Le kiosque Justice League Rebirth est revenu avec un second numéro disponible depuis le 7 juillet dernier, pour la modique somme de 5,90€. Au programme, huit numéros pour ce kiosque épais, mais la totalité des titres vaut-elle le coup de l’achat ? L’argument quantitatif est-il à la hauteur du qualitatif ? Découvrez-le avec nos avis sur les titres qui composent ce nouveau kiosque proposé par Urban Comics !
Numéro précédent : Justice League Rebirth #1 | La suite dans : Justice League Rebirth #3 |
Justice League #1-2
- Scénario : Bryan Hitch– Dessins : Tony S. Daniel, Sandu Florea – Colorisation : Tomeu Morey
Bryan Hitch entre ici dans une période “destruction massive” et nous dégoûte dès les premières pages avec un petit message complètement gratuit sur la paix par la guerre à travers le personnage de Wonder Woman au message bien trop lisse de l’incompréhension des guerres de religion. On aurait pu croire à une orientation pour le moins osée de l’auteur et l’éditeur, mais ce n’est ici qu’un simple moyen pour lui d’ouvrir vers l’arrivée d’une menace, à coup de grandes explosions, de destructions. Et c’est bien tout ce que je peux en dire sur le scénario. Hitch ne fait que présenter ses personnages et leurs statuts, aucune profondeur, juste une conséquence inexpliquée, que tentera de résoudre la ligue. Rien de plus.
Fort heureusement, Tony Daniel est là pour illustrer le tout. Son trait impressionne toujours, son Batman ressemble fortement à celui de Jim Lee, et ses mises en page dynamiques rehaussent l’intérêt de ces épisodes. Malheureusement, la colorisation gâche une bonne partie du travail de l’artiste. Les nuances donnent un air maladif à l’ensemble des personnages, et une sorte de filtre empêche la diffusion de couleurs vives, accentuant une sorte division au sein de la ligue où chaque personnage se retrouve dans son coin, et les discussions à coups de communicateurs. Une colorisation sans aucun parti pris artistiques, dont on ne peut justifier le résultat que pour une sorte de réalisme accentué. A croire qu’atténuer les couleurs pourrait rendre un comics plus réaliste, alors que ces couleurs restent présentes, mais ce filtre supprime cette différenciation entre super-héros et êtres humains. Peut-être est-ce voulu, mais le rendu est bien moins plaisant, et si l’effet était recherché, une autre colorisation pouvait rendre le tout plus agréable. Au final, Justice League est une petite déception, et le cliffhanger n’annonce rien de bon.
Watchful |
Note : 4/10 |
Action Comics #959-960
- Scénario : Dan Jurgens – Dessins : Tyler Kirkham – Colorisation: Ulises Arreola, Arif Prianto
Le combat continue contre Doomsday et ce qui est clair c’est qu’avec un ennemi de sa taille, ça ne va pas se conclure en quelques épisodes. L’affrontement est intense et parsemé de petits éléments. Dan Jurgens réussit bien son écriture. On est happé dans le combat tout en étant titillé par les dialogues entre les personnages et tout comme eux on attend les révélations que chacun semble avoir pour les autres. Même le mystérieux Oz semble surpris de la présence de Clark Kent. A l’image de Lois et Jon, on se retrouve à être témoin du combat. Les relations entre les personnages évoluent et progressent dans la tolérance si ce n’est la compréhension. Du coup, c’est un bon point.
Tyler Kirkham est connu pour être un super artiste, ici, j’ai été déçu par son style manga jusqu’au bout des cheveux. Ce n’est pas la retranscription de l’action qui est juste mais dans les visages et les corps. Déjà les têtes sont hyper carrées pour les hommes comme forcies jusqu’à ressembler à du Madureira. Et les corps, c’est tout comme. Superman semble aussi épais qu’un Doomsday sur certaines cases. Après, je chipote parce que je connais le style du bonhomme. Car ça reste globalement bon. Surtout certains découpages comme les cheveux de Lois racontant l’histoire de Doosmday. Son encrage est beau et s’accompagne d’une belle colorisation. Bien que je ne la trouve pas forcément en adéquation avec l’histoire. J’aurais plutôt vu une couleur comme sur Justice League pour cet affrontement. Ici, je trouve que c’est flashy et brillant. Ca sonne parfois faux.
