fait le lien avec la prétention de Snyder d’un événement décomplexé, avec un fort rapport au genre musical. Car derrière ce style assez douteux des Evil Batmen, du Dark Multiverse, et d’autres éléments nous poussant à nous éclater la tête sur le bureau, le rapport au genre musical permettrait d’accepter ces éléments pour ce qu’ils sont, et par leur simple appartenance au style qu’il souhaite dégager.
Ce qui n’empêche pas certains américains de porter un jugement tout autre. Un lecteur américain, que nous allons appeler Alex, avec lequel j’ai pu discuter, n’aime pas ces premiers numéros. Et fonde cet avis sur des éléments plus généraux que ceux que nous avons pu voir jusqu’ici. Pour lui, Scott Snyder n’est l’auteur que de blockbusters faussement intelligents, imitant les films d’action populaires pour plaire au plus grand nombre. Il utilise des techniques déjà vues depuis les premiers mois des New 52, c’est à dire un Batman invincible, torturé physiquement, blessé mortellement, mais parvenant toujours à sortir victorieux – ce procédé issu du Shônen, où le héros doit déguster pour ensuite achever son ennemi.
Batman est le personnage le plus populaire depuis 2011, et Scott Snyder l’engage dans une succession d’histoires de plus en plus improbables, et ce jusqu’à cet événement où tout va tourner autour de lui. L’odeur de l’industrie se fait sentir à plein nez, et nous savons dors et déjà que Batman se sortira tout seul de cette aventure dark-cosmique parce qu’il est Batman, et que Scott Snyder le fera juste souffrir à l’excès. Pour Alex, Dark Nights témoigne de la mauvaise évolution du comic-book. D’une forte régression, passant d’un objet artistique à celui d’une histoire commune d’action massive, et au final, sans aucune réelle consistance. Si une majorité se fait entendre des deux côtés de l’atlantique, des nuances sont à définir. En témoigne notre cher Alex que je remercie pour son analyse intéressante de la situation chez DC Comics, et à propos des comics en général.
We really do not need a violent, gritty, crappy noire version of Sandman. We just need good stories to make the artform as legitimate as other media.
Français râleurs et rabats-joies ?
Ce n’est qu’à travers les critiques/reviews françaises que j’ai pu croiser ce problème des trois introductions. The Casting, The Forge, puis un Dark Nights Metal #1 bénéficiant d’une introduction dans une arène, sans rapport, c’est pourtant dans ce numéro que se trouve la réelle introduction à l’événement. Il faut ensuite attendre le second numéro pour voir apparaître les premiers éléments pertinents. Une fatigue d’attendre, là où un public américain serait plus sensible à cet effet de teasing acharné, ou réelle lassitude face à une industrie multipliant les numéros pour finir dans le top des ventes ?
On relève en dehors de cela beaucoup de points communs entre la critique américaine et française. La perception d’une accumulation d’éléments étouffants, pour créer une complexité injustifiée, la faute à un manque de profondeur. Tout le monde s’accorde, qu’il s’agisse des critiques françaises ou américaines, des plus positives aux plus négatives, pour affirmer que Greg Capullo livre un travail peu convaincant. Certains remettent en question l’engagement de l’artiste dans l’événement (ce qui est assez peu envisageable vu l’enthousiasme manifesté par l’artiste), d’autres pensent à un encrage trop fin, d’autres trop épais. Personne n’est d’accord sur les causes, mais tous s’accordent sur un résultat très mitigé.
Chose amusante, chez l’un comme chez l’autre, les critiques glorifient les références utilisées et la présence d’une playlist pour accompagner le titre. Une playlist soutenant ce lecture du second degré. Il n’est alors plus question d’avoir une lecture au premier ou au second degré, mais bien d’accueillir ou non un événement bien décidé à faire du n’importe quoi tout en influençant fortement le futur de l’univers de DC, et plus particulièrement de Batman – sans parler d’autres personnages dont on ne souhaitait pas vraiment le retour, du moins pas dans cet univers.
Ce fossé dont une grande partie des lecteurs parlent à propos de Metal laisse surtout une majorité perplexe. Un cas qui pourrait laisser penser que les lecteurs américains accepteraient plus facilement ce second degré majeur, comme si nous, français, étions plus attaché à l’univers passé (et pourtant américain) et refusions ce changement. On ne parle plus du titre Batman, mais bien d’un univers entier en pleine mutation/destruction. Et l’importance que pourrait avoir l’événement actuellement en cours peut faire peur. Nous ne nous dirigeons pas vers un comics au fond réfléchi et développant une logique à travers une aventure, mais vers une aventure qui chercherait une logique complexifiée sans fond. Quoi qu’il en soit, l’événement n’est pas terminé, et les tie-in vont se multiplier. Il ne tient qu’à vous/nous d’y prendre plaisir ou d’en faire abstraction.
