Review TV – Gotham S04E01 : Pax Penguina

Vendredi soir, c’est la fin de semaine, le moment parfait pour aller voir Ça au cinéma ! Que nenni, annulation de dernière minute, et voici que je me retrouve devant Gotham plus tôt que prévu, pas encore prêt psychologiquement, mais devant braver la tempête quoi qu’il en coûte. Ce premier épisode de la nouvelle saison est-il parvenu à rattraper ma soirée ? M’a-t-il effrayé autant que n’aurait du le faire Pennywise ? Réponse tout de suite ! (Quel suspens)

Un nouveau statut pour Gotham

Nous retrouvons la ville de Gotham et ses habitants un certain temps après la crise qu’elle a traversée la saison dernière. Une ellipse donc, qui en profite pour changer la donne. Désormais, le crime est plus bas que jamais ! Non pas grâce au GCPD, mais grâce au Pingouin, qui a encore réussi à retomber sur ses pattes et a décidé de contrôler la criminalité de la ville, à sa manière bien évidemment. Les criminels se voient maintenant disposer d’une licence par ce dernier, ce qui les autorise à commettre leurs délits sans crainte d’avoir à faire à la police. Vous le voyez le postulat bien étrange ? D’entrée de jeu, nous savons que nous mettons les pieds dans un terrain bien connu, celui d’une série qui ne s’impose plus de limite, qui a su embrasser l’improbable pour instaurer une ambiance unique (en bien ou en mal, ça, c’est à vous de voir). Cependant, même si cela donne un certain cachet et est devenu habituel, ce n’est pas la meilleure manière de mettre en confiance pour la suite de l’épisode, les fondations du nouveau statut quo étant finalement fragiles.

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Mais encore au delà de ce postulat, il faut parler du ton que prend cette saison 4, de l’ambiance générale qu’elle dégage. Le choix était en réalité assez large pour les scénaristes, ceux-ci ayant varié leurs propositions avec des intrigues urbaines et d’autres beaucoup plus fantastiques, qui sont allés bien trop loin parfois. Le choix fait ici est probablement le plus judicieux : après une saison 3 qui était partie dans un délire de virus sanguin et de mysticité, la série décide de revenir à un statut urbain, tout en ne reniant pas son héritage. Mais cela soulève finalement une certaine ironie : la série a tellement osé aller loin auparavant que ce début de saison paraît au final bien trop normal, à la limite du fade si l’on ne s’attend plus qu’à une surenchère d’absurde. Ne crachons pas dans la soupe, ce retour à une certaine normalité est en un sens assez rafraichissant, il permet de respirer avant de probablement repartir dans des contrées défiant tout sens commun.

Un pas en avant vers les comics

Ne nous emballons pas pour autant ! Dire que la série retrouve une certaine normalité est assez relatif vus les standards de celle-ci. Comme dit juste avant, son héritage n’est pas renié : Ivy est toujours une petite fille malaisante dans un corps de jeune femme se découvrant le nombril, Selina et Bruce sont toujours des enfants qu’on met au rang d’adultes, Edward Nygma est toujours un homme congelé aimé par Oswald Cobblepot, et ainsi de suite. Le point commun : les libertés prises par la série par rapport au média originel. Nul besoin de disserter encore une fois sur ceux-ci, vous pouvez très bien écouter notre podcast dédié aux séries. En fait, un constat simple s’effectue : les personnes encore présentes pour cette quatrième saison (quatrième, vous arrivez à y croire ?) ont à priori accepté ces libertés prises par la série, et n’auront donc pas de mal avec ce début de saison. A vrai dire, il se pourrait même que ceux ayant malgré tout encore du mal avec ce fait soit autrement plus convaincu ici…

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Parce que oui, il est temps de parler du jeune Bruce Wayne, qui a alimenté tant et tant de discussions cet été, et pour cause : celui-ci se voit devenir un proto-Batman cette saison. Entre rires et désarrois, les retours sur les trailers ont été nombreux et bien souvent moqueurs. L’idée est toujours aussi incongrue et prête à sourire mais… ça fonctionne pas si mal en fait. Voilà, la bombe est lâchée. Les apparitions du jeune héros, que ce soit sous sa forme masquée ou civile, sont globalement réussies. Osons le mot : une certaine classe s’en dégage. David Mazouz a peut-être ici trouvé le rôle qui lui convient : un personnage plus froid, plus calculateur et plus sûr de lui, des aspects qui se marient d’avantage avec ses limites d’acting. Les scènes qui lui sont proposées ici sont convaincantes, que ce soit avec Gordon ou le Pingouin (c’est d’ailleurs Mazouz lui-même qui a demandé à avoir cette scène). Le personnage évolue et se rapproche plus que jamais de sa contrepartie papier. Trop vite, mais prenons la série pour ce qu’elle est et apprécions quand elle ne s’en tire pas si mal. Le but a été évoqué clairement lors d’une interview : à la fin de la saison, le spectateur doit pouvoir voir en Bruce, Selina et Gordon les personnages qu’ils doivent devenir. Et cet objectif, la série commence à le toucher du doigt à certains égards.

