Notre crew débarque à la Nouvelle Orléans et il est donc judicieux pour les scénaristes de faire un énorme set-up pour ce qui arrivera par la suite. Episode de transition ? Pas totalement mais il tease bien plus qu’il ne délivre et il fallait bien – outre le Saint des Tueurs – placer les intrigues à développer cette saison.
Et si les effusions de sang sont moins présentes dans cet épisode, ce qui nous reposera, il reste rythmé et très bien réalisé. Due à la présence du vétéran Michael Slovis derrière la caméra qui a du talent à revendre et a récemment officié sur Breaking Bad ou Better Call Saul. Certains plans en ce sens retranscrivent à merveille l’ambiance jazzy et si particulière de la Nouvelle Orléans.
Les intrigues se multiplient et signent tout d’abord le grand retour d’Eugene, en enfer, qui comme le Saint des tueurs avant lui revit perpétuellement la pire journée de toute son existence. Un moment à la fois dramatique et drôle comme Preacher sait nous en donner. Il était clair qu’on ne pouvait plus donner comme à l’époque du comics l’origine du fan de Kurt Cobain qui rate son suicide. C’est encore pire ici, enfin quoi de pire que de s’enticher d’une garce complètement tarée comme seule Annville savait en produire. Heureusement elle n’a pas laissé 13 cassettes audio derrière elle.
Mais ce n’est pas l’unique représentation de l’enfer ici, ce dernier est assez original car très terre à terre. Le milieu carcéral. La série ose certaines outrances bienvenues une fois de plus tel ce voisin de cellule moustachu. « The worst criminal of all time » comme dirait Kung Fury en voisin de cellule, voilà qui n’est pas banal. Comment Arseface va t-il se sortir de là ? C’est bien la question.
Du côté de notre trio le début est particulièrement savoureux. Leur première tentative pour trouver Dieu se solde par un délire furry BDSM des plus déroutant. Cette série est aussi barrée que le comics, à sa façon.
Cet épisode est aussi le grand moment où Dominic Cooper peut s’exprimer, allant de bars en bars jusqu’à sauver la femme fatale, demoiselle en détresse. Comme dans un film noir mais façon Preacher. Une pérégrination couplée de moments forts. Herr Starr, sa tendre secrétaire, et le Graal sont introduits. On y est, on est biens. Et au passage un petit teasing d’Angelville bien appuyé ça ne fait pas de mal. Dans tous les cas les choses se mettent en place assez vite et l’épisode ne perd guère son temps dans une ambiance alcoolisée, colorée et vraiment réjouissante via sa fulgurances de réalisation et sa BO qui va bien.
Cassidy même, s’il introduit son ami français fans des 3 stooges (qui pourrait l’en blâmer), est assez en retrait et ne vole donc la vedette à personne cette fois-ci. Pas de soucis pour les fans de Joseph Gilgun il a quelques répliques savoureuses tout de même. De son côté Tulip qui après les événements de l’épisode précédent se montre assez réticente à se montrer, verra ses pires craintes se réaliser. Mais ce n’est pas comme si elle n’avait pas tendu le bâton pour se faire battre.
Un épisode très solide une fois de plus qui met en place des intrigues futures. Peut être moins frénétique mais qui se laisse suivre avec un rythme qui tient la route. Le côté complètement barré de la série est toujours présent et cette escale à la Nouvelle Orléans risque d’être mouvementée. En somme, Preacher c’est toujours aussi bien et tout aussi salutaire quand elle prend le temps de poser ses personnages et forme un énorme set-up pour ce qui est à venir. La réalisation est soignée avec des scènes marquantes et le retour d’un personnage iconique et l’introduction d’un autre qui ne l’est pas moins. On attend le pay-off avec impatience.
Preacher continue de taper juste et bien en ce début de deuxième saison. Nouvel endroit, nouvelle ambiance et le mélange de jazz avec cette femme fatale donne vraiment un petit côté film noir comme tu le dis, façon Preacher. Un sans faute, avec des références au passé de Jesse et ce dernier est un peu plus posé et réussi à mon goût. A voir comment la triplette (Starr-Victor-Saint des tueurs) se mélangera