Review TV – Supergirl S03E01 : Girl of Steel

C’est le grand retour des séries CW, et c’est Supergirl qui ouvre le bal ! Pour cette série, les attentes étaient plutôt mitigées puisque la saison 2 s’est finalement avérée décevante. Un certain manque de direction se faisait sentir, mais les propos des producteurs nous ont fait espérer un certain renouveau pour la série, un Supergirl Begins. Est-ce vraiment le cas ? Voyons cela tout de suite !

Un développement des personnages convaincant et émouvant

Le moins que l’on puisse dire, c’est que dès le début de l’épisode, un grand changement d’ambiance se fait sentir. Nous avons l’impression d’arriver en territoire inconnu tant le ton est différent, sans paroles, presque solennel. Cela reflète le nouvel état d’esprit de Kara : elle est brisée par la perte de son âme sœur, Mon-El, et se consacre désormais à son rôle de Supergirl. Loin de se résumer à une Melissa Benoist faisant la moue, l’épisode est centré sur la perte de lumière que représentait ce personnage, à travers différents angles et personnages. Les acteurs sonnent juste, les dialogues sont convaincants, et les scènes touchantes, prenant presque aux tripes pour certaines. Là où il était difficile de se sentir investi la saison dernière dans certaines intrigues et dynamiques, ce premier épisode change complètement la donne, ce qui était nécessaire pour susciter l’envie de poursuivre la série. Là où on pouvait craindre un nouveau statut-quo superficiel, il n’en est rien : il est bien exploité et lance d’intéressantes thématiques, notamment sur l’humanité de Kara, qui tient à cet égard des paroles assez fortes.

Bien évidemment, même si Kara est ici le centre de l’attention, ce n’est pas la seule à qui l’on s’intéresse. Il est important de noter par ailleurs qu’il se dégage de cet épisode un sentiment de fluidité, les différentes intrigues étant finalement liées, là où on pouvait avoir auparavant un découpage plus artificiel. La saison dernière, nous avions suivi le coming-out d’Alex Danvers, qui se prépare maintenant à épouser Maggie Sawyers. Mais l’épreuve par laquelle passe sa sœur la trouble profondément, leur relation étant très fusionnelle et l’un des points forts de la série – une scène le montre d’ailleurs parfaitement. Cela mène à une nouvelle problématique dans la vie de notre couple lesbien préféré, mais traité avec parcimonie, ne prenant pas le dessus sur le reste et s’y intégrant bien. Sans vous dévoiler de quoi il en retourne, la résolution de ce problème se révèle bien émouvante, et l’alchimie présente entre les actrices Chyler Leigh et Floriana Lima se retrouve à nouveau cette saison.

 Un nouveau statut-quo pour National City

Prenons quelques envolées de recul et parlons de la situation de National City, qu’on nous présente ici six mois après les événements du final de la saison 2, à savoir une invasion extra-terrestre. Les dégâts provoqués à la ville ont déjà été réparés grâce à l’aide de bienfaiteurs, dont l’un nous est déjà bien familier : Lena Luthor, qui reste ici fidèle à elle-même (et c’est un bon point). En face, un adversaire de taille en la personne de Morgan Ege, un homme d’affaires représentant la quintessence du capitalisme. Une description qui pourrait faire craindre un personnage cliché (et d’une certaine manière, c’est bien le cas), mais qui grâce à l’interprétation d’Adrian Pasdar et de savoureux échanges avec Lena et Jimmy Olsen, révèle un personnage finalement bienvenu, et crédible. Ce dernier point est important étant donné le passif de la série, qui ne nous a pas toujours donné de raisons de croire en ses personnages. La ligne politique développée dans cette saison semble donc avoir du potentiel, principalement grâce aux personnages la représentant, où même Jimmy Olsen semble avoir trouvé un rôle à jouer. Reste maintenant à voir si l’exploitation du filon se révélera être une bonne surprise ou une déception. A noter également que l’actrice Calista Flockart, incarnant Cat Grant, fait ici un retour qui ne mange pas de pain, et qui se permet de critiquer bien comme il faut la présidence de Donald Trump.

Une mise en scène plus solennelle

Mais là n’est pas le seul aspect de la série à s’être vu rehaussé, la mise en scène de la série se faisant ici plus spectaculaire et travaillée. L’une des raisons de cette évolution, probablement la plus évidente, est la musique de Blake Neely. Celle-ci se veut plus solennelle et épique qu’à l’ordinaire, accompagnant ainsi le changement de statut-quo. Fini les envolées habituelles de Supergirl, son propre thème se voit lui-même modifié comme on peut le constater lors de l’ouverture et la fin de l’épisode, dont l’apparition du logo se veut également plus sobre et sombre. L’exemple le plus parlant de cette évolution de mise en scène est probablement la grande scène d’action finale, qui se voit soignée, et dont l’ampleur et les enjeux se dévoilent à travers différents prismes. Tout d’abord, celui de Supergirl, dont les pouvoirs bénéficient d’une mise en scène plus travaillée, les mettant mieux en valeur. Mais aussi par le suivi de l’action à travers les yeux d’une civile : la future Reign, qui ignore encore tout de ses origines, mais dont l’intégration à la série se montre naturelle et est synonyme d’un plan d’ensemble bien réfléchi.

Vous l’aurez compris, ce premier épisode est une réelle réussite assez inattendue, tant pour le développement des personnages et du nouveau statut-quo que par l’évolution de la mise en scène. Le potentiel est plus que palpable, mais encore faut-il que les scénaristes parviennent à l’exploiter correctement afin de ne pas perdre en puissance comme ce fut le cas la saison dernière. Cependant, un plan d’ensemble s’en dégage d’ores et déjà, donnant le sentiment que cette fois-ci, l’intrigue a été prévue en amont.