James Edge Grayson | Note : 8/10 |
Flash #3-4
- Scénario : Joshua Williamson – Dessins : Carmine Di Giandomenico, Neil Googe – Colorisation: Ivan Plasciencia
Honnêtement, donner des pouvoirs de Flash à plein de gens, ça pourrait faire un drôle d’Elseworld mais sur une série classique, on sait que ça ne va pas durer et que tous ou presque vont perdre leur pouvoir. Néanmoins, comme le dit Flash, ça fait plaisir de le voir entrainer tout ce beau monde et personnellement, même si je sens que tout n’est pas clair avec tout les proches de Barry, j’aime bien August et son costume d’acolyte. Je persiste à dire que l’écriture me rappelle celle des débuts de new 52, peut-être est-ce cette histoire autour de la force véloce. Certains diront « encore! ». Personnellement, ça ne me dérange pas. Il y a pas mal de suspens sur qui est derrière tout ça et qui est Godspeed, le Flash blanc au costume stylé. Oublie le demi-masque Barry, l’intégral c’est soo 2017. Par contre, Barry se comporte comme une petite fille et sa première amourette, surtout dans le deuxième épisode et son final tout… naze. Dommage, j’espérais plutôt une révélation de qui est le méchant ou un truc du genre.
En parlant de style, les dessins divisent. Je sais déjà que tout le monde n’est pas fan de Carmine Di Giandomenico comme moi, mais son style taillé à la serpe donne du caractère alors que juste derrière, passer à Neil Googe que je ne connaissais pas, ça fait très mainstream voire parfois pas beau. Il y a un côté épuré sympa qui marche bien sur les visages féminins. Flash lui, s’il est réussi ressemble parfois à Grant Gustin en costume. Alors, ça plait ou pas. Je trouve que les styles tranchent trop entre eux même à l’encrage. Le coloriste qui reste le même n’aide pas à la fluidité de lecture. Vraiment dommage au milieu d’un run.
James Edge Grayson | Note : 7,5/10 |
Hal Jordan & The Green Lantern Corps #1-2
- Scénario : Robert Venditti – Dessins : Rafa Sandoval, Jordi Tarragona – Colorisation: Tomeu Morey
On retrouve ici Venditti et Sandoval sur le titre principal Green Lantern, et en découle un avis très mitigé. Le plus grand plaisir ressenti au fil de la lecture est incontestablement dû aux planches de Rafa Sandoval. Ses traits raides pour les effets de mouvement, et ses plans efficaces pour les scènes d’action rendent le numéro supportable. De même pour la représentation des aliens, domaine dans lequel l’artiste excelle, et étonne vu la quantité de races représentées. Alors que sur le plan graphique, le titre s’en tire bien, l’écriture de Venditti laisse perplexe. Il passe d’un plan à un autre pour donner l’illusion d’une intrigue, alors que Sinestro ne fait que préparer un retour, comme vu dans le numéro Rebirth, alors que de son côté Hal Jordan cherche ses amis. Le scénariste profite du changement de statu quo pour relever une forme de tension qu’il ne réussit pas à diriger, mais seulement à rappeler au lecteur, comme pour essayer de donner de l’importance au titre. Le manque de pertinence, dans ces deux numéros, des interventions de Hal Jordan, laissent perplexe, et l’étrange motivation de Sinestro d’agir à ce moment précis interroge. Si le titre semble prendre une bonne direction pour reconstruire le Green Lantern Corps, le traitement réservé aux futurs numéros peut faire peur. Si les numéros ne sont pas mauvais, ils ne justifient en rien l’achat du magazine pour le moment.
Watchful | Note : 5,5/10 |