Bonne idée de comparer l’accueil Américain/français de l’event , surtout que les opinions on l’air différents.
Personnellement passé les premiers numéro d’introductions ( qui oui, au long terme sont chiant en teasing), je me suis plongé dans l’event et j’apprécie l’aventure visuel et narratif ; globalement j’aime Gotham Resistance, les one shot des batmen sont bon ou moyen ( même s’ils subissent le problème de format), et le dernier numéro de Dark Nights est lui aussi bon pour moi.
C’est vrai que je ne me suis jamais posé la question du fond du récit , ni vraiment comment le traiter. Personnellement je me demande justement l’impact qu’il aura , surtout sur les personnages crée pour l’occasion.
Snyder aurait donc survendu un récit fun et travaillé mais susceptible de foutre en l’air la globalité de l’univers DC et il existerait une majorité de personnes qui restent perplexes face à cet événement, ne sachant que faire ? C’est un peu le Macron des comics quoi.
Réflexion intéressante, mais je pense aussi que c’est le retour d’anciens concepts et le fait qu’on est dans un univers plus classique et plus abordable qui fait que les Fans apprécie (par exemple on ne voit pas les Green Lantern Simon Baz et Jessica Cruz dans l’event)
Belle initiative d’en avoir discuté avec un lecteur ‘ricain ; par contre le retour d’Hawkman prévu en 2012, j’pense que c’est pour JLA (avril 2013, au final) d’autant qu’il l’a utilisé après dans son JLU – ou bien il mentionne clairement Carter Hall ?
Et je sais pas si vous avez écouté sa playslist métal mais c’est a) hyper pas recherché et b) pour les 3/4 c’est du rock quoi. Y a rien de métal là dedans non plus.
Je parle juste de l’initiative, j’ai pas voulu jouer le critique musicale. Et je parle du retour de Hawkman prévu après Metal par Lemire. Mais je me suis emmêlé les pinceaux, je corrige.
Je pense qu’il y a une exagération des deux côtés avec, d’une part, ceux qui pensent que le fond, la profondeur sont indispensables à une bonne lecture et, d’autre part, ceux qui ne veulent pas du tout réfléchir pour certaines choses. Et là, le rôle du critique devient encore plus intéressant. Ce dernier doit concilier les deux visions. S’il conclut par un « c’est nul…c’est Snyder…c’est mauvais », dans notre cas, parce qu’il juge selon ce qu’il aime alors c’est une critique ratée. Et inversement. Or, aujourd’hui, on est dans le « qui va délivrer la critique le plus rapidement possible et/ou la plus lue et/ou la plus controversée », et ce, au détriment du fond de la critique au profit de la forme. Un comble, non ?
J’ai peur de ne pas comprendre. Les critiques que j’ai cherché et trouvées viennent d’un tas de sources différentes. L’objectif principal était surtout de ne pas tomber dans les clichés nationaux du Français pessimiste et rabat-joie, et de l’américain en tant que consommateur idiot, pour ensuite réduire ces deux côtés exagérés dans les discussions à propos de ce fossé entre les deux opinions délimité par des frontières géographiques.
Le principe d’une critique est justement d’argumenter si « c’est nul/c’est mauvais », et d’éviter au plus le « C’est Snyder ». Après pour ce qui est de délivrer une critique rapidement relève d’une compétence qu’on acquiert (tu fais parti du staff, tu comprends ce que je veux dire, je pense ^^).
Alors un comble. Si ce n’est de la recherche d’une « critique » controversée, ce qui serait un comble, et plus encore, malhonnête.
Ça va faire un peu cliché comme phrase, mais avec l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux, chacun peut devenir un critique. Ce que je veux dire, c’est que maintenant les bonnes critiques, argumentées, bien construites sont noyées au milieu d’un tas d’autres médiocres, et malheureusement plus visibles.
De plus je ne parlais pas de la compétence rapidité, mais plus de la précipitation. C’est encore plus frappant quand il s’agit d’œuvres hyper attendues (surtout les films aujourd’hui). Certains savent qu’en sortant une critique très tôt, ils seront lus, et pas qu’un peu. Du coup, c’est une critique sans réelle réflexion, sans envie de partager pour le lecteur/spectateur, sans envie d’échanger avec ce dernier non plus.
