Nouvelle semaine et nouvelles critiques pour les sorties DC Comics et Vertigo de la semaine, avec dans l’ensemble des titres qui se laissent lire pour la plupart, sans être de véritables pépites ! Du bon, du moins bon, c’est à découvrir ci-dessous !
Le Coup de Cœur Justice League #24 |
Le Top Nightwing #24 |
Le Flop Cyborg #14 |
N’hésitez pas à laisser vos impressions, critiques et avis sur vos lectures de la semaine dans les commentaires ! Bonne lecture, et vive les comics !
VERTIGO
EVERAFTER : FROM THE PAGES OF FABLES #11
“Assez sympathique”, voilà les mots qui décriraient le mieux cet avant dernier numéro d’Everafter. Les dessins sont plutôt réussis, et les auteurs s’en sortent dans l’ensemble bien au regard de la nouvelle de l’annulation de la série, et par conséquent de l’impossibilité manifeste de mise en chantier d’un nouvel arc narratif. Néanmoins, en dépit de ce postulat peu glorieux, force est de constater que l’idée de la baby-sitter banshee fonctionne, revenant même, toutes proportions gardées, à ce qui a fait les grands jours de Vertigo. Après, ne nous le cachons pas, ce n’est pas avec ce numéro que la série gagnera son rang de “série méritant le coup d’oeil”, loin de là, mais il m’est impossible de ne pas me dire que si celle-ci avait, dès son premier numéro, suivi ce chemin, peut-être en aurait-t il été autrement aujourd’hui.
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SAVAGE THINGS #5
Reprise de Savage Things et du plan de Cain pour mettre la ville à feu et à sang. Abel est toujours à sa poursuite et si certaines pistes se dessinent un peu, la ligne de route reste encore floue et il serait temps que l’auteur apporte quelques réponses à son lectorat s’il veut continuer à le maintenir impliqué dans le récit. Moustafa fait un travail correct dans la continuité des numéros précédents, bien que la mise en page soit un peu fade et que l’artiste ne verse plus dans les phases très graphiques des débuts, qui avaient le mérite de réveiller tout le monde. Numéro après numéro, Savage Things conserve un certain capital sympathie, mais n’arrive pas à convaincre qu’elle est à la hauteur des grands titres de Vertigo.
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BEYOND DC UNIVERSE
INJUSTICE 2 #13
Le numéro de cette semaine joue à fond la carte de l’émotion. On assiste à un enterrement puis aux prémices d’un mariage, alors que la tension entre nos héros et la faction prête à libérer Superman reste palpable. Certes, rien de très original n’est proposé, mais la caractérisation des personnages est vraiment réussie et l’on peut être émus par certains événements qui se produisent dans cet épisode fort bien écrit. Injustice 2 est un titre très solide, bien mieux scénarisé que le jeu dont il est tiré, et l’on prend du plaisir à le suivre. Les graphismes sont efficaces et viennent avantageusement compléter le comic-book, qui sert de fer de lance à la gamme digital first.
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DC UNIVERSE
BANE : CONQUEST #3
Numéro de rattrapage pour Bane : Conquest qui amorce un axe nouveau à l’arrivée de sa première moitié, plus en accord avec la proposition de départ du titre – il fallait donc attendre un peu. Le team-up s’achève dans une première moitié un poil bourrine et à peine distrayante, mais alors que Dixon nous laisse croire à un Bane très neuneu, c’est les stratège qui finit par prendre le dessus, et ce n’est pas déplaisant. Reste que graphiquement ça ne casse pas trois pattes à un canard, le style de Nolan étant malgré tout daté. Mais ça plairait aux afficionados des années ’90, certainement.
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BATMAN #26
Après un premier chapitre plutôt entraînant, Tom King poursuit sa longue phase d’exposition pour la War of Jokes and Riddles dans laquelle l’escalade de violence se poursuit entre les deux super-vilains. Batman reste à nouveau très en retrait et ne fait d’ailleurs pas honneur à ses capacités de Chevalier Noir, se contentant de suivre, impuissant, la traînée de cadavres fumants dans sa ville. Reste que Joker, et Riddler de l’autre côté, prennent une belle forme sous la plume de Tom King qui réussit à se les approprier à sa façon, sans les dénaturer non plus. La composition de Janin offre à nouveau à plusieurs reprises de très belles planches. Maintenant on reste quand même sur sa faim avec une impression de redite vis-à-vis du premier numéro (dans ce que ça raconte, qui est sensiblement similaire, jusqu’à la structure narrative et le gimmick de la dernière planche). De bonne facture, mais il faudrait avancer un peu plus, messieurs.
