Review VF – Batman Rebirth #2

Batman Rebirth continue en kiosque avec ce deuxième numéro. La Bat Family et ses auteurs s’en sortent-ils toujours aussi bien? Avec trois épisodes de Batman, trois de Detective Comics et deux de Nightwing, le programme est chargé ! Découvrez tout de suite nos avis sur ce magazine disponible depuis le 7 juillet dernier pour le prix de 5,90€. Bonne lecture !

Batman #3-5

• Scénario : Tom King – Dessins : David Finch – Colorisation : Jordie Bellaire

Trois épisodes de Batman qui ont chacun une portée différente. On passe des origines de ces nouveaux venus, à un événement important qui agira sur les prochains arcs du titre Batman, en passant par quelques teasers d’un événement proche. Un tas d’éléments quant au scénario qui facilitent la lecture du titre. Tom King disperse ses indices dans tous les sens, et cette lecture rend le tout plus compréhensible et les liens cohérents. N’en déplaise aux allergiques des affrontements extrêmes, Batman conserve ici son aspect blockbuster délirant, dans la même veine que le premier numéro. Destruction exagérée, explosions excessives, mais d’une efficacité indéniable. Moyen d’en mettre plein la vue, sans jamais perdre de vue le traitement de ses personnages. Plus fort qu’un simple “Je suis Gotham”, Tom King joue sur la compréhension du sentiment de la peur, ses conséquences comme son traitement par la personne affectée.

Ce qui pourrait déplaire est que Batman n’a plus cette image de personnage invincible. Il est humain et se retrouve face à une variante de sa personne, sans être une sorte de dopplegänger. Derrière cette action massive, et en aucun cas indigeste, Tom King place sa vision d’un Batman fort, qui repousse les limites de sa plus grande faiblesse, son appartenance au genre humain. David Finch étonne, après un passage sur Wonder Woman déplorable, son travail est soigné, agréable. On pourrait reprocher, en rapport à l’histoire, son style très efficace lors des scènes d’action, et ne joue sur la mise en scène que lors de scènes du genre. Les scènes plus dramatiques sont bien moins fortes, la faute à une mise en scène à la fois efficace pour les affrontements, et classique lors des cliffhangers, laissant un entre-deux bien trop calme. A trop cacher le sentiment derrière l’action, le drame se perd un peu pour au final surgir. Trois numéros très agréables à lire, servis par une équipe artistique sachant doser l’action. Loin d’être sans défauts, Batman mérite son titre de série principale.

Detective Comics #937-939

• Scénario : James Tynion IV – Dessins : Eddie Barrows, Alvaro Martinez, Al Barrionuevo – Colorisation: Adriano Lucas, Brad Anderson

James Tynion IV fait fort avec cet arc. En plus de très bien gérer la Bat-family, et l’intégration de Clayface, il la met à mal de manière intelligente. Les plus grands fans de Batwoman pourront trouver à redire, puisque sans insulter le travail Rucka, Tynion pousse un aspect de Kate Kane à son paroxysme. Néanmoins, le titre trouve un ennemi aux convictions parfaitement construites, un Batman plus classique que celui que nous pouvons voir dans son titre solo, et une tension constante. Si celle-ci vient à redescendre, un nouvel élément s’ajoute et s’octroie une importance dans la conclusion s’il n’est pas déjoué, ou arrêté. Detective Comics ne marque que très peu de pauses, et pourtant ne tombe jamais dans aucun effet de lourdeur ou effet de répétition au cours de la lecture. Le lecteur est tout de suite pris dans la lecture, aidé par les superbes planches de Martinez, Fernandez et Barrows. Si Barrows se démarque particulièrement avec une colorisation plus “soignée”, les planches de Martinez et Fernandez ne sont pas à négliger. Ces artistes ont des styles possédant quelques différences mais cohabitant parfaitement dans ce magazine, et j’insisterais même sur le fait que Martinez appuie un aspect cher aux lecteurs des années 2000, avec un style rappelant ces années, de par sa mise en scène du chevalier noir, de la représentation d’une fumée plus épaisse, usant bien moins d’outils permettant un rendu dit “réaliste”. Bien plus tenu par une représentation du comic-book. Et c’est assez rare pour le souligner. Detective Comics est une nouvelle raison de suivre Batman Rebirth, parti pour être le meilleur magazine du mois.

Nightwing #2-3

• Scénario : Tim Seeley – Dessins : Javier Fernandez – Colorisation: Chris Sotomayor

Quand Nightwing se retrouve tiraillé par sa conscience, ou plutôt ses consciences représentées par Raptor et Batgirl, cela nous donne ces deux numéros écrits par Tim Seeley.

Dick découvre son nouveau partenaire tout en faisant des comparaisons avec Batman. On sent que Tim Seeley connait son personnage via certaines scènes comme l’intro qui rappelle Batman TAS : Blessures anciennes. A chaque fois que je vois ce genre de référence, je ressens à quel point Tim Seeley est parfait pour l’écriture de Nightwing. Evidemment on est dans une histoire d’agent double et des faux semblants, il va y en avoir. Ce qu’il fait que Nightwing va devoir prendre des décisions qui vont le faire pencher dans la lumière ou l’ombre. Et comme je parlais de Batgirl, Seeley insiste bien sur le fait qu’ils ne sont jamais sur la même longueur d’onde au même moment. Alors, le fan de couples dans les comics et de celui-ci en particulier que je suis rage mais comme c’est bien écrit, ça va. En plus, ça me donne l’impression d’un plus grand plan. L’espoir fait vivre… et le fan de Nightwing doit avoir de l’espoir non?

Les dialogues sont toujours soignés et semble briser un peu le quatrième mur à plusieurs moments et j’aime trouver ça dans du Nightwing. Et alors, qui est-ce qui dessine? Javier Fernandez, toujours. L’artiste capable d’avoir deux styles en un. Ses gros plans sont différents que ses plans larges. On a des personnages parfois ultra détaillés avec des jeux d’ombres de fous et qui claquent bien. Et un style un peu minimaliste mais précis qui marche tout aussi bien. Une action qui a du punch et des décors dessinés comme des personnages. J’entends par là qu’ils sont dessinés pour leur importance ou de façon minimaliste. Ca met de suite dans l’ambiance. D’ailleurs, Chris Sotomayor n’y est pas non plus pour rien. Ses couleurs se marient à la perfection.

Pour ce retour dans le costume de Nightwing à mi-chemin entre l’espion et le super-héros, Seeley et Fernandez continuent de transformer l’essai. C’est vraiment au top. C’est proche de la perfection.