Review TV – Preacher S02E02 « Mumbai Sky Tower »

Second épisode de Preacher, la série TV, et comme d’hab avec l’après-pilote, une petite décrue de qualité et de rythme propre à la plupart des séries de ce genre. Ici, on se pose à Las Vegas le temps de laisser derrière un élément de la saison précédente, Fiore l’ange à tête de poupon qui promettait quelques épisodes plus tôt au Saint Patron des Tueurs de revoir sa famille si ce-dernier achevait Genesis. Qualité stable, la série continue de balancer son hommage redigéré de Garth Ennis, avec un esprit mélangé avec une surprenante justesse à celui des deux papas du shows, Rogen et son sidekick Goldberg.

Sur le plan narratif, on risque cependant de retomber dans ce qui avait été reproché à la première saison. Puisque si le pilote allait assez vite pour placer un nombre assez conséquent de scénettes çà et là, celui-ci, tout en cherchant l’effet de style, se montre une chouille plus radin. L’intrigue générale se focalise sur la gestion de cet élément nouveau que constitue le Saint, et comment s’en débarrasser. Quelques fils rouges sont utilisés, la relation du triangle amoureux (nota bene à ceux que ça concerne : on peut donc bien faire une série DC avec polygone romantique sans que ce soit mauvais) et l’ego de Jesse, avec un ajout sur le passé de Tulip passé sous silence une saison plus tôt. Chouette.

Review TV - Preacher S02E02 "Mumbai Sky Tower" 13Sur le plan de la réalisation, là encore un brin moins généreuse, la série glisse tout de même deux trois ou quatre scènes pour appuyer l’effort artistique réalisé par l’équipe. Preacher est bien une série AMC, avec ce que ça suscite comme concessions faites au rythme (check Walking Dead) et comme permissivité laissée aux réalisateurs pour placer un style propre dans l’usage du montage sur fond de musique et d’une colorimétrie saturée pour laisser s’installer des ambiances ou des scènes d’expositions travaillées (check Breaking Bad, en somme, un joli entre deux). La série tire d’ailleurs plus du côté de cette inspiration là, en plus timbrée, et se paye à deux trois moments une vibe Las Vegas Parano, localisation oblige, quoi qu’on puisse même penser à Trainspotting dans le jeu sur l’usage des drogues. A moins que ce ne soit l’accent de Cassidy qui impose la référence.

Mais surtout : la drogue récréative, chez Seth Rogen, on connaît. Et ce qu’on prend pour un simple délire d’un réal’ (oui, d’un réal’) avec son envie de placer la bromance, les dialogues qui digressent sur d’étranges références pop et la prise de stupéfiants n’est pas innocente. Parce que définitivement, Preacher en série est vraiment autant le programme de ses papas télévisuels et de ceux de la BD : avalée et comprise par ceux qui ont décidé de l’adapter, le comics des aventures de Jesse et ses potes devient un pur produit de synthèse. Entre deux délires, entre deux tarés. On garde le côté gras et l’humour droit dans la gueule de Garth Ennis, génial satire et amoureux de l’Amérique des cowboys, on enlève ce que l’adaptation ne permet pas, et on change tout le reste pour retrouver un trip différent. Entre This Is The End et une version édulcorée de The Boys. Plus simpliste, et c’est là que c’est ballot : cette seconde saison ne prend peut-être pas assez le temps des dialogues sincères sur fond de soleil couchant à la Ennis, mais garde son côté feel good et le génie de ses personnages.

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En résumé, un bilan plutôt très correct pour Preacher saison 2 : la série peut se vanter d’avoir son propre style – et quelque part, s’appuyer sur AMC, une chaîne capable de rendre justice à ses auteurs, pour adapter du Vertigo était logiquement le bon choix – et même sa propre patte de réalisation. Parfois très inventive, souvent burnée et attachante, l’adaptation du comics a juste un aspect traître qui divisera : ceux qui espèrent encore avoir un copié collé stricto sensu (et rien ne dit qu’ils aient tort au demeurant) et ceux qui préféreront une remise à niveau transformée où les auteurs télévisuels ne manquent pas de glisser leur propre style. L’un dans l’autre, c’est du bon, en faisant attention au creux habituel de milieu de saison qui s’annonce.

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Corentin

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Porter
6 années il y a

Jme suis énormément marré sur cet épisode

DC Universe FRA

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superman
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