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CYBORG #14
Nous proposer un comic-book qui navigue à vue entre un mauvais épisode de transformers, puisque notre héros castagne du robot, et de la mauvaise blaxploitation des années 70 n’est pas une bonne idée. Si quelqu’un pouvait en parler aux autorités compétentes, chez DC, ce serait plutôt pas mal. Plus sérieusement, ce numéro est vraiment déplorable, on se fout totalement de ce qui peut arriver au héros, puisqu’il manque de charisme et qu’on ne peut pas s’attacher à son histoire, dont on ignore presque toujours les enjeux. Seule la présence de Beast Boy vient nous rappeler les belles heures de la série Teen Titans, qui nous manquent tant. Les dessins sont corrects, mais on se demande toujours pourquoi l’on gâche tant de papier pour ce titre.
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DEATHSTROKE #21
Changement de direction et début prometteur sont les maître-mots de ce numéro. Comme indiqué en gros sur la couverture, une nouvelle ère commence pour Deathstroke. Le mercenaire semble avoir changé et être devenu une sorte de héros. Un héros à la tête d’une équipe de jeunes justiciers dont les motivations de chacun forment le cœur de ce numéro. C’est une piste intéressante et risquée à la fois car assez casse-gueule finalement tant on ne connaît pas du tout Slade Wilson sous cet angle. Malgré cette volonté de relancer le titre sur de nouvelles bases, le numéro contient de nombreux renvois à ce qui s’est fait dans le passé, soit à la série elle-même, soit à d’autres séries de l’ère Rebirth voire même New 52. Les dessins, bien que mainstream, sont corrects et accompagnent le propos de Priest dans le même style que ce qui se fait depuis le début de la série mais l’action est mal mise en scène et assez pauvre. Néanmoins la série pourra bénéficier de cette relance pour attirer de nouveaux lecteurs et, comme depuis le lancement, sera à suivre étant donné la qualité d’écriture toujours au rendez-vous.
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GREEN ARROW #26
Oliver Queen bouge un peu pour ce nouveau chapitre de Green Arrow, où l’Archer retrouvera Flash. Si vous vous rappelez la dernière fois qu’Ollie a tenté de rejoindre la Justice League (il y a bien longtemps maintenant), il n’avait pas forte impression et Ben Percy joue là dessus en créant une sorte d’animosité entre les deux qui pourrait en surprendre quelques uns. Le team-up reste cool, certains de leurs dialogues sont intéressants, mais en si peu de temps, il reste peu exploité. On appréciera également le fait qu’on voit ce que font Emiko et Black Canary à Star City pendant qu’Ollie est absent. Sinon, l’histoire en elle même est ultra-anecdotique et ne sert qu’à passer au niveau suivant, même si l’auteur fait l’effort de trouver un bon moyen de lier le background actuel des deux personnages. Sur les dessins, Stephen Byrne fait du bon travail, malgré l’habitude qu’on a pris de voir Ferreyra et Schmidt. En conclusion, le premier team-up de cet arc de Green Arrow est divertissant mais bien creux.
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GREEN LANTERNS #26
J’ai l’impression d’avoir déjà passé 3 ou 4 numéros par Humphries à me taper du flashback/aparté sur Volthoom et ça commence à devenir sérieusement agaçant. D’autant plus que la backstory développée ici, si ce n’est qu’elle fait écho au run de Johns, est hyper simpliste et suit un schéma narratif usé depuis des décennies. Alors qu’Humphries aurait la possibilité s’approprier le personnage, il en fait un vilain creux et ce n’est pas sa relation avec Rami qui va mieux aider la caractérisation. Reste un numéro pas complètement inintéressant pour ce qui relève du lore des Green Lanterns, mais honnêtement, vous aurez oublié ce numéro bien rapidement. Les dessins sont honnêtes, dans la veine de ce que la série nous propose, c’est à dire que c’est pas fantastique sans être affreux. Meh.
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HARLEY QUINN #23
La série Harley Quinn est repartie dans ses travers et le numéro qui nous est proposé cette semaine est tout bonnement inaccessible à ceux qui n’ont pas suivi les délires de l’équipe créative, qui a inventé tout un microcosme stupide autour de l’anti-héroïne. C’est franchement redondant, l’écriture est mécanique et l’on sent que le tout a perdu son âme. Lire un comic-book aussi désincarné est un petit calvaire en soi, et il vous faudra de la patience pour ne pas balancer ce bouquin dans un coin, où il finira dans l’oubli total. C’est dommage, tant le personnage a un potentiel intéressant depuis son émancipation. Fort heureusement, le petit back-up, qui poursuit l’histoire du Joker et de la protagoniste est fort réussi, plus que les pages pour lesquelles on est censé vouloir lire ce livre. Ajoutons à cela des dessins corrects, qui permettent à l’ensemble d’être considéré comme un produit marketing correct, à destination des inconditionnels d’Harley Quinn, mais ce n’est pas ce que l’on cherche quand on estime que la bande-dessinée est aussi un art.
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JUSTICE LEAGUE #24
Difficile de dire ce que je pense de ce numéro. Très plaisant à lire, il n’en reste pas moins qu’il y a un petit quelque chose qui gêne l’ensemble. Visuellement magnifique tant au niveau du trait que de la colorisation, sobre mais juste, cet espèce de tie-in se concentre sur Mera suite aux événements qui ont touché son mari dans la série Aquaman. Cherchant à se venger, elle n’imagine pas la conséquence de ses actes et le numéro permet de revenir à l’une des caractéristiques de la Justice League malheureusement trop oubliée lors des numéros précédents, à savoir le fait de se poser et de discuter calmement d’un problème pour le résoudre (incroyable). Abnett a beaucoup de choses à raconter ou, au minimum, à aborder mais la pagination l’empêche de développer ses idées à tel point que l’on a une désagréable sensation de rush une fois arrivé à la fin. Il y a ici le potentiel d’un arc complet dont l’aboutissement (l’intégration de Mera à l’équipe) pourrait être très intéressant. D’autant plus que l’on peut voir ici l’impressionnante puissance du personnage. Malheureusement, impossible de dire si ce numéro aura une quelconque incidence sur la suite de la série ou si Hitch tiendra compte de cet interlude dans ses incessants récits aux allures de mauvais blockbusters.
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NIGHTWING #24
Nous avions laissé notre héros favori face à une ribambelle d’ennemis. Et bien, nous le retrouvons à les fuir pour les affronter un par un, ou plutôt groupe par groupe. Le tout avec ses pensées sur son entrainement par Batman qui amèneront Dick à présenter ses ennemis, leurs dangerosités et comment les battre, du coup. Il contactera un Run-Off pour l’aider à trouver les plans du bateau dans lequel il se trouve pour stopper Tiger Shark et Desmond. Le tout pour finir sur un cliffhanger facile mais adapté à la bi-mensualité. Tim Seeley pose des petits indices ci et là qui, bien interprétés, nous enlèvent la surprise de la suite, mais nous donnent le plaisir d’avoir eu raison. Excepté le court passage sur Shawn, l’épisode verra surtout Nightwing en proie à une palette d’ennemis tirés sans plus de raison d’autres titres, une façon de montrer que Nightwing est très bien entrainé, « meilleur que Batman »? Aux dessins, l’artiste n’est plus une surprise mais j’ai été agréablement surpris. Je l’ai trouvé meilleur. Exceptés certains visages que je ne trouve pas cohérents comme pour Pigeon (le nom pourri quand même), c’est assez beau, les scènes d’actions surtout (et heureusement, il n’y a que ça ou presque) et en particulier Nightwing qui est je trouve bien plus travaillé que les autres personnages, même dans son rendu couleur qui le fait ressortir (la scène du coup de pied dans le bar est un bon exemple). Merci à Chris Sotomayor. Le reste fait très bariolé à côté de lui. Les scènes hors du bateau sont les moins biens. Les visages expressifs, surtout Dick. L’artiste semble tout mettre sur son héros. C’est une bonne chose mais attention, ça ne fait pas tout.
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SHADE, THE CHANGING GIRL #10
Il faut faire attention à ce qu’on souhaite. Après des mois à attendre que l’arc narratif principal de Shade évolue, c’est avec ce dixième numéro que ça arrive et hélas, c’est aussi là que Cecil Castellucci perd pied au niveau de sa narration. La série n’a, certes, jamais été parfaite mais a toujours eu du coeur. Ici, Shade ressemble à une parodie d’elle-même. En voulant pousser son côté étrange et libre, l’auteur oublie que la structure dans une histoire, c’est aussi important. La scénariste livre alors un chapitre décousu, qui semble exploser dans tous les sens jusqu’à devenir une sorte de puzzle avec une succession de scènes qui ne parviennent jamais à impliquer émotionnellement le lecteur. Au final les bonnes idées sont toutes noyées dans un ensemble bien trop en roue libre. Même Marley Zarcone apparaît moins inspirée qu’à l’accoutumée. Si l’artiste est tout de même capable de faire preuve de beaucoup de créativité sur une poignée de planches, elle semble parfois perdue au sein du bordel qu’est devenu le récit. Le plus triste, finalement, c’est qu’il y a toujours une potentielle très bonne série là-dedans, mais à force de forcer le trait à tous les niveaux Castellucci finit par faire de Shade The Changing Girl une série légèrement antipathique.
