Le Bulletin Météo – Comprendre The Wild Storm #6

Ce mois-ci, sous la pression populaire, le bulletin météo revient pour conclure le premier arc. Ce numéro va éclaircir le tableau sur certains points et comme c’est l’été, on va surtout parler de Road House.

Précédemment

• Le Bulletin Météo : comprendre The Wild Storm #1-2
• Le Bulletin Météo : comprendre The Wild Storm #3
• Le Bulletin Météo : comprendre The Wild Storm #4
• Le Bulletin Météo : comprendre The Wild Storm #5

Angela Spica, ingénieure médicale d’IO, une agence intergouvernementale contrôlant la Terre, a conçu en secret une transkeletal drysuit en utilisant une technologie volée à l’agence Skywatch. Elle a attiré l’attention du monde entier lorsqu’elle a utilisé cette technologie en tentant de sauver un homme d’une chute mortelle. Cet homme est Jacob Marlow, CEO de la puissante multinationale HALO, qui a été victime d’une tentative d’assassinat de la part d’IO.

Surpris, HALO, IO et Skywatch partent à la recherche d’Angela. Alors que le « Wild » CAT (Cover Action Team) d’HALO tente d’approcher Angela, un « Razor » CAT d’IO arrive et tente de les éliminer. La confrontation se résout par la fuite d’Angela, et la décimation du RazorCAT. IO apprend à cette occasion l’existence du WildCAT. Michael Cray, agent d’IO, comprend que les intentions de ses employeurs sont loin d’être nobles et quitte l’agence. Adrianna, membre du WildCAT capable de se téléporter approche Angela et lui propose de discuter autour d’un café avant de l’amener à Brooklyn.

Dans le numéro #6

Le numéro s’ouvre où s’est arrêté. le précédent. Michael Cray et Christine Trelane sont en train de faire un entretien d’embauche quand ça frappe à la porte. Il s’avère que derrière la porte il s’agit d’agents d’IO envoyés éliminer Michael. Ils se font tuer avec notamment un arrachage d’artère carotide (comme dans Road House).

Angela Spica est avec Adrianna dans un appartement de Brooklyn. Elles seront bientôt rejointes par Jacob Marlow qui s’explique à Angela. Notamment qu’il est un alien (ainsi que Kenesha), que Skywatch contrôle l’espace et IO la Terre. C’est une guerre froide entre IO et Skywatch et HALO est en dehors et reste le plus possible secret. Bendix de son côté comprend qu’IO lui a volé un Bresiau II. Il est en colère. Et comme Bendix c’est un connard il va directement envoyer sa flotte « rain fire from Heaven ».

Analyse méthodique et pertinente

Fire From Heaven

Bendix conclut le premier arc de The Wild Storm en prononçant « Fire from Heaven ». Fire from Heaven une formule qui n’est pas inconnue à The Wild Storm. En effet, elle est originellement un crossover qu’a connu l’univers Wildstorm lors de sa quatrième année d’existence. Vous vous dites que ça a surement l’air très intéressant, un crossover entre des titres écrits par des noms tel quel Jim Lee, Alan Moore, Warren Ellis, J. Scott Campbell et Brian Choi. Que si même la page wikipédia anglaise assure qu’il y a eu des conséquences durables sur les personnages contrairement aux autres crossovers de l’époque, Fire from Heaven doit être un pivot dans l’histoire de Wildstorm alors vous devriez vous jeter dessus. Et bien sachez que ce n’est pas possible.

Fire from Heaven est un crossover en 20 parties, réparties sur 9 titres et bien entendu tous les numéros se suivent dans une même histoire donc hors de question de sauter un numéro. Malheureusement ce crossover n’est pas collecté en trade et il n’y a pas de versions numériques disponibles des numéros concernés. Donc s’il vous vient l’envie de lire ce crossover, bon courage.

L’histoire tournait autour d’une attaque de l’Univers Wildstorm par une Terre parallèle. On est donc très loin de ce que sera surement le conflit IO/Skywatch qui s’annonce. Pour résumer ce crossover à des éléments qui peuvent être pertinents compte tenu de ce que l’on sait de The Wild Storm :  des méchants d’une dimension parallèle débarquent, et au final Miles Craven meurt, Deathblow meurt avant d’être ressuscité en 2007, et il y avait un traitre dans StormWatch, qui meurt.

Il y aura probablement peu de liens si ce n’est la mention du nom. Michael Cray/Deathblow ne va surement pas mourir car il a une on-going qui va démarrer dans quelques mois, le traitre de SkyWatch/StormWatch peut être Zealot ou Trelane mais ça ne sera pas le personnage original qui n’a pas été présenté. La mort de Miles Craven ? Peut-être.

Road House, la tempête sauvage

Lorsque Michael Cray arrache la carotide de son adversaire, Warren Ellis rend hommage au film Road House. Ce film intemporel, en plus d’être un grand film de bagarre, fait passer des messages profonds sur la nature de la condition humaine, et ça serait dommage de passer à côté.

