Review Express TV – Preacher S02E04-E05

L’été se poursuit tranquillement, tout comme la seconde saison de Preacher dont nous vous parlons régulièrement sur le site. L’adaptation du comicbook culte de Garth Ennis et Steve Dillon trouve ses marques sur AMC, et nous profitons des deux derniers épisodes proposé pour vous en faire de petites critiques express, afin de vous inciter plus que jamais à vous mettre à Preacher. Que ce soit du côté tv, ou celui des comics ! A bon entendeur.


Séries Live-Action

PREACHER S02E04 – Viktor

review PREACHER S02E04

Scénario : Craig Rosenberg Réalisation : Michael Slovis

Avec ce quatrième épisode, il est enfin possible de voir la série opérer une pause dans son rythme de croisière consistant jusqu’à présent en une éternelle course en avant. Plus intimiste, Craig Rosenberg divise le groupe et remet d’une bien belle manière le personnage d’Eugene sur le devant de la scène. Ainsi, de cette éclatement du petit groupe né par conséquent plusieurs trames scénaristiques distinctes. D’un côté, Tulip reste enfermée dans un grand manoir à la périphérie de New Orleans dans lequel elle va devoir faire montre de diplomatie dans une climat plus que tendu. Néanmoins, bien que cette intrigue personnelle soit plutôt avare en renseignements sur le personnage et qu’il soit dès le début évident que son petit copain de prêtre viendra la sauver à grands coups de Genesis, Ruth Negga arrive avec brio à transposer à l’écran le marasme intérieur de son personnage. L’épisode introduit aussi un nouvel environnement dans la série : l’Enfer. Se présentant sous la forme d’un milieu carcéral sordide peuplé de dictateurs, bourreaux et autres joyeusetés, le gentil gamin du Texas qu’est Eugene est jeté dans une jungle de sociopathes en puissance, l’occasion de se faire un nouvel ami : Hitler. Évitant le traitement habituel que lui réservent les autres médias, le chef du Reich allemand est ici présenté sous le prisme de ses faiblesses et de ses failles plutôt que sous l’angle du boucher eugéniste. Ce traitement rafraîchissement fait naître chez le spectateur un sentiment étrange oscillant entre le dégoût que le meurtrier inspire habituellement et la compassion de voir l’ancien nazi se repentir et réaliser ses crimes, rendant par conséquent ce dernier presque attachant, presque. A contrario, le revirement soudain d’Eugene, personnage auquel le spectateur s’identifie, s’avère assez choquant de par son caractère inattendu, quoiqu’au final, tout cela ne soit qu’une mise en application d’une simple règle entendue maintes et maintes fois : entre manger ou être mangé, le choix est vite fait.
De leur côté, Jessie et Cassidy mènent toujours l’enquête visant à retrouver la trace du vieux barbu ayant déserté son trône sacré. Évitant de forcer l’humour et malgré le fait qu’il puisse, passé la moitié de l’épisode, être irritant de voir le vampire passer les ennuis de Tulip sous silence, le tout s’avère véritablement plaisant à suivre et correctement maîtrisé. Le réalisateur se permet même un caméo, anecdotique certes, mais diablement amusant de l’acteur Frankie Muniz, star de la série Malcolm. Bien qu’il puisse être reproché que la structure scénaristique de cette intrigue soit cousue de fil blanc, le tout se rattrape fortement dans son final, offrant un combat brillamment chorégraphié et filmé en plan séquence – ce qui est très appréciable à la fois pour la qualité visuelle de l’ensemble mais aussi pour l’intensité de l’action présente à l’écran – saupoudré d’un zeste de Billy Joel en fond. En conclusion, un nouvel épisode de très bonne facture. En espérant que la série continue sur sa lancée.

– Blue

Note : 8,5/10

PREACHER S02E05 – Dallas

review PREACHER S02E05

Scénario : Philip Bruiser Réalisation : Michael Slovis

Il serait difficile pour moi de dépeindre ce cinquième épisode autrement que par ces termes : les Feux de l’amour façon vitriol. Après la révélation d’un mariage liant Viktor, un mafieu local, et Tulip, l’amour de sa vie, Jessie voit rouge. L’occasion à la fois d’en apprendre plus sur le mystérieux passé de criminels de nos Bonny and Ecclesiastic Clyde préférés, mais aussi de se concentrer sur les liens unissants le trio de héros. En effet, pas de Eugene cette semaine, mais que l’on se rassure, nul besoin d’aller voir du côté de l’enfer pour trouver une atmosphère lourde et oppressante, Jessie s’en charge déjà. La performance de Dominic Cooper est véritablement glaçante. Froid, perdu dans un chaos émotionnel et menaçant de sombrer dans la folie, le pasteur est aussi terrifiant qu’imprévisible, et fait ressentir cette instabilité à la fois au spectateur, mais aussi aux autres personnages, totalement désemparés devant ce changement d’attitude. Seul Cassidy semble pouvoir remédier à cette situation de crise, et c’est pour le mieux. En effet, le rôle du vampire junkie gagne en consistance aidé par la performance de son interprète, tout en retenu, et permet de développer le pilier de bar aux lunettes rouges autrement que part son aspect humoristique. Du très bon en somme.

Mais plus que simplement faire avancer le scénario,  c’est une véritable critique sociale à laquelle ce livre cet épisode par le biais de ses flashbacks. Une critique du temps qui passe et de la monotonie dans laquelle s’embourbe la population. Une critique d’une multitude de personnes partagées entre leur peur de quitter la stabilité d’un mode de vie qui ne leur convient pas mais qui ne trouvent pas la force de le faire. Michael Slovis joue avec le montage et le rythme afin de retranscrire cette sensation à l’écran, et appuie son propos par de nombreuses méta-références plus ou moins dissimulées telles que la diffusion de cours de peintures de Bob Ross sur l’écran cathodique de Jessie, renvoyant à l’endormissement progressif du monde. Parenthèse culture : Bob Ross, particulièrement connu dans le milieu de l’art américain, est un artiste dont les vidéos trouvent aujourd’hui, après sa mort, un second souffle dans la communauté ASMR pour leur effet assoupissant. En opposition au pasteur, Tulip offre une alternative à l’attitude de son compagnon. Poursuivant une vie malsaine et dangereuse pour elle, mais épanouissante d’un point de vue intellectuel et émotionnel, la tueuse à gage refuse de se laisser aller à l’apathie générale et vivre par procuration en idolâtrant un modèle comme le fait Jessie avec John Wayne. Le retour du Saint of Killer en fin d’épisode permet à l’intrigue d’enfin renouer à ce qui fait le sel de la série, une inarrêtable course en avant à la recherche de Dieu, et ce n’est pas pour me déplaire.

– Blue

Note : 8,5/10

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Mocassin
Éditeur
6 années il y a

En effet, de très bons épisodes ! J’ai particulièrement aimé le fait que la série réutilise son montage propre à l’enfer pour décrire le quotidien de Jesse et Tulip.
Et très bonnes critiques Blue, vraiment !

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