Je comprends mieux. Rapidité ne veut pas dire sans réflexion. Mais je suis d’accord sur le fait que chercher à écrire tout de suite empêche parfois a cette réflexion de mûrir.
Des attentes sont placées et on doit y répondre. A côté de ça, on peut livrer des articles pour poursuivre cette réflexion sous des angles différents.
Par exemple MFW qui s occupe des reviews VO de l event livre toujours une full, et presente un avis à chaud. Rien ne dit que son appréciation générale du titre changera par la suite.
En ce qui nous concerne j’y vois l’envie de satisfaire notre communauté là où d’apres tes exemples les sites cherchents des clics plutôt que des lecteurs. Mais étant dans cette meme démarche de la critique livrée le plus tôt, c’est vrai que tout ça peut prêter à confusion.
Pour ce qui est de ce qu’est la critique, je n’ai relevé les avis/humeurs (on ne peut pas appeler ça une critique) que pour m assurer de ces dites tendances de lecteurs américains. Ce qui, en France est plus difficile à trouver car peu de lecteurs VO, et donc impliqués.
Et après cet article je confirme que ce n est pas simple de trouver une bonne critique. D’ailleurs j’ai eu beaucoup de mal à en trouver une bonne et positive sur les sites américains,ou sur les réseaux sociaux.
Très bonne idée ! Vraiment j’adore ce genre de chronique et j’attendais depuis longtemps de lire une chose dans ce genre. Malheureusement je crois que tu omets un élément important : le rapport au comics.
Un lecteur VO en France est une exception qui consomme le comics comme un fan et non comme un casual lecteur. Il est dans un rapport plus extrême qu’un lecteur américain lambda. Un lecteur VO en France est plus proche d’un gros fan américain et donc peut être plus exigeant ? Il faudrait penser à comparer avec les lecteurs VF une fois que Metal sortira en France, ça sera plus proche des lecteurs américains je pense.
Merci ! J’y pensais. Mais il faut attendre. J’ai voulu jouer sur ce fait, évoqué par beaucoup, et le vérifier. Il y a donc bien une différence entre le lecteur VO français et américain. Ce serait intéressant de voir si cette différence se confirmera avec l’arrivée de la VF, ce qui nous en dira plus entre le lecteur (français) VO et VF.
Tu soulèves le point intéressant de l’évolution culturelle. Sans dire que le Français est rabat-joie, il est probablement plus exigeant dans ses attentes vis-à-vis du média (et d’autres d’ailleurs).
Peut-être aussi que ceux qui prennent la parole aux US sont plus dans le côté « entertainment » qui est une vraie culture là-bas comparé à notre pays plus en phase avec le côté critique.
Attention, je ne suis pas en train de dire que les US manquent de goût, et d’esprit critique, mais qu’ils acceptent plus aisément le divertissement parce qu’ils considèrent que ce n’est rien de plus que ce qu’on leur vend.
Billet très intéressant en tout cas, merci.
C’est cool que tu ais fait une petite investigation (même si sans ça aurait donné les mêmes conclusions). Je suis assez d’accords avec la première phrase de Bat, mais je pense qu’une oeuvre peut être intéressante de part sa forme (la peinture dans son histoire a rarement eu de fond et pourtant on est loin de la considérer comme un sous art), et de son fond. il peut coexister des œuvres sur le fond, sur la forme et sur les deux, sans pour autant qu’il y ai une hiérarchie (je sais pas si c’est comme çà au USA mais en France veulent tout hiérarchiser, classer et que ce soit objectif (ne pourrait ton pas juste dire que qu’il y a dire sur les œuvres plutôt que de dire que c’est bon ou mauvais)).
Je crois bien que depuis que nous sommes dans un système capitaliste tout la culture est devenu mercantile( encore plus du côte de la pop culture), et ca na pas empêcher de faire des œuvres cool et intéressante dans les comics, et je pense même aujourd’hui il ny jamais eu autant d’Auteur (peut être pas dans le mainstream), donc je ne suis absolument pas d’accords avec « Alex », il y a toujours eu des comics de pur divertissement et d’autre avec plus de « profondeur ».