Aucun doute n’est possible concernant la parenté entre les deux combats

Roadhouse est un film de Rowdy Herrington sorti en 1989 mettant en scène Patrick Swayze dans le rôle de Dalton (juste Dalton) le second meilleur cooler des Etats-Unis. Un cooler étant bien entendu un videur, mais plus cool. L’étude de cette œuvre culte se fera par l’exégèse de certaine de ses citations culte.

« Pain don’t hurt » (la douleur ne fait pas mal)

Dalton a fait des études de philosophie dans l’université NYU (comment s’est-il retrouvé videur ? HE JUST GOT LUCKY) ce qui explique pourquoi il est aussi profond alors que c’est un videur. Dalton va au-delà de la chair. Dalton est un homme spirituel. Dalton sait qu’il peut se prendre des coups de couteau, mais ça cicatrise, ce qui écorche vraiment l’âme c’est quand on maltraite son prochain. Et c’est pour ça que Dalton c’est le meilleur cooler des Etats Unis d’Amérique.

« I want you to be nice … until it’s time to not be nice. » (Je veux que vous soyez sympa, jusqu’au moment où il ne faut plus être sympa)

La philosophie des WildCATs, car ils savent qu’il faut être sympa, jusqu’à ce qu’il ne faut plus être sympa. Les WildCATs savent qu’il faut éviter de faire des vagues, mais qu’il faut embrasser la courbure de la vague pour surfer dessus. Quand ils approchent Angela, ce n’est pas par la force, mais en proposant un café sympa, mais quand le RazorCAT d’IO arrive, ce n’est plus le moment d’être sympa.

« You never win a fight » (on ne gagne jamais un combat)

Dalton en a fait de la BAGARRE™. Dalton a compris que ça ne résout rien. Dalton est hanté par son passé tragique où il est responsable de la mort de quelqu’un car il a couché avec une meuf dont il ne savait pas qu’elle était mariée. Car les enfants, le mariage c’est sacré. Et Dalton voit encore chaque jour que la BAGARRE n’est jamais gagnée car elle n’est jamais finie. LA BAGARRE va entrainer une autre BAGARRE.

Dans The Wild Storm chaque BAGARRE en entraine une nouvelle. Jacob contre Michael entraine le sauvetage par Angela qui entraine la BAGARRE dans le bunker puis Michael contre les mecs d’IO et Bendix qui attaque la Terre.

« I used to fuck guys like you in prison »

Probablement la ligne qui fera le plus longtemps réfléchir sur son sens profond. C’est dans le combat qui servira de pivot au héros que le méchant Jimmy, alors qu’il se tient derrière Dalton, nous révèlera tant de choses en si peu de mot.

Où voulait-il en venir en disant cela ? Qu’est-ce que ça nous dit sur son personnage ? Au fond on ne le sera jamais. Et c’est ce mystère qui fait qu’on se souvient tous de Jimmy. C’est quelques secondes plus tard que Jimmy sera tué, la carotide gauche arrachée tel que le fera Michael Cray dans The Wild Storm #6. Ce n’est pas un geste anodin pour Dalton. En faisant cela il accepte son destin de héros tragique. Il ne pourra pas sauver la ville des méchants sans tous les tuer. Et tuer des gens c’est ce qui fait mal.

Que nous révèle le fait que Warren Ellis a sans absolument aucun doute possible rendu hommage à Road House dans The Wild Storm ? Ça établit des parallèles certains entre les deux figures héroïques de Dalton et de Michael. Deux figures tragiques qui ne pourront lutter contre le destin. Où tuer est la seule véritable solution contre les diables de l’hégémonie du grand capital malgré leur quête intérieur de pacifisme. Michael avait quitté IO car il en avait assez des meurtres injustifiés et le voilà à violemment tuer deux hommes pour cette même raison.

« You are too stupid for having a good time » (tu es trop stupide pour passer un bon moment)

Juste pour rappeler que Bendix c’est un connard méprisant.

Les aliens

Dans ce numéro, Jacob Marlow explique qu’il est un extraterrestre et à en juger par la réaction d’Angela Spica, ce n’est pas quelque chose de commun. Le WildCAT est un groupe disparate avec un cœur d’extraterrestre qui agit en secret à la façon de la formation originale.

En même temps, cela nous interroge sur plusieurs choses que l’on a pu voir dans les numéros précédents. A commencer par les aliens dans les émissions que traverse Jenny Fille-dans the-Ring-qui-traverse-les-écrans, qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Pourquoi nous les montrer ?

Beaucoup trop de questions

L’image à la fin

Nous avons donc terminé le premier arc qui aura servi à introduire plusieurs personnages quitte à en laisser beaucoup en arrière-plan (on pense très fort à Zealot, Jenny et Voodoo), et à poser un rythme qui sera trèèèès décompressé (ce qui fait que certains mois on force une tangente, heureusement ce mois-ci ce n’était absolument pas le cas, mais ça sera bientôt rejoint par des spins off donc on prend son mal en patience).

En cadeau, une image à la fin qui est là pour vous offrir de quoi remplir vos songes de nuits d’été.