Review VO – Batman: The Dawnbreaker #1

Nouvelle semaine, nouveau one-shot Metal. Après The Red Death et The Murder Machine qui se sont avéré d’un niveau passable, il est temps de s’intéresser à The Dawnbreaker, qui met en scène un Bruce Wayne ayant reçu un anneau de Green Lantern. Sam Humpries et Ethan Van Sciver ont-ils réussi à relever le niveau ? Spoiler : oui et non.

Un Bruce Wayne pris au berceau (ou presque)

Retour à un schéma quasi-linéaire ici puisque l’on commence sur Earth ’32, où le jeune Bruce Wayne voit ses parents se faire tuer devant ses yeux, juste avant de recevoir un anneau de pouvoir pour son absence de peur face à cet acte. Ainsi, notons une différence de traitement par rapport aux deux one-shots précédents où Batman était déjà construit, puisqu’ici Bruce Wayne se voit pourvu d’un pouvoir alors encore enfant, et à un moment déterminant de sa vie. Cela permet notamment de voir où aurait pu mener sa colère et sa peine prises sur le vif, sans temps de recul. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat n’est pas beau à voir puisque cela donne un enfant voulant faire subir la même injustice au monde qui l’entoure. Une réaction puérile et non réfléchie qui se verrait être out-of-character si Bruce n’était pas ici un enfant. Mais le propos est justement là : la peur traitée ici, c’est celle de ce qu’il serait devenu s’il avait reçu un tel pouvoir à ce moment de sa vie.

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Par une image jamais droite, toujours penchée, Ethan Van Sciver parvient à retranscrire le sentiment de malaise qui se dégage aussi bien par la situation en elle-même que celui présent dans la tête de Bruce, qui de par son jeune âge manque complètement de repères moraux et parentaux, Alfred étant ici absent aussi. Ce trait se retrouve dans sa relation à Gordon, qui fait habituellement figure de mentor. Ici, que nenni, c’est un fort contraste de valeurs qui se dresse entre les deux personnages, un véritable mur qui isolera définitivement Bruce de sa seule possibilité de rédemption. Sans cet idéal commun de justice incorruptible, l’aveuglement de Gordon sur l’identité de ce justicier masqué s’efface, mettant alors en avant l’importance de cette valeur morale par sa disparition. Un propos malheureusement pas assez creusé ici malgré la symbolique de la lanterne, qui par l’omnipotence qu’elle donne à Bruce, le met aussi à nu par la même occasion.

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De la lumière aux ténèbres, il n’y a qu’un pas

Parlons plus amplement de la place de la lumière, puisque celle-ci constitue l’objet central de ce numéro. Tout d’abord, graphiquement : la lumière de ce nouveau Green Lantern se fait d’abord intense avant de faiblir au fil des pages, symbolisant les ténèbres qui s’insinuent de plus en plus dans le cœur de Bruce afin de compenser le vide, mais qui paradoxalement l’accentue au niveau de l’image. Cela passe également par le design de son costume, qui se veut au départ très classique, old school, et devient plus personnel au fur et à mesure, jusqu’à être un hybride entre le Lantern et Batman : Bruce a embrassé sa noirceur, il veut l’imposer sur la lumière. Cet accent mis sur la notion de lumière et d’obscurité est très pertinente dans le contexte du Dark Multiverse, et il apparaît que ce one-shot est pour l’instant celui qui utilise au mieux cette opposition, la rendant véritablement concrète. L’arrivée sur Earth-0 en est un exemple parfait, tranchant radicalement avec l’obscurité du Dark Multiverse. Le constat est d’ailleurs le même avec la mise en évidence du lien entre la noirceur de Bruce Wayne et celle de la destruction de son monde. On comprend la peur de Batman qui explique l’existence de ce monde, celle d’être consumée par le vide pour ne plus laisser entrer que les ténèbres.

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Ce nouveau one-shot est au final assez paradoxal : l’histoire de son protagoniste n’est pas particulièrement intéressante en elle-même, mais elle exploite efficacement le concept du Dark Multiverse en explicitant son symbolisme grâce à la lumière des Green Lanterns, qui ne s’en voit que finalement plus assombrie. Un numéro intéressant à analyser, mais qui aurait pu être plus creusé.

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Mocassin

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Ma bio est en mission sur Warworld, elle reviendra dès que possible.
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mavhoc
6 années il y a

Mouai, enfin au delà de l’exercice de style marrant, le contenu reste bien pauvre. On reste dans le too much comme d’habitude avec cet event.

Cielo
6 années il y a
Répondre à  mavhoc

Je ne trouve pas trop, pour moi le plus gros problème reste le choix de vouloir ne faire que des OS, ça empêche le développement :(

mavhoc
6 années il y a
Répondre à  Cielo

Le truc c’est que je vois mal comment faire autrement en s’imposant tant de Batmen et à chaque fois avec un one-shot. Surtout avec ce rythme là … Un autre format (et un autre rythme) aurait permis d’éviter ce sentiment de répétition qui gâche tout :/

Overlord
6 années il y a

Je trouvais le Bruce Wayne raté au début, mais en y repensant, ce qui est dit dans la review est plus logique ( même si oui, il est chiant en gosse). Du moins, ça l’est toujours plus que le Bruce Wayne de The Murder Machine

Finalement le problème de ces One Shot, c’est le format, qui force à rusher les choses là où du développement aurait été plus que bienvenue à mes yeux. En soi ça fait le taff ( notamment au niveau des dessins), mais quand même.

Winterwing
6 années il y a

Encore une fois, ça fait très forcé. En tant que représentations des peurs de Bruce, les Dark Knights avaient du potentiel, mais ils souffrent de devoir être à chaque fois un mash-up avec un autre personnage. Et encore, la Speed Force, l’anneau, pour l’instant on a eu les plus faciles. Très hâte de voir dans le prochain one-shot comment ils vont rajouter une paire de seins et un trident à Bruce !
Par contre, comme pour Murder Machine, de belles planches dans l’ensemble.

Twelve
6 années il y a

J’ai une nouvelle fois pas du tout accroché à cet evil Batmen. Aucune empathie pour le personnage, c’est vite expédié, ça raconte finalement pas grand chose. Il en reste 4, et comme le format restera le même, je suis peu optimiste.

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