En ce qui concerne la critique je pense que sur internet il n’y a presque pas de critique. dire son avis en quelque paragraphe ce n’est pas une critique (d’ailleurs je trouve ca bien que vous ayez appeler ca review sur DCP c’est un terme qui correspond mieux). Faire une critique c’est faire des recherches, avoir du recul, construire un propos… le truc le plus connu qui évoque la critique français c’est les cahiers du cinéma (pour mieux visualiser de quoi je parle). être critique cest passé d’un truc prestigieux, au plus bas échelons du journalisme, à n’importe qui sur interne. je n’ai rien contre la review mais ce n’est pas de la critique (d’ailleurs bat dis ci dessus que il y beaucoup de critique/review de mauvaise qualité, et jai une question, en quoi vous vous sentez plus légitime ou meilleur que n’importe qui?)
j’ai encore des trucs a dire sur cet article mais je vais déjà attendre qu’on me réponde :)
Je vais essayer de ne pas perdre le fil, mais je ne te promets rien ^^
La peinture a toujours un fond, un message ou une portée qui dépasse le statut de simple image, ou de reproduction. Par contre je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il y ait toujours eu des comics de divertissement, avec ou sans fond (message, critique, etc…). En témoigne le Silver Age, des événements à portée commerciale.
Ce qui ce Alex reproche (et sur ce point je le rejoins), c’est que les comics ne deviennent plus que divertissement. On parle souvent de qualité, la recherche de qualité, le gage de qualité, pourtant en comics j’ai l’impression qu’on s’éloigne de cette qualité recherché, et le comics que j’appellerais « d’artiste ». Par exemple en ce moment Mister Miracle de Tom King est pour moi une très bonne lecture, en contraste total avec l’événement Metal, que je ne déteste pas (ou pas encore). Le soucis majeur est que le comics de divertissement est massif, envahissant, et je pense que le déclin de Vertigo en ait la cause majeure. Ceci ne concernant que DC. Les comics « d’artistes » se trouvant dans le monde indé et cette masse où tout est à trier est tout sauf facile d’accès.
Toute la culture est mercantile, c’est certain, et je reprocherai toujours l’industrialisation de l’art, et cette nécessité de donner une valeur monétaire qui en fait oublier la valeur artistique.
Une critique c’est particulier. Lire un essai critique, c’est très long, alors en faire un pour chaque sortie, ce serait impossible. En revanche, je dirais qu’il y a une échelle critique. Une review je dirais qu’il s’agit d’une critique légère, rapide, mais avec des outils d’analyse qui n’a que pour fonction de permettre au lecteur de savoir si cet album lui plaira ou non. Nous comparer avec les cahiers du cinéma, c’est assez ridicule. Ce sont des professionnels et des auteurs. Nous sommes indépendants, en gagnons une satisfaction personnel et un réel plaisir.
On ne se sent pas meilleur que n’importe qui, mais on pense faire jusqu’ici du bon travail, puisque je n’ai pas relevé de plaintes ou autres dans les commentaires ou n’ai rien reçu en message privé. Ceci dit, si quelqu’un a quelque chose à redire sur l’analyse des albums ou sur l’écriture des reviews, je serais très intéressé.
Tu peux envoyer la suite !
Tout d’abord ça fait grave plaisir que tu reponde car c’est difficile d’avoir un debat constructif sur internet (en plus t’en redemande).
Je suis d’accords avec toi que la peinture à toujours un fond ne serait-ce que politique(le fond au sens traditionel) mais aussi le travail des couleurs, des formes je pense qu’on peut considéré ça comme du fond (en vrai jpense pas quil y ai vraiment de forme et de fond mais si a chaque fois que je suis pas daccords avec conception commune je lexplique on n’est pas sortie de l’auberge).
Bon, quand vous dites que le mainstream devient plus du divertissement qu’avant, je ne suis pas d’accords, mais je comprends votre point de vue.
Pour la critique, je cite les cahiers du cinema pas pour vous comparez mais juste pour que l’on comprenne de qu’elle critique je parle. Et je pense juste que l’on se trompe de terme quand on utilise le mot « critique »pour parler de reviews,etc… Je pense que les mots ont une importance , et que donc ce nest pas le terme appropriée (dejà que critique est deja hyper polysémique).
