Nouvelle semaine, nouveau numéro mettant en scène un Dark Knight de l’event Metal : The Murder Machine, écrit par Frank Tieri et James Tynion IV et dessiné par Riccardo Fedrici. Cette fois-ci, c’est une fusion entre les personnages de Batman et de Cyborg à laquelle nous avons le droit. Après un premier numéro ayant remporté la mention passable, The Murder Machine fera-t-il mieux, ou au contraire, confirmera-t-il les limites du concept ?
Un mauvais épisode de Black Mirror
Dès le départ, un constat s’effectue : la structure adoptée n’est pas la même que pour The Red Death, ce qui directement appréciable, puisqu’on évite le schéma origine + arrivée pour chacun numéros. Cela dit, même si on appréciera de voir Cyborg discuter avec son père, on trouvera cette conversation quelque peu redondante puisqu’elle ne fait que résumer les événements passés : utile pour les nouveaux arrivants, une perte de pages pour les autres. Si l’on a lu The Red Death, on redoutera un format bien trop peu adapté au concept des Evil Batmen. Qu’on se rassure : ici, cette impression de condensation se fait moindre, et l’on a d’avantage l’impression d’assister à une vraie histoire auto-contenue. Cela est probablement dû en partie à l’alternance des scènes passé/présent, avec un début et une fin qui assument le format, même si ce numéro reste finalement un tie-in de teasing.
Ne nous affolons pas : si cette histoire est plus auto-contenue, c’est aussi parce que le potentiel est bien moins présent. Reprenons donc l’histoire de cette Murder Machine, que Snyder avait lui-même révélée en amont : à la mort d’Alfred, Bruce cherche à le faire revivre à travers une intelligence artificielle, intelligence qui prendra le pouvoir et finira par fusionner avec Bruce. Commençons par le plus superficiel : le traitement de la technologie et ses dérives est assez grotesque, et on se demande bien comment une intelligence peut tuer de cette manière, et s’insérer en un être humain. Ensuite, l’idée en elle-même paraît déjà plus faible que celle d’un Batman qui souhaite être partout à la fois. Même s’il est question de la perte d’un père de substitution et que l’on appréciera cette mise en avant du lien Bruce/Alfred, cette peur parait moins pertinente à explorer dans le contexte du Dark Multiverse, elle n’apparaît pas comme un cauchemar qui pourrait faire changer Batman du tout au tout. Et l’exécution n’aide vraiment pas : Bruce est vraiment caractérisé très étrangement, et n’a en réalité plus grand chose de Batman. Il se retrouve dans une position de victime sans volonté, c’est un Bruce qui n’en a que l’apparence et pas la substance. Finalement, les motivations de la Murder Machine sont d’un classicisme ennuyant, et même le fait que ce soit Bruce Wayne qui les incarnent n’y change rien.
Une identité visuelle bien marquée
Rendons à César ce qui est à César : la partie graphique du numéro est magnifique. Pas parfaite, mais magnifique. Comme évoqué auparavant, c’est Riccardo Federici qui s’en charge, et alors que je ne connaissais pas cet artiste, son style m’a immédiatement bluffé de par son caractère unique. Sans forcément avoir le vocabulaire adapté à le décrire, disons que le crayonné se fait assez voyant, et avec l’aide de l’encrage, donne une vraie sensation de profondeur. On pourra cependant regretter des arrières plans assez vides ainsi que certains visages particuliers, mais cela est largement compensé par la réelle identité qui se dégage de ce numéro. L’ambiance est d’autant plus renforcée avec les couleurs de Rain Beredo, qui donnent un côté très terne aux séquences passés, et qui parvient à donner un aspect froid et mécanique à la partie présent, tout en la rendant plus colorée. Nous restons ici dans une ambiance apocalyptique, mais bien moins pétante que dans The Red Death, plus clinique et personnelle à la fois.
C’est au final un numéro du même calibre que le précédent que nous livre ici The Murder Machine. Bien qu’ayant une meilleure utilisation du format imposé, livrant un numéro plus complet, le potentiel scénaristique se montre bien moindre et semble s’être dévoilé déjà en grande partie ici. Quant à son rapport au Dark Multiverse, disons qu’il est également moins important que son prédécesseur, le principe de ce nouveau monde ayant déjà été présenté, même si un plan global plutôt plaisant commence à se dessiner.
Bonjour, je donne juste quelques infos sur l’artiste qui nous vient de la bd francophone (saria, l’histoire n’est pas folle mais c’est vachement beau, beaucoup de détails et c’est peint à la main dans un style très italien).
Mais pour son travail chez dc, la daedline l’a un peu bridé: pas de peinture et des environnements un peu vide. Il me semble qu’il a du encrer son dessin seul au stylo bic noir (sur instagram il y pas mal de photos du wip). Il a un style proche de l’artiste de la BD érotique Paolo Eleuteri Serpieri.
Si vous souhaitez voir ce qu’il peut faire sur des personnages de comics :
https://www.instagram.com/p/BU1rD5QBD7N/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BUbALljhoqQ/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BTGNJ6tBx_Q/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BTCuhSmhxac/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BQ2QXn4hK_4/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BQmgOEeh0_l/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BQj-YkFl1r5/?taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BQOjqAoA1OV/?taken-by=riccardo_federici_art
IL y a un design alternatif pour je ne sait plus quel personnage:
https://www.instagram.com/p/BZCTLNDnb99/?hl=fr&taken-by=riccardo_federici_art
Et une couverture (wip) de birdman de chez Anna Barbara:
https://www.instagram.com/p/BZLXSYUH9hJ/?hl=fr&taken-by=riccardo_federici_art
https://www.instagram.com/p/BZQhia0HAKp/?hl=fr&taken-by=riccardo_federici_art
Merci pour ces partages d’informations et de liens ! Son style est vraiment agréable, je me suis abonné à sa page Instagram du coup.