L’humeur du lundi #45 – Qui veut la peau du DCEU ?

J’aime les comics. J’aime retrouver mes personnages préférés sur papier. Particulièrement les comics portant le sceau DC. J’aime aussi beaucoup le cinéma. Et toutes les passions que le septième art peut déchaîner. Alors forcément, l’évocation de l’acronyme du DCEU ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Il ne faut pas être clairvoyant pour se rendre compte que les rumeurs autour de l’univers partagé de DC au cinéma soient un des sujets essentiels avant la sortie de Justice League. J’aimerais donc profiter de cette tribune pour vous donner mon opinion autour du joyeux bordel apparemment même pas organisé de Warner Bros.

Etant relativement sensé, et plutôt littéraire, j’ai ressorti mon dictionnaire gardé précieusement depuis la sixième pour jeter un œil à la définition de rumeur. Je suis tombé sur : « Nouvelle sans certitude qui se répand de bouche à oreille, bruit inquiétant qui court ». Une des caractéristiques de la rumeur est la confusion, seyant parfaitement au DCEU. Parce que s’il y a quelque chose qui y règne, c’est bien la confusion. Voulue ou non. Une confusion dont l’origine se trouve dans le manque de communication du studio de Burbank. L’absence de transparence crée les rumeurs. Non l’inverse. Que ce soit dans un couple ou dans un projet, le manque d’informations engendre malheureusement toujours le chaos, pourtant si cher au personnage le plus en vogue du DCEU (et même hors), le Joker.

Mais bien plus que les rumeurs, ce sont les dernières annonces qui attisent la curiosité. Et le désespoir, parfois. Ainsi, plutôt que de procéder par étape, brique lego par brique lego, en terminant les projets sur le feu tels que trouver un réalisateur pour le film Flash, Warner Bros multiplie les murs d’annonce. Ce n’est plus la maison DC, c’est le labyrinthe de Syncopy. Sans fil d’Ariane, impossible d’en sortir.

Certes, l’utilisation d’un label elseworld pourrait s’avérer être une bonne idée pour se démarquer de la concurrence. Mais ça ne fait qu’ajouter des chemins, à un univers mal défini. Un film hors de l’univers partagé sur le Joker par-ci, une histoire centrée sur le Joker et Harley Quinn par-là, ou un Batman hors du temps par ailleurs. Le lecteur moyen de comics est habitué au cross-over et autres hors-séries. Il préférera toutefois toujours la continuité qu’on semble retrouver depuis le Rebirth de Geoff Johns, à l’instabilité d’un univers en proie au big bang.

Que vous le croyiez ou non, on ne retire aucun plaisir à partager toutes ces vraies ou fausses informations. Tout ce bruit ambiant autour de l’état de santé du DCEU. Ce n’est pas par gaieté de cœur que je me lève le matin en découvrant tous ces reports. Malheureusement, pour vous comme pour moi l’amateur de comics et de cinéma, cette actualité du DCEU est partie intégrante du marasme dans lequel Warner Bros s’enfonce depuis la réception critique comme commerciale de Batman v Superman. Qui sait, à force de rendre les spectateurs et les lecteurs mécontents, le studio investira peut-être dans un plan pour venir à bout du Minotaure.

Alors oui, Warner Bros a un peu lancé la foule du Hall H avec un panel de films à sortir. Mais en aucun cas, ce souhait ne figure parmi un programme, une vue d’ensemble sur les envies du studio pour les prochaines années. Oui Wonder Woman a cartonné, oui Aquaman est en bonne voie mais Barry Allen n’a pas encore trouvé chaussure à son pied. Ni même Suicide Squad 2 que Warner Bros voudrait rusher. Il faudrait commencer par engager des réalisateurs avant de songer à leur retirer toute liberté artistique. Si la lecture des aventures de Batman nous a appris quelque chose, c’est la nécessité de toujours avoir un plan. Warner Bros ferait mieux de suivre les pas d’un de ses héros.