Un petit retour en arrière s’impose. Après les événements de Forever Evil, Dick Grayson a abandonné le masque de Nightwing pour devenir l’Agent 37 de Spyral. La série Grayson, indépendamment des nombreuses qualités qui lui appartiennent, a su charmer un certain public tandis que d’autres souhaiteraient purement et simplement voir cette période disparaître de leur mémoire. Avec l’une des promesses de Rebirth, à savoir un retour aux sources, il était tout à fait normal de retrouver le premier Robin sous le costume noir et bleu emblématique sept ans après sa disparition.
Une équipe créative des plus correctes
Pour relancer le personnage, DC Comics a fait appel à Tim Seeley qui s’est récemment illustré chez DC avec Grayson justement. Il a aussi participé aux deux séries hebdomadaires Batman Eternal et Batman & Robin Eternal. Côté dessins Javier Fernández assure le spectacle en compagnie de Yanick Paquette qui n’officie que sur le one-shot introductif. Le moins que l’on puisse dire est que Seeley sait ce qu’il fait. L’arc se construit lentement et la lecture d’une traite permet d’apprécier l’œuvre. De plus, l’auteur doit traiter la transition avec Grayson. Pour quelqu’un qui n’a pas lu toute la série mettant en scène l’Agent 37, c’est quand même un peu flou de comprendre parfaitement de quoi il en retourne. Point d’entrée correct, mais perfectible. On voit que même Seeley est un peu embêté et veut expédier le tout rapidement afin de débuter son histoire. Soit.
Le one-shot introductif est moins dispensable que pour beaucoup d’autres séries Rebirth et il nous permet d’admirer le talent de Paquette même si on l’a vu mieux faire. Il reste que la majorité de l’arc (six numéros sur sept) est illustrée par Fernández au style bien adapté au personnage, à l’univers et à l’histoire. Il arrive à dépeindre avec justesse ce que ressentent les protagonistes via les expressions faciales qu’il leur donne. Néanmoins, les dessins sont de temps à autre bâclés quand il s’agit de ce qui se passe en arrière-plan, et parfois de manière assez ahurissante. On ne peut tout de même pas lui retirer son talent pour ce qui est d’installer une ambiance glaçante, à la hauteur de ce qui est raconté. Pour cela, il est aidé par un important encrage ainsi que par les couleurs froides, mais réussies de Sotomayor.
Dick Grayson, only him
Si vous ne connaissez pas Dick Grayson, le moins que l’on puisse dire est que vous allez apprendre à le connaître. Tout dans le récit ne sert qu’à définir qui est Nightwing. Lorsqu’il réfléchit c’est pour nous raconter ce qu’il a vécu, par où il est passé et ce qu’il est, toutes ses relations ne servent qu’à le définir. En temps normal ce n’est pas problématique mais c’est trop souvent martelé pour que ce soit pleinement apprécié par tous. On peut y voir beaucoup trop de développement en peu de numéros. D’un autre côté c’est plutôt agréable de suivre les aventures de Nightwing à ses côtés tel un compagnon de route (en référence au cirque) et de l’entendre nous raconter certaines anecdotes, qui nous permettent de ressentir une plus forte empathie pour le personnage. Peut-être que le but est de se démarquer de Batman en nous montrant que l’ex-Robin n’est pas aussi froid que son mentor, l’appréciation ne dépendra que du lecteur. En effet, ce n’est pas un défaut à proprement parler, mais il s’agit plutôt d’une narration qui plaît ou qui ne plaît pas.
Vous dites que vous avez un Raptor ?
Si on met Nightwing de côté, ce tome permet de nous présenter Raptor. Si une partie de sa caractérisation sert de nouveau à développer Nightwing, le personnage n’est pas pour autant inintéressant. Mystérieux, inquiétant, il arrive cependant à être attachant grâce à ses nombreux échanges avec Nightwing. Raptor est clairement une des forces du récit, au moins durant le premier arc. Ce n’est pas la première fois dans le Batverse que deux différentes visions de la justice s’opposent, mais force est de constater que si ce n’est pas original c’est globalement intéressant. Le personnage propose même quelques scènes touchantes ce qui permet de faire ressortir avec force le côté humain de Nightwing, bien plus visible chez lui que chez les autres membres du Batverse. L’humour y est également présent et, malgré quelques vannes qui tirent à côté, rend la lecture d’autant plus agréable.
Je suis assez mitigé en ce qui concerne ce tome. D’un côté je le trouve très bien, mais d’un autre côté il y a plein de petits défauts qui peuvent venir obscurcir le tableau. Ces défauts seront plus ou moins gênants selon les personnes. Personnellement, il n’y a rien qui m’ait réellement gâché la lecture. C’est globalement positif et ce tome lance la série sur de très bonnes bases. Tim Seeley maîtrise le personnage et Javier Fernández possède un style qui colle parfaitement au récit quand il y a un minimum d’application. Série à suivre.
Vraiment déçu de mon côté d’y avoir trouvé une espèce de redite de Grayson : infiltration chez l’ennemi pour le détruire de l’intérieur (surtout que le choix de l’ennemi est cohérent en terme de continuité mais pas du tout au niveau du déroulé du récit je trouve), et coopération forcée avec Raptor comme avec Tiger avant. Je reconnais effectivement le dilemme moral pour le personnage et le côté plus introspectif agréable sur sa caractérisation, mais globalement le fonctionnement reste assez identique.
Et effectivement je trouve aussi les dessins grossiers la plupart du temps, beaucoup de mal à voir les louanges faites à chaque review mensuelle du magazine…
Le but est de faire passer doucement de Grayson à Nightwing sans frustrer ceux qui avaient apprécié Grayson et pour retourner vers les adorateurs du costume. C’est la force du récit, relancer sans discontinuité.
Pour Raptor, le comparer avec Tiger c’est bizarre. Là où la force avec Tiger se faisait c’est que Tiger est un Batman qui n’aime pas Dick et donc rejette tout ce qu’il apporte, fun , blague, chanson. Raptor lui pousse Nightwing à faire ce qu’il est et non ce que Batman veut faire de lui et du coup, il fait des blagues, invite à la chanson et est fun, tout simplement.
Donc dire que c’est pareil, je trouve ça dur… je t’invite à le relire ;)
Je comprends bien la différence entre Tiger et Raptor, et outre que je trouve que c’était globalement mieux amené dans Grayson (oui il faudrait que je relise mais j’ai trouvé que Tiger arrivait totalement out of nowhere), c’est vraiment ce concept de forcer encore un acolyte à Nightwing qui m’a gêné.
Du coup si le contraste était plutôt sympa dans Grayson entre lui et Tiger (de par le ton nettement plus léger de la série aussi), je trouve qu’il dénote dans Nightwing où justement ces rôles sont inversés.
A voir la suite où comme dit The Bat Nightwing retourne à Blüdhaven, j’en attends pas mal.
D’ailleurs, vu le titre du deuxième tome qui risque d’être Retour à Blüdhaven, ça risque de bien changer. Ce tome 1 est un peu un tome de transition il me semble. J’ai pas encore lu la suite de la série, mais d’autres pourront sans doute confirmer (James ?).
Génial la référence sur le titre avant de parler de Raptor ^^
J’en attendais énormément donc il y a une petite deception mais cela fait grandement plaisir de retrouver Dick sous son costume de Nightwing donc je te rejoins dans ton avis ^^
D’ailleurs petite surprise mais je vais quand même rattraper mon retard sur Grayson.
Enfin quelqu’un qui remarque la référence :p
Ouais je pense que le simple fait de retrouver Nightwing permet de passer un bon moment malgré les quelques défauts ^^