Les Birds of Prey avant rebirth ce n’était guère folichon disons-le. Si les runs de Chuck Dixon et Gail Simone sur cette équipe restent des références, la période New 52 fut au mieux anecdotique, au pire rageante pour le fan. Le lecteur VF n’a pas perdu grand chose avec ce run de toute manière. Un des problèmes majeurs fut de toute façon les personnages qui composaient l’équipe. Barbara Gordon était à nouveau Batgirl, ce qui privait l’équipe d’oracle donc car trop occupée à tweeter et Black Canary sur la fin intégrait un groupe de rock. Ah et Huntress kiffait la vibe chez Spyral. #DCYOU
Aura t-on droit au retour en grâce de la série ? Réponse.
Sur le papier ça part mal avec à l’écriture les sœurs Shawna et Julie Benson. Deux scénaristes de télévision qui officient sur une série CW que je trouve personnellement médiocre, soit The 100. Mais pas de préjugés ici car la promesse est belle, réunir Batgirl, Black Canary et Huntress. Faire revivre les Birds of Prey qu’on aime. Du Rebirth en somme. En ce sens le numéro introductif repose le statu et permettra à n’importe qui de comprendre les enjeux du run. Un numéro qui n’est pas un one shot inutile car il démarre l’arc qui nous est proposé ici au complet : Qui est Oracle ?
Pour faire simple un nouvel oracle est apparu dont les intentions sont plutôt obscures. Cela gravitant autour d’affaires mafieuses en lien étroit avec le passé d’Helena Bertinelli aka Huntress. Les scénaristes prennent le temps d’introduire chaque personnage et de conserver des mystères intéressant. Jusqu’à la résolution finale fort intéressante et pour le coup originale. L’écriture est parfois un peu lourdingue et c’est ce dont j’avais peur avec un peu trop de bulles de pensées. Les scénaristes qui viennent de la télé ont tendance à surexposer des situations ce qui peut ralentir le rythme. Toutefois on ne s’ennuie pas vraiment et l’arc proposé est comme une bonne petite sucrerie pas vraiment prétentieuse mais correcte.
Si on n’est pas dans le récit du siècle il faut voir la réussite que représente ce rattrapage façon saut dans les gradins pour éviter un home run. Car tout avait été fait pour que ce trio ne se réunisse pas mais ça c’était avant, quand on pensait qu’annuler All Star Western et La légion des Super-Héros ou confier Superman à Scott Lobdell était une bonne idée. C’était aussi l’époque où on aurait pu être assez fou pour confier Justice League à Bryan Hitch. Euh ahem. Et ça marche grâce à une chose, l’humour dosé comme il faut et un second degré assumé qui en fait un comics tout à fait acceptable. C’est du vrai bon girl power sans amourette avec une vraie émulsion d’équipe qui se met en place. En ce sens nous sommes sur des bases assez solides pour la suite.
Si j’ai pu pardonner l’écriture la partie graphique c’est une autre histoire. L’arrivée en milieu d’arc de Roge Antonio (qui reste sur le titre) est un vrai soulagement. En effet si la première dessinatrice, Claire Roe, s’accorde assez bien avec le découpage et le rythme que veulent leur donner ses scénaristes elle rate presque systématiquement tous ses visages. Au point de parfois juste rire ou rester interloquer devant des expressions faciales toutes droit sorties des enfers. Les fans de JoJo’s Bizarre Adventure apprécieront quelques poses improbables aussi à certains moments. Rien à dire cependant sur la colorisation très réussie.
Au final donc un arc correct sans énorme prétention qui fait plutôt plaisir au nostalgique que je suis du run de Simone. L’intrigue est prenante et bien menée jusqu’à une résolution un peu inattendue. Nous verrons donc pour la suite. Et il y a une vraie belle émulsion entre ces trois nanas. De plus ce qui me posait le plus de problème, à savoir les dessins de Claire Roe, remplacée par le bien plus compétent Roge Antonio, est résolu. Et on ne le redira jamais assez mais l’équivalent d’un TP VO pour 6 euros et dans ce format, ça vaut quand même vraiment le coup.
La review un brin humoristique c’est un plaisir. Finalement j’hésitais à prendre ce numéro, mais comme souligné, vu le prix dérisoire, ce serait dommage de passer à côté et l’aspect « émulation entre filles » est pas mal, une forme de Girl Power qui me donne envie.
Oui, c’est un assez bon récit, sans être transcendant. Niveau technique, c’est vrai qu’avec Claire Roe, j’ai plus eu l’impression de voir des mecs avec des perruques (ou des cheveux longs) sapés comme des filles. C’est… bizarre. ^^
J’ai vraiment bien aimé le premier arc, avec une confrontation plutôt bien rythmée entre les deux groupes et une utilisation de l’univers partagé englobant le DCYou et Rebirth qui fonctionne bien. Là où ça devient plus problématique en revanche, c’est lorsqu’on atteint la fin de cette première histoire et que l’on nous sert des révélations aussi tirées par les cheveux qu’elles ne peuvent paraître ridicules.
En gros, lorsqu’il s’agit de répondre à la question « qui est Oracle ? », mieux vaut être équipé d’une sacrée dose d’anti-vomitifs.