Il y a des jours comme ça où vous replongez dans des albums dont vous avez complètement oublié l’existence. Moyen commun de retrouver des récits que vous avez pu ne pas apprécier, et auxquels vous donnez une deuxième chance. Ce crossover en fait partie. Signé Keith Giffen et Lee Garbett, une mini-série en six parties joignant deux univers pouvait s’avérer au moins sympathique, malgré un souvenir mitigé encore inscrit dans mon esprit.
Crossover au titre dores et déjà bien sympathique, où Dreamwar joue sur le conflit rêvé entre ces univers et leurs imitations Superman/Apollo/Majestic, ou encore Batman/Midnighter. Et étonnamment, on passera l’explication tirée par les cheveux selon quoi par telle raison X en passant par Y l’univers A réussit à rejoindre Z. Les faits sont présents. Avantage pour une immersion directe, mais qui laissera le lecteur dans un flou constant jusqu’à un final qui se verra être une explication à cette rencontre. Mais que nous propose donc cette mini-série ? Un conflit, bête et méchant. Du fan-service en masse. Rien de profond, le crossover se veut accessible, et il réussit le pari de présenter… De faire apparaître un bon nombre de personnages issus des deux univers : Gen13, Legion of Super-Heroes, Teen Titans, WildC.A.T.S., et beaucoup d’autres.
Un crossover accessible dans une grande partie, puisque la conclusion use d’un élément spécifique de l’univers DC que je ne pense pas être connu du grand public, et s’il passe comme un élément acceptable pour expliquer cette rencontre, elle peut être vu comme exagérée aux yeux des néophytes. Certaines scènes restent marquantes. Le crossover se veut choquant, et pousse au maximum l’effet choquant des affrontements entre personnages de l’univers. Encore assez loin de l’abrutissement massif de AvX Versus, Dreamwar peine à trouver du sens dans ses combats. Néanmoins, le crossover bénéficie d’un final ancré dans l’univers DC, à la fois bien trouvé, mais perturbant. Ses ses six numéros, Dreamwar brasse du vent lors des cinq premiers. Bien qu’on ne s’ennuie pas vraiment, on cherche où Giffen essaie de nous mener. Le problème est bien qu’au final, Dreamwar n’est rien d’autre que ce catalogue de personnages plus ou moins populaires de ces deux univers. Fort heureusement, la mini possède un atout de taille.
La partie artistique est signée Lee Garbett, et il sera difficile de ne pas apprécier les travaux de l’artiste. Là où l’intrigue se fait discrète le long des événements, l’artiste sait occuper les yeux du lecteur, admiratif face au travail opéré et au nombre impressionnant de personnages. L’artiste dessine ce crossover comme s’il travaillait un story-board tant les séquences sont courtes et les cases larges. Exit le gaufrier, Dreamwar se focalise sur ce style assumant cet aspect de comics d’action. Impressionner est de loin l’objectif premier du titre et Garbett remplit le contrat. L’action est intense. Les visages sont généralement semblables dans leur construction. C’est à dire, que Garbett utilise une base large et ronde, donnant à ses personnages masculins à apparence humaine (Superman, Hawkman, mais aussi Green Lantern) une bonne bouille. Variation appréciable selon la vision du lecteur et son acceptation face à elle, mais un peu gênante dans l’optique où sans le symbole, ses personnages seraient assez difficiles à reconnaître. Son style, de manière plus générale, est parfait en ce qui concerne la représentation habituelle de l’univers Wildstorm et DC dans la même veine que Ed Benes. Du comics moderne, avec ses représentations classiques d’une multitude d’icônes. Certains pourront se plaindre d’un manque d’identité, ou d’originalité, et c’est compréhensible.
Dreamwar au final, c’est beau, une lecture qui fera passer le temps à celui qui se l’appropriera, mais difficile de le conseiller aux fans des deux univers comme aux néophytes. Il s’agirait plutôt de vous laisser pousser par votre curiosité, et faire selon votre envie. Pas foncièrement mauvais, Dreamwar souffre d’une écriture trop classique alors que la rencontre se veut originale. Heureusement, Lee Garbett sauve le tout avec des planches impressionnantes qui seront peut-être les seules choses à retenir. Très dispensable, il vous permettra peut-être un après-midi sur le transat au soleil en attendant la pluie.
Je l’ai ! C’est très beau au niveau visuel mais assez opaque niveau histoire quand on ne connait pas les personnages Wildstorm, donc à réserver au public averti !
tiens je n’étais pas du tout au courant de l’existence de ce crossover, c’est bien utile ce genre d’article merci :D !
Review VF ? sorti en 2009 ?!
…
*tape « Amazon livres en anglais… »*