Le Bulletin Météo – Comprendre The Wild Storm #4

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• Le Bulletin Météo : comprendre The Wild Storm #1-2
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Savez-vous ce que vingt surhommes travaillant de concert sont capables de faire ? Stormwatch pourra nettoyer toute vie de cette ville en moins d’une heure. En un jour, vingt surhommes seraient capables de détruire toute vie sur Terre. Stormwatch est la seule vraie superpuissance de la fin du vingtième siècle.

– Warren Ellis, 1999 

Résumé du numéro

Ce mois-ci Adrianna se réveille, les Wild cats rentrent à la maison, Stormwatch revient, Angela Spica se balade, Miles Craven dit «Transkeletal drysuit »  et Michael Cray fait un peu la gueule.

Stormwatch, ancien Nouvel Ordre Mondial

StormWatch, est un objet de droit international public dans l’univers de The Wild Storm. Une agence mandatée par les Nations Unies pour garantir la paix grâce à des équipes de super-héros aux nationalité diverses. Le directeur de l’agence se fait appeler le Weatherman (l’homme météo à la tête de l’observatoire de tempêtes). Le concept n’est pas en soit révolutionnaire. La Justice League de Giffen et DeMateis avait déjà une prémisse similaire malgré un ton différent.

On peut cependant rappeler que les années 90 étaient pour les Nations Unies une période particulière. En effet, il s’agit de l’une des rares périodes où ses institutions ont vraiment fonctionné. Une fois la guerre froide terminée le système était dégrippé. A titre d’illustration, le théâtre de la Guerre du Golfe a montré les Nations s’unissant pour faire régner la paix dans le monde à coup de char d’assauts quand un Etat isolé en est incapable.

Stormwatch est le fruit de cette époque, les Nations essaient de travailler ensemble tant bien que mal pour faire régner la doctrine diplomatique américaine du « Nouvel Ordre Mondial » (en référence au discours de George H. W. Bush devant le Congrès, pas aux théories du complot). On sort d’un monde bipolaire divisé en deux blocs, Est et Ouest. Il ne reste plus que comme unique superpuissance les Etats Unis d’Amérique. Comme constaté, le reste des Etats sont capables de s’unir et cette doctrine avait notamment pour idée de faire des US le leader de cette coalition mondiale.

Le traitement de Warren Ellis de Stormwatch est une critique de cette doctrine. Le monde uni qui suit un leader pour faire régner une paix globale, mais qui est avant tout un moyen pour le leader d’asseoir une place hégémonique sur le monde. Henry Bendix, le « Weatherman » était brièvement apparu pour la première