C’était le grand événement de la soirée : à l’occasion de la New York Comic Con, un panel entier a été consacré à Doomsday Clock, durant lequel Geoff Johns a pu se confier, ainsi que présenter les premières pages du premier numéro, signées Gary Frank. Votre fidèle rédacteur vous en fait maintenant un récapitulatif.
La genèse de Doomsday Clock
Au commencement, il y eut le DCU, qui fut frappé en 2011 par le reboot New 52, pour finalement faire amende honorable en 2016 avec son relaunch Rebirth. Le but, comme le précise à nouveau Geoff Johns, était de ramener ce qui manquait à l’univers DC, à savoir du cœur, de l’humanité. Quoi de mieux alors que Watchmen pour s’opposer fermement à cette vision du super-héros ? C’est ce constat et le challenge qu’il impose qui a poussé l’auteur à lancer cette intrigue malgré la pression aussi intérieure qu’extérieure. Une histoire qui lui tient à cœur et qu’il n’aurait pas mise en œuvre s’il ne pensait pas possible et pertinent de voir Superman et le Docteur Manhattan coexister et s’opposer. Un propos véritable sur les super-héros, sur le DCU, et aussi sur Watchmen, auquel Doomsday Clock constituera une réponse directe.
Une collaboration Johns/Frank en hommage à Watchmen
Mais cette maxi-série n’aurait jamais vu le jour sans le dessinateur Gary Frank, que Johns imaginait comme le seul artiste capable de livrer cette histoire. L’auteur l’a déclaré, sans son fidèle ami Frank, Doomsday Clock ne se serait pas fait. Selon lui, c’est bien plus qu’un simple travail entre auteur et dessinateur qui s’est effectué ici, mais bel et bien une collaboration réelle : Frank était mis au courant des intentions de Johns avant même que celui-ci ne les couche sur le papier. Autant scénaristiquement que visuellement, un véritable hommage à l’œuvre d’Alan Moore est promis, même si Johns est bien conscient que l’auteur de Watchmen ne lira jamais Doomsday Clock. Il espère simplement que les fans de son œuvre l’apprécieront pour lui, et pense que Frank et lui ont au moins mérité d’écrire cette suite. Une suite qui ne nécessitera que d’avoir lu l’œuvre originale pour être comprise, qui se suffira à elle-même, et qui sera une conclusion.
Les premières pages de Doomsday Clock dévoilées
Mais puisque c’est principalement pour cela que vous avez cliqué, et c’est bien normal, passons aux premières pages de Doomsday Clock, dessinées par Gary Frank, et non colorisées ici. On se retrouve ainsi au 22 novembre 1992 (une date désignée comme très importante par Johns) alors que le monde s’effondre, en manque de repère, de leader, sa fin étant proche. On apprend en outre qu’Ozymandias est l’homme le plus recherché du monde pour avoir tué trois millions d’êtres humains, et que les événements narrés dans Watchmen ont été révélé publiquement par les écrits de Rorschach. Mais la plus grande surprise reste encore le retour de ce dernier, qui se révèle être en vie, et encore une fois le narrateur de l’histoire dans un style propre à lui-même. Celui-ci partira à la recherche de Manhattan, qui se trouve dans un lieu familier des fans de DC d’après Johns. Nul besoin de faire un résumé complet, ces quelques planches parlent d’elles-mêmes.
Des premières pages qui posent ainsi bien des questions, notamment sur le gap temporel entre celles-ci et l’univers DC actuel. Des questions qui trouveront réponses par la suite nous promet Johns, et même à des questions que nous ne nous étions pas posées. À une question de fan présent, il répond notamment que le fait que les comics comme Superman existent dans le monde de Watchmen sera bien traité. Une mise en abîme qui devrait ainsi mener une vraie réflexion sur le genre.
Quand on y pense… En ce moment… Partout dans le monde… Y a des centaines de fans puristes qui doivent être en PLS.
Merci pour cet article très complet, Sieur Moca. Ça donne envie tout ça.
C’est un peu comme une histoire d’amour fini … On sait bien que son ex va se retrouver quelqu’un … Est-ce pour autant la peine d’en souffrir en allant à leur mariage ? :/ Ca me donne un peu ce sentiment cette suite de Watchmen. C’est s’imposer quelque chose inutilement et qui, de toute manière, ne pourra pas, par définition, toucher la force du récit originel (même si ça parvient à être bon, ce qu’on espère tous).
Au moins, Johns est conscience que Moore ne le lira pas.
Moi ça me donne envie. Je comprends le côté hérétique de l’idée, mais ça n’enlèvera jamais à Watchmen sa force et ça pourrait donner un petit poids à l’univers DC.
Rorschach vivant ? Wtf ?
Walter Kovacs meurt ds Watchmen, pas forcement Rorschach
Soit mais au vue des premières pages sont remplaçant dispose des mêmes trait de caractère que lui non ?