Quel bonheur de se retrouver pour parler de ce troisième et dernier tome de la série Gotham Academy. Certes avec du retard, mais comme on dit, toutes les bonnes choses savent se faire attendre. Bien entendu ce n’est pas le dernier tome des aventures de nos jeunes détectives en herbes, mais la suite sera à retrouver dans Gotham Academy : Second Semestre, sur laquelle Urban Comics n’a pas encore communiqué pour une éventuelle publication. Dans ce troisième volet nommé Yearbook, on a droit à toute une pléiade de petites histoires qui retracent l’année des héros, avec la présence de quelques guests.
Un fil conducteur par Brenden Fletcher
Tout d’abord, nous entamons ce troisième tome avec Gotham Academy #13 qui est un tie-in à l’arc Robin War, dans lequel nous assistions au soulèvement de toute une armée de Robins, et la Gotham Academy n’est pas en reste puisque nous y retrouvons deux élèves aux couleurs des Robins même si cela est interdit. Il est d’ailleurs bon de rappeler la présence de Robin, le vrai alias Damian Wayne, qui était de mise dans le tome précédent. C’est sympathique, et c’est d’ailleurs ce Robin là qui servira de fil conducteur pour le reste du tome en grande partie.
Les numéros #14-18 relateront donc des petites histoires contenues dans le livre de fin d’année concoctée par Maps (l’un des personnages les plus mignons du DCU) suite à l’idée de son amie Olive après un refus du directeur. On suit donc plein d’histoires qui vont du dimanche ennuyeux, au jeu de rôle, aux sorciers, à la journée de la farce, des histoires somme toutes classiques couplées à des histoires loufoques. Et au milieu de tout ça, Robin, qui vient voler ce livre, contenant des secrets, pour dévoiler un autre secret en fin d’histoire. J’ai trouvé ce fil conducteur très original et très tendre, revenant sur l’amitié, les enquête, le caractère des personnages principaux. Nous n’avons pas juste une simple enfilade d’histoires, tout nous est lié par des souvenirs qui remontent dans les esprits des héros au fur et à mesure des pages. Au fil de ces histoires, nous retrouvons des personnages tout à fait connus, allant de Dracula, à Warren McGinnis, en passant par Klarion, Black Canary et d’autres encore, tout en exploitant aussi le passé des personnages déjà connus de l’univers Gotham Academy. Mes préférences vont clairement à l’histoire avec Klarion, et surtout celle de La Liche par Rafael Albuquerque qui démontre une nouvelle fois tout son talent.
Une alliance de talents pour tous les goûts
En parlant de talent, il y en a à la pelle dans ce tome Yearbook. On passe par à peu près tous les styles à travers les histoires différentes et même si parfois les transitions sont rudes, c’est un réel plaisir de trouver autant de variété au fil des numéros. On y rencontre tantôt du zombie, tantôt du vampire, des créatures, des sortilèges, de l’amitié, des secrets. Le tout à travers des pages à rendre fou les pros de l’unité graphique dans un même numéro. Mais ça ne me gène pas, le tome étant présenté comme une sorte d’anthologie hommage à l’année écoulée. Bien sûr, j’aurais préféré suivre une histoire fixe autre que centrée sur Olive, ou même centrée sur elle tellement le personnage a du potentiel, mais ce troisième tome m’a complètement séduite.
Après, je dois avouer, qu’au milieu de toutes ces histoires, on peut perdre le fil, et parmi tous les artistes, il y a parfois des alliances qui ne m’ont pas plu particulièrement. Le genre de pages où l’on a envie de passer très vite mêlant histoire assez plates et dessins fades. N’empêche, on se rend compte que dans cette académie il se passe énormément de choses en une année, et il aurait même peut-être fallu séparer ce tome en deux en développant d’avantage certaines histoires. Le numéro annual présent en fin de tome m’a beaucoup plu avec les deux histoires qui se mêlent en une seule avec Olive mise hors-jeu d’emblée. Cela permet de faire la part belle aux autres personnages et c’est quelque chose de très intéressant pour le titre.
Ce dernier tome de Gotham Academy est donc un tome qui saura séduire une grande majorité par sa richesse, mais qui pourra aussi en rebuter certains qui voudrait une histoire à suivre tout du long sans interruption. C’est original, c’est parfois très beau, parfois moins, parfois simple, parfois mystérieux, mais c’est tout ce qui fait le charme de ce tome.