Review VF – Suicide Squad Rebirth #2

Le nouveau magazine centré sur une des équipes de vilains les plus emblématiques de DC nous revient cette semaine, et autant le dire tout de suite, l’expérience de lecture s’avère plutôt moyenne.

Suicide Squad #2-3

• Scénario : Rob Williams – Dessins : Jim Lee, Ivan Reis, Philip Tan – Colorisation : Alex Sinclair, Marcelo Maiolo, Elmer Santos

Suite de cet arc toujours aussi mal découpé. Visiblement Jim Lee, qui ne fait plus qu’une quinzaine de pages par numéro, n’est pas le dessinateur qu’il faut pour illustrer cette série. Bien qu’il nous délivre de superbes planches, même en n’étant pas à son meilleur niveau, il y a ce sentiment de dessins faits par-dessus la jambe ou, tout du moins, dans la précipitation. C’est franchement dommage. Je ne vois rien de plus à ajouter concernant cet arc. C’est que de la baston, complètement décérébré, il n’y a juste rien à dire dessus. On est à quatre numéros et il ne s’est rien passé. Ah si ! Boomerang s’est fait désintégré et est mort… Ha ! Qui y croit ? Sincèrement ? Bref, passons à ce qui est intéressant : les back-ups. C’est l’idée qui a été trouvée afin de pallier au manque de productivité de Lee. Pour le coup c’est franchement bon. Celui sur Boomerang est un résumé autobiographique où s’entremêlent mensonges et vérité. C’est franchement fun. Celui sur Katana est plus tragique et nous rappelle l’histoire de ce personnage qui nécessiterait un développement plus conséquent. Le tout est servi par les superbes dessins de Ivan Reis pour le premier back-up et de Philip Tan pour le second. On ne peut pas enlever à cette série l’équipe all-star de dessinateurs qui fait du bon boulot. Il ne reste plus qu’à raconter quelque chose maintenant.

Suicide Squad : Most Wanted #1-2

• Scénario : Michael Moreci, Jai Nitz – Dessins : Oscar Bazaldua, Cliff Richards – Colorisation : Hi-Fi Design

Ce petit arc en deux numéros consacré est un des plus gros loser magnifique de la Skwad n’est pas déplaisant en soit. Très blockbuster comme le titre principal il fonctionne sur un rythme frénétique avec des one liner qui s’enchainent. Sur ce point on sent que Michael Moreci n’est pas un grand amateur de subtilité et n’a pas forcément envie de donner un vrai fond à son histoire.  Sur le graphisme c’est agréable avec un style plutôt dynamique et de très beaux rendus dans l’action, notamment sur le personnage de Rupture. Boomerang est une véritable plaie et ce n’est pas nouveau. Cet arc joue d’ailleurs sur son côté beauf, misogyne, raciste et qui ne pense qu’à lui de l’australien. C’est parfois un peu forcé mais le retour de baton (ou de boomerang; sic;) est bien trouvé et le tout n’est absolument pas désagréable. Je dirais même que dans le one liner marrant Moreci se débrouille mieux que Rob Williams. C’est comme un bon big mac, sitôt mangé sitôt oublié mais ce n’est pas déplaisant. Le gros souci est que l’on appuie tout le temps sur le fait que Boomerang est un sale type alors qu’en l’espèce il fait le bien et on en vient à rouler un peu pour lui. Si tout rapprochement avec un film écrit en 6 semaines vous vient à l’esprit c’est normal.

Harley Quinn #3-4

• Scénario : Amanda Conner, Jimmy Palmiotti – Dessins : Chad Hardin, John Timms et autres – Colorisation: Alex Sinclair

Fin d’un arc court et début d’un autre qui devrait l’être tout autant au programme pour Harley dans son titre solo si clivant. Parce que la fin de l’arc Extraterrestres x Zombies est un peu expédiée. Si des situations plus burlesques que jamais s’enchaînent avec des dialogues en mode automatique à coup de références pop du genre “ça te dit on rentre mater une série hitflix ?” on en sort un peu fatigué. Tout va très vite avec des passages lourdingues et selon sa réceptivité à l’humour absurde ou lourdingue voire bien gras le moment sera plus ou moins agréable. Le tout part un peu dans tous les sens avec des idées qui fusent mais malgré tout au sent un manque global d’imagination. Seul fil rouge, la relation Poison Ivy/Harley Quinn mais ce n’est pas comme si cette dernière avait été traitée des dizaines de fois depuis Batman TAS et même dans cette itération. On appréciera une certaine excentricité et du too much bordélique et nanardesque qui pourra en attendrir certains. Mais tout va si vite comme cette expédition en Inde puis en Russie complètement foutraque et rushée. En somme un titre qui en fait des tonnes pour être cool mais qui ne l’est pas vraiment et encore moins un truc drôle tant son humour à tendance à tomber à plat quand il n’est pas ostensiblement vulgaire. La circonspection est de mise. La partie graphique est toujours agréable même si l’équipe Brett Blevins/Chad Hardin/John Timms laisse place par la suite à un Joseph Michael Linsner qu’on a connu avec un meilleur trait.

Deathstroke #2-3

• Scénario : Christopher Priest – Dessins : Carlo Pagulayan, Joe Bennett – Colorisation: Jeromy Cox

L’arc “The Professionnal” se poursuit au rythme des allers-retours entre le passé et le présent, perdant parfois (ok, souvent) le lecteur plus que le téléspectateur d’un épisode d’Arrow. Si la fibre espionnage de Christopher Priest donne une plutôt bonne facture à l’ensemble, son style décousu ne rend pas hommage aux dessins de Carlo Pagulayan mettant en scène toute la violence de Deathstroke. Malgré les sauts chronologiques perpétuels, les différentes rencontres entre les personnages font avancer l’histoire. La rencontre dans le bar pour démontrer en quoi Deathstroke est différent du reste de Band of Brothers. La rencontre avec Dr Ikon afin d’en apprendre plus sur le costume. Et l’épisode du Cambodge pour savoir d’où vient Rose, la fille aux cheveux gris de Slade Wilson.

La relation entre Rose et son père se retrouve au centre de l’histoire donnant une direction plus précise et surtout plus personnelle au récit. Ainsi, Christopher Priest établit intelligemment un parallèle avec d’un côté les regrets de Slade Wilson suite à la perte tragique d’un fils, et de l’autre la surprotection de sa fille illégitime sur laquelle un contrat a été posé. Joe Bennett, le remplaçant de Carlo Pagulayan, apporte d’ailleurs beaucoup à l’écriture de Christopher Priest. Que ce soit dans la compréhension du pouvoir de prémonition de Rose, ou dans la différence entre les costumes très réussis de Deathstroke et de Ravager. Deathstroke semble enfin sur les bons rails d’une histoire de mercenaire protégeant sa fille d’autres mercenaires, débarrassés de flashbacks incompréhensibles, et surtout au ressort émotionnel fort.