Une mise en scène timide

Puisque l’on parlait d’épouvante dans l’introduction, revenons sur l’Épouvantail, annoncé comme étant le vilain de ce début de saison. Comme Jonathan Crane avait été introduit il y a bien longtemps, dans la saison 1, il est nécessaire pour les scénaristes de le ramener progressivement en rappelant son histoire. Ainsi, si vous vous attendiez à voir ce vilain débarquer dès le premier épisode, vous serez déçu puisqu’il n’en est rien, Crane étant finalement peu présent et ne se révélant qu’à la fin de l’épisode. Mais le thème de la peur, qu’il amènera avec lui, est déjà introduit ici, ce qui met Gordon d’ores et déjà sur sa piste. Ce début en douceur pour le personnage peut être frustrant, mais on appréciera tout de même que la série souhaite soigner ce vilain emblématique, ce qui promet un second épisode fort prometteur ! Prometteur également pour la mise en scène, qui se révèle dans cette série bien souvent réussie et esthétique, ce qui fait naître de certaines attentes pour le rendu de la peur. L’aperçu donné ici fonctionne bien sur le rendu de l’épouvantail, mais peine à convaincre autrement, manquant d’originalité pour le moment.

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Mais ne nous attardons pas uniquement sur le cas de l’Épouvantail, l’esthétique et la mise en scène de la série ayant bien d’autres occasions pour révéler leur beauté. En réalité, si l’épisode apparaît si « normal », c’est aussi pour cette raison : rien de bien fou ne se dégage vraiment visuellement. Le cas le plus évident est celui de l’Iceberg Lounge d’Oswald Cobblepot, qui se révèle banal visuellement, se résumant à une simple pièce gravitant autour du Riddler gelé et éclairée par des projecteurs bleus. Cela n’est pas laid, mais une impression de retenue s’en dégage, là où la série devrait justement mettre le paquet. Mais d’autres petits moments permettent quand même de retrouver une certaine identité, que ce soit par le dessin de l’épouvantail (il va falloir regarder pour comprendre) ou comme dit précédemment, par les apparitions de proto-Batman, qui n’ont rien de vraiment folles esthétiquement ici, mais qui ont tout de même un certain cachet. La série se permet même d’utiliser certains gimmicks de Batman, comme la disparition furtive face à Gordon, ce qui prêtera à sourire. Il est d’ailleurs à noter que les scènes de combat de Bruce et Selina sont très bien chorégraphiées, ce qui va devenir de plus en plus une nécessité au fur et à mesure que les personnages évolueront.

Qu’on se rassure, cet épisode n’a rien de mauvais. La certaine mesure que l’on peut y retrouver permet de se raccrocher en douceur à la série avant de repartir dans quelque chose de plus loufoque. Mais elle peut aussi dérouter tant on attendait un retour plus grandiloquent. Un constat se dégage de celui-ci : la Fox aurait aimé réaliser une série Batman, et tout le monde aurait probablement gagné à ce qu’elle s’en voit accorder le droit. Mais Gotham est ce qu’elle est, et la suite de cette saison, détenant d’un fort potentiel, se fait tout aussi attendre que craindre, la plus grosse part d’absurde de la série n’ayant pas encore fait sa réapparition.

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Mocassin

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Ma bio est en mission sur Warworld, elle reviendra dès que possible.
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knightwing
6 années il y a

Quelqu’un peut me dire pourquoi Bruce se retrouve avec un masque comme ça ?! Parce que, vu la forme, une simple cagoule aurait été plus simple à faire et plus simple à porter.
PS: En parlant des podcasts, quand reviendront les DCpodcasters ?

setois3
6 années il y a

Une Ivy qui ne sert a rien une fois de plus, a part couper le courant et trahir le pingouin pour une raison inconnue…
J’espère vraiment qu’ils vont développer son role plus tard dans la saison car j’en peux plus de la voir en potiche…

Dylan
6 années il y a

Très bonne review ! :D
Effectivement un épisode assez calme, ça donne une sensation étrange d’ailleurs, j’avais regardé une seconde fois le final de la saison 3 (oui, je sais) et ce season premiere est plutôt « sage ». Le retour à un côté plus urbain fait plaisir, même si malheureusement on sent clairement que ça ne va pas durer. L’ombre de Barbara, Butchgrundy et surtout de Ras plane sur l’épisode. Les licences du Pingouin et l’excuse qu’il sort pour Ed m’ont bien fait rire. Les combats sont plutôt cool et la reprise du « cliché » (je ne sais pas comment qualifier ça autrement) de la jeune fille qui se fait agresser dans la rue pour qu’ensuite celle-ci se défende toute seule était sympa #sofeminist.
C’est bien qu’ils prennent leur temps pour l’épouvantail, même si ce n’est qu’un épisode c’est appréciable. Mais les effets cheap pour les hallucinations de son gaz gâchent le truc. La série gagnerait à faire des hallucinations plus « terre à terre » comme par exemple pour Oswald, lui faire montrer Ed libéré serait suffisant, avec quelques effets mais sans trop forcer comme c’est fait dans l’épisode. La série gagnerait de manière général à rester dans un côté plus urbain dans la limite du possible. La scène entre Bruce et Selina m’a fait sourire, je ne m’attendais pas à ça, je pensais qu’elle allait l’envoyer balader. Si on peut éviter qu’ils se disputent pour qu’ensuite ils se remettent ensemble et ainsi de suite, ce serait cool. Ils ont l’air d’avoir mûri, on verra par la suite même si je me doute bien qu’ils auront des différents vu les différents chemins qu’ils vont prendre. Mazouz est fidèle à lui même, même si j’ai l’impression qu’il y a du mieux. Ça doit être parce que je commence à m’habituer. Je n’arrive toujours pas avec le fait qu’il décide de partir taper du méchant dans la rue mais bon, je vais essayer de m’y faire. Le prix du personnage le plus inutile va pour notre chère Ivy Pepper. Ah et #DavidforDamian :)

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