Concernant le côté mercantile, je suis tout a fait d’accords. Et en ayant moi-même des ambitions artistique, je ne veux absolument pas faire des choses contre de l’argent (après la popularité ne minteresse pas non plus, vive l’underground, mais je m’égare)
Tout ça pour faire une transition vers l’objectivité -je ne veux pas faire des creation objectivement bonne- pour moi l’art est totalement subjectif (comme tout, mais bon on va non plus partir sur des debats métaphysique). Bon je vais pas expliquer ma thèse(en fait on va croire que jai un ego surdimensioné) parce à chaque fois qu’il est question d’Art/culture je la ressort. Mais cest plutot par rapport au lecteur francais et à la pensée commune, qui juge tout le temps les « oeuvres » selon les mêmes critère consensuel. Et watchmen est un chef-d’oeuvre, les evil batmen sont ridicule, et alan moore cest un génie. Tout le monde est d’accords sur tout, tout le monde à les même goût. Tu va me dire que c’est faux, certes il y a des avis qui diverge mais sa forme plutot des « factions »(team divertissement, team fond, team marvel, team machin) mais au final cest toujours autour des mêmes critères. Je rêve d’un monde ou chacun a son avis due a sa subjectivité (je pense que tout avis bien defendu est pertinent). Bon en vrai je sais pas si tu vois ce que je veut dire.
Après peut être qu’il tous les mêmes opinions parce que ce sont des mout… non jvais pas dire ça puisque que je pense quen depit des apparence personnes n’est vraiment un mouton.
Ah oui et puis pour les reviews et le mercantile, couvrir chaque sortie pour guider le lecteur ça fait un peu guide d’achat pour les bons consomateurs que nous sommes.
Jai encore un trucs a dire mais jpense jvais pas arriver a l’expliquer et en plus si je mexprime mal, ça paraîtra « mechant », donc je vais mabstenir.
Qu’est ce que tu veux, j’aime ça braver le clavier !
Je ne trouve pas ça si compliqué. Il y a un bon goût, véritable, entouré de nuances différentes liées à ce qui s’apprête généralement à des scandales. Je pense que le problème est celui d’une culture qui n’est pas suffisamment diffusée dans la France, et certainement dans le monde, pour intéresser et permettre la découverte à des « classes sociales » qui n’ont elles même pas conscience de ce qui l’entoure – si je dis ça, c’est parce qu’il s’agit de mon expérience, et non de préjugés élitistes. Le bon goût met tout le monde d’accord sur certains points essentiels. Le public adore les bons sentiments de l’artiste si son travail suggère une beauté parlante à tous.
Je vais me faire du mal, mais quand tu vois les « critiques » (qui relève plus d’une publicité) des médias pour un film qui n’a aucune autre prétention que de réutiliser un scénario schématique usé jusqu’à l’os avec pour seule nouveauté les nouveaux acteurs tendances, et que ces « critiques » sont élogieuses. Le public va aller en salle, parce qu’ils sont persuadés que ce sera bien, et en sortiront avec l’idée d’avoir vu un bon film. C’est pareil avec tout je pense. Aujourd’hui si tu t’attaques à Christopher Nolan ou à Steven Spielberg, tu te fais attaquer de tous les côtés, pour la simple et bonne raison que leurs films ont réunis des communautés issues d’un milieu cultivé, et un autre éblouit par la découverte d’une véritable réalisation, sans jamais se dire que quelque chose de plus beau encore leur est caché. Au final j’ai beaucoup de mal à exprimer les nuances, mais j’ai l’impression qu’il y a un beau concret autour duquel tournent des œuvres se répartissant selon divers critères auxquelles sont plus ou moins sensibles certaines personnes par leurs expériences personnelles et selon les moyens par lesquels ils ont eu cet accès à la culture.
J’espère qu’au moins la conclusion est assez claire.
Pour ce qui est de l’aspect « catalogue », on suit un rythme calqué sur les parutions Urban pour donner accès le plus rapidement au lecteur une base sur laquelle il peut fixer ses attentes et savoir si l’oeuvre lui correspond ou non. En ce qui me concerne, tout en étant subjectif (l’objectivité est un mythe antique largement dépassé) j’essaie d’avancer au mieux les conditions pour apprécier une oeuvre, et expliquer quel public est concerné.
Pour ce qui pourrait paraître méchant tu peux toujours me l’envoyer en message privé, de même en ce qui concerne ton projet artistique ;)
Analyse très maligne et intéressante. Après il arrive qu’en plus le public et la critique ne soient pas sur la même attente et c’est normal ! Mais tu as soulevé la question de la réception d’un auteur qui divise fortement ! Bravo Watch !
Merci Laurent !
(ça faisait un moment que je ne t’avais pas croisé)