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SUPERMAN #26
Un numéro de Superman sans Tomasi et Gleason. Le tout sent bon le fill-in histoire de laisser un peu de repos aux artistes. Et c’était bien vu. Cette semaine, Superman se consacre à son fils, et pour du fill-in, l’auteur a vu juste et profite des conséquences de l’épisode précédent pour justifier cette “pause” entre les grandes aventures. En lui-même, ce numéro n’apporte rien d’autre qu’une belle petite histoire entre un père et son fils. Amusant, on ne touche pas pour autant à cette magie de l’écriture de Tomasi sur le sujet. On comprend même parfaitement où Moreci veut en venir avec son épisode dès les premières pages, et écrire sur ce terrain déjà vu créé à la fois un début de lassitude, faute à cette forme de redite, et d’histoire inférieure à celles déjà lues. Godlewski en ce qui le concerne, montre qu’il a du potentiel à travers un style très sobre, qui ressemble bien plus à une ébauche qu’à un travail réellement fini. Ce numéro laisse penser que l’artiste n’a pas encore trouvé de style propre à sa personne, et de ce que nous pouvons voir, bon nombre de directions s’offrent à lui. Néanmoins, à travers la représentation de Superman comme de Jon, on ressent ce soucis de vouloir se calquer au style de Gleason ce qui peut être à la fois appréciable, et mal vu. Au final, Superman s’offre un numéro sans grand intérêt pour le titre, mais qui pourra satisfaire celles et ceux cherchant une bonne petite histoire de Superman et Jon.
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Qu’est ce que c’était moche les visages de ce numéro de superman..
Justice league obtient un 8 alors que Green Lantern n’a qu’un 5 ? Incompréhensible ! Les goûts et les couleurs…
Tu as lu les deux numéros ? Souhaiterais-tu argumenter peut-être ?
Edit : j’ai lu les deux numéros, et JL #24 est largement supérieur à GL. J’attendais rien de ce fill-in et Abnett sort un joli tie-in à son Aquaman, très joliment illustré de plus.
Oui j’ai effectivement lu les deux et pour moi GL est au dessus de JL et pas « largement » inférieur. Pour ceux qui s’intéressent depuis longtemps au lore des GL, ce numéro là est unique puisqu’il détail pas mal de choses jusque là abordée rapidement (l’arrivée de Volthoom sur Maltus survolée lors de Wrath of the first Lantern) voir pas expliquée jusqu’alors (le changement de taille des gardiens entre cette époque et aujourd’hui). Alors je suis peut-être pas objectif, mais d’un point de vu mythologie des persos, GL apporte à mon sens beaucoup plus que JL qui n’a que le but d’ajouter Mera au roster. Sans parler de la justification de son affrontement avec la JL qui est excusé très rapidement alors qu’elle pouvait tuer des millions de personnes en noyant la côte.
Personne n’est objectif ;) Mais on a deux ressentis différents, qui ne sont pas motivés par les mêmes choses.
Je comprends ta position sur le lore de GL, après dans ce titre ça fait des mois et des mois que ça traîne donc même si c’est appréciable c’est tellement dilué dans l’intrigue – et les défauts habituels du titre – que j’arrive pas à le ressentir comme toi.
Idem sur JL, effectivement ça apporte « peu » (pour la justification, c’est quand même souvent le cas quel que soit le personnage) mais c’est en un fill-in Abnett arrive à faire qqchose de dix fois plus chouette (et en plus : c’est bien dessiné) que les 23 purges de Hitch qu’on se tape depuis un an.
Je te rejoins sur le côté « vent de fraîcheur » de JL, Hitch ne nous gâte vraiment pas. Après je reconnais que pour continuer de lire du GL sans s’ennuyer en ce moment faut vraiment être accro comme moi. C’est vrai que l’intrigue traîne puisqu’elle est régulièrement interrompue (phantom lantern, polaris…), sans parler des états d’âme de Jessica ni de certaines incohérences liées aux anneaux. Mais du coup quand on a un numéro qui sort de nul part pour nous dire : « voilà vous pouvez ajouter tout ça à la mythologie », d’un seul coup le numéro est exceptionnel ;)
Allez patience, Hitch sera plus sur JL en 2018, et l’intrigue Volthoom devrait plus tarder à se terminer (on l’espère sinon il régnera sur la galaxie et le titre s’appellera Volthoom corps).
J’aurai peut être pas mis 5 à Green Lanterns, même si des numéros focus sur le vilain ça doit être celui qui apporte le moins vu que cet arc n’a pas vraiment bougé en 10 numéros.
Toujours sympa toutes ces reviews pour suivre l’évolution des séries qu’on ne lit pas.