Review TV – Preacher S02E13 « The End of the Road » (Bilan de Saison)

La deuxième saison de la série centrée sur le plus irrévérencieux des révérends se terminait cette semaine, l’occasion de revenir à la fois sur son dernier épisode, mais aussi sur les douze autres le précédant. Sans plus attendre, commençons tout de suite, et à dans quelques paragraphes pour la majorité n’ayant ni la force, ni le temps de venir à bout de cette review.

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My sweet Vampire Lord

Avec le retour de Sam Catlin à l’écriture, celui-ci ayant réalisé le diptyque ouvrant la saison 2, il était normal de s’attendre à de multiples rebondissements et un rythme plus soutenu qu’à l’accoutumée. Nos prières ont été entendues. Jesse, épaulé par Herr Starr, est en passe de devenir le plus puissant leader ecclésiastique mondial dans le but d’éviter qu’Humperdoo ne succède à son illustre ancêtre. Néanmoins, pour y parvenir, le fils de John Custer est bien décidé à s’opposer aux méthodes du Graal. Ainsi, alors que le révérend tente tant bien que mal d’emprunter la voie des vertueux afin de guider l’humanité, son nouveau bras droit ne l’entend pas de cette oreille, étant prêt à arriver à ses fins par tous les moyens. Manipulation de l’opinion, trahison, meurtre, où est la limite lorsqu’il est nécessaire d’empêcher le monde de s’écrouler ? Telle est la question. Il est bon de voir l’opposition totale entre deux individus voulant le même résultat. Jesse peine à rentrer dans le rôle du nouveau messie cadré par un mode de vie codifié et une image publique à défendre, alors que son allié assume totalement ses méthodes barbares afin de parvenir à ses fins. Ne nous y trompons pas, le thème principal de cette épisode est non pas la quête divine, mais la répression de ses propres pulsions intérieures. De ce fait, les personnages se divisent en deux camps bien distincts : ce qui refoulent leurs pulsions, et les autres. Le porteur de Genesis lutte constamment pour ne pas exploser sous la pression du rigorisme de sa position, Cassidy voit monter en lui des accès de violence qu’il réprime vis à vis de Tulip, mais pas vis à vis de son fils qui, lui, s’assume totalement en tant que monstre et tueur de sang froid. Même la tueuse à gage à la peau d’ébène craque au fur et à mesure de ces cinquante minutes, oscillant entre laisser éclater une rage contenue depuis maintenant dix épisodes, et garder son sang froid. Cette idée se traduit notamment dans la réalisation de Michael Slovis, et cela au travers de la classe d’étudiants de l’école catholique. En effet, ceux-ci ont l’interdiction de rire à une blague de bas étage. Pourtant, lorsque le bruit de pet est entendu une seconde fois, des rires sont déclenchés alors que le visage des élèves ainsi que leurs bouches restent fermées. Chacun se contient.

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We didn’t start the Fire

La famille occupe aussi une place centrale au sein de l’épisode. La relation entre Cassidy et son fils est véritablement touchante, et Joseph Gilgun s’impose comme le meilleur acteur de cette série. Le meurtre de son fils nous offre un moment tragique et tristement logique. Le vampire a créé un monstre par amour, et il est de son devoir de l’empêcher de nuire, quel qu’en soit le prix. Par ailleurs, bien que la mort de Dennis puisse être impressionnante, il est quand même clair que la série souffre d’un budget effets spéciaux assez réduit que les plus beaux filtres n’arriveront pas à cacher. Pour ce qui est du révérend, les flashbacks et la trame principale se rejoignent enfin avec l’annonce de l’arrivée de Marie L’Angelle, la grand-mère de Jesse, qui semble être le seul moyen de ramener Tulip à la vie. Eh oui, parce qu’ autant ceux ayant lu le comics pouvaient s’y attendre, autant les autres ne pourront être que surpris de voir la tueuse à gage être abattue si froidement. La grande force de la série reste tout de même de contenter tout le monde, fans comme profanes, en utilisant les divers événements marquants du comics et jouant avec, les avançant et les reculant constamment. Pour ceux se questionnant sur la chronologie, je les invite évidemment à lire le comics, mais préfère préciser afin de développer mon propos que la mort de Tulip n’intervient qu’à la fin du premier tome, alors que Quincannon, antagoniste de la saison 1, n’apparaît normalement qu’à partir du cinquième.

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The Hell Song

Eugène continue son périple personnel complètement improvisé par les scénaristes, mais permettant d’aborder l’histoire d’un autre point de point de vue, et de créer des entractes entre les différents rebondissements de la trame principale. À vrai dire, cette intrigue a beau être divertissante à suivre, il est encore difficile de savoir où les showrunners veulent en venir, surtout avec le personnage d’Hitler. Après une saison entière, l’alignement du personnage n’est toujours pas résolue, et cette fin n’apporte aucune réponse claire, bien au contraire, surtout avec une dernière scène difficile à interpréter. Quant à Eugène, celui-ci reste toujours attachant, d’autant qu’il a gagné en développement dans l’épisode précédent. Charon aurait gagné en développement, et quitte à créer du neuf, le réutiliser serait de bon aloi. À voir maintenant si le jeune Arseface aura droit à une carrière dans le rock comme dans le comics.

Bilan de l’épisode : Ce dernier épisode conclu d’une bonne manière cette saison 2. Jouant avec les événements marquants de l’oeuvre originale et s’en éloignant parfois pour toujours y revenir,  les intrigues de chacun se croisent et avancent, le tout augurant du meilleur pour la suite, surtout avec une telle brochette de talents. La réalisation est maîtrisée et l’équipe se permet un bon nombre d’easter eggs que ce soit la peluche de Fiore dans le motel de Dieu, ou la référence à The Three Stooges, sorte de Monty Python américains, racontant sous la forme d’un vaudeville l’histoire de trois orphelins dont les erreurs de jeunesse les rattrapent une fois adultes, et qui décident de partir à l’aventure.


Bilan de la saison : Preacher parvient à éviter de justesse de tomber dans ses travers, c’est à dire les travers propres à toutes les séries AMC, The Walking Dead en tête : des saisons trop longues causant des problèmes de rythme sorti des traditionnels season premiere et finale. L’année dernière, Preacher avait souffert de cette inaction en embourbant son récit à Annville au lieu de partir directement à l’aventure. C’est le cas ici aussi avec la nouvelle Orléans, mais de façon moins prononcée, les  scénaristes ayant toujours quelque chose à raconter bien que la série rame quelque peu vers le troisième quart de la saison. Parfois confus, mais aussi terriblement jouissif, le spectateur a souvent du mal à savoir sur quel pied danser face à un yoyo émotionnel permanent entre le rire, l’épique, et la tristesse selon les situations -l’écureuil pédo, c’est à toi que je pense. Pour le reste, l’alchimie entre les acteurs fonctionne impeccablement et Cassidy ne vole plus forcément la vedette à chaque épisode. Preacher est une série faite par des fans, pour des fans, et il me tarde de retrouver notre trio pour une saison 3, mais aussi de découvrir ce que Seth Rogen et Evan Goldberg feront de The Boys.

Lisez Preacher, regardez Preacher, et à une prochaine fois !  

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2 Commentaires
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Mocassin
Éditeur
6 années il y a

Pour Hitler, je pense que ça s’inscrit dans le schéma que tu énonces en début de review : il tente de retenir ses pulsions, d’être un bon gars, mais au final sa nature le rattrape, et il reste le petit mec qui bouscule des handicapés.

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