Review VF : Les Archives de la Suicide Squad Volume 2

On vous a pas mal bassiné avec la Suicide Squad de Ostrander, vendu comme une oeuvre unique, un Ostrander livrant un comic-book intelligent et parfaitement conçu. Alors plutôt que de vous livrer un avis allant dans ce sens, faute certainement à des attentes poussées par ces mêmes avis, je vais ici partager un avis un peu plus mitigé, tout en expliquant ces défauts et la manière de les percevoir.

Piège de cristal

Suicide Squad, c’était pas ultra-sexy et bourré de romances pseudo-psychologiques, c’était un rassemblement d’éléments kitschs, de véritables ratés menés par des gros bras à l’esprit sombre. Des vies déchues qui n’en attendent plus rien, ou qui y trouvent une cause – plus ou moins – juste à défendre. John Ostrander signe l’ensemble des numéros, accompagné de Paul Kupperberg pour les épisodes de Checkmate lors d’un crossover massif. Ce beau pavé de plus de 500 pages est déjà un bel investissement dans le temps de lecture. De quoi vous occuper une bonne partie de la semaine au moins. Suite directe du premier tome de la collection, on retrouve le fil rouge du titre qu’est l’équipe Jihad, ainsi que diverses aventures, des moments forts dans la vie de l’équipe, pour déboucher sur un crossover explosif en onze parties : Janus Contract.

On s’élance dans une histoire déjà lancée, et dont les événements ne cessent de s’enchaîner. On touche directement aux grandes qualités du récit. L’univers est parfaitement approfondi. Chaque personnage a son caractère propre, des réactions logiques avec son entourage, et le système d’agence, et les complexités dans les missions proposées, actions réalisées vont de soit. Je ne vois aucune faille dans le fonctionnement du récit, ni des équipes, qui peuvent surprendre de par la composition. Ceux étant attachés à l’équipe d’origine risquent de trouver des variantes assez surprenantes ici avec beaucoup de personnages qui vous seront inconnus. Un très bon moyen de les découvrir. Des moments forts, des épisodes surprenant dans leurs constructions, créant même des contrastes. On sent sur certains numéros comme des envolées de John Ostrander, dont la mission secrète de Rick Flag et d’autres qui risqueraient d’être vues comme du spoil. Une écriture qui donne une intensité lors du numéro, voir de la scène, ce qui laisse penser qu’il s’agit d’un niveau que le scénariste pourrait atteindre sur chaque épisode.

Un côté Expendables

Et cela se ressent surtout lors de grandes scènes d’action. Le grand défaut du titre c’est cette action excessive, qui créée un certain effet sur le coup, mais dont la longueur, et les successions d’explosions, entraînent une lassitude. Comme le sentiment d’exagération donnant au final à ces scènes l’impression de regarder un nanar, sans les répliques niaises. Parce qu’on ne peut enlever au titre ses dialogues. Jamais, le titre ne tombe dans la niaiserie. Les discussions sont pertinentes, même si parfois lourdes et difficiles. Un effet de lourdeur étant la contre-partie d’un univers aussi développé. Plus l’on avance dans la lecture, plus on touche au climax qui est l’événement final. Et pour cela, Ostrander développe l’ensemble des camps s’opposant, leurs intérêts, les tensions, un peu comme il a pu le faire avec les problèmes en Russie dans le premier volume, en plus poussé encore.

Terriblement ancrée dans l’esprit des années 80, cette Suicide Squad transpire la nostalgie à plein nez. Sans avoir besoin de faire référence à une oeuvre marquante, la représentation du monde à cette époque suffit. Le port de la moustache, les longs manteaux marrons, et ces costumes aux couleurs flashs suffisent. Pourtant, les nouveaux personnages présents ne proviennent pas tous de cette époque et gardent néanmoins leurs costumes d’origine. C’est dans l’écriture même de Ostrander qui nous livre une série découpée différemment. Un formant connu avec un fonctionnement différent, relevant néanmoins du cinéma. Un travail remarquable, malgré quelques différents dans certaines répétitions lassantes elles aussi.

Toujours accompagné de Luke McDonnell au dessin, l’album est, dans son ensemble, très beau. Un délice pour les yeux, le dessinateur, si son style peut paraître commun, trouve ses grandes qualités dans l’émotion retransmise, l’intensité perçue. Dans une parfaite gestion de la mise en scène, de l’action et du plan. Il parvient, derrière un aspect classique dans sa représentation fidèle à chaque personnage, derrière toutes ces couleurs claires, à faire passer d’un sentiment tout à fait commun, nous faire sortir du statut de lecteur poussé par Ostrander et ses longs dialogues, à celui de réel spectateur aux émotions manipulées par l’image.

Les Archives de la Suicide Squad est encore une fois une réussite. Qui pouvait s’attendre au contraire ? Il n’en est pas pour autant dénué de défauts, même si mineurs. Les amateurs d’action excessive trouveront leur plaisir, tout comme ceux en quêtes de petites pépites. Comme je l’ai dit, ce volume possède ses scènes fortes, qui sauront, chez certains, faire couler une larme ou deux. Parce que ce Deadshot est très loin au dessus de Will Smith.

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Watchful

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Rédacteur depuis 2015, j'écris dans le but de partager ma passion pour les comics et entretenir ce sentiment de découverte. Bercé par Batman, mon cœur se dirige toujours vers l'éditeur aux deux lettres capitales.
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2 Commentaires
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Strax
Strax
6 années il y a

J’ai fini la lecture de ce deuxième tome ce week-end, et si j’ai éprouvé autant de plaisir qu’avec le premier tome, je dois avouer que le crossover « the Janus Directive » m’a quelque peu déboussolé !
L’histoire était prenante et bien écrite, mais avec la participation de Firestorm, de Checkmate et du Manhunter, on se retrouve dans une intrigue qui nous dépasse littéralement, avec des personnages et des situations qui nous tombent dessus comme la misère sur le pauvre monde. Et ce dès les premières pages du crossover !
Pas facile de suivre et de s’y retrouver, mais une fois que tous les éléments sont présents, on essaie de raccrocher les wagons tant que faire se peut. J’imagine très bien que des lecteurs plus jeunes galèrent à ce stade de la lecture.
Cela étant dit, Ostrander fait toujours plaisir à lire par la variété de ses missions et la maîtrise de ses personnages. L’apparition d’Oracle dans le DCU est un plaisir à voir avec le recul des années, et cette histoire d’entarteur donne droit à de jolis intermèdes qui tombent toujours au bon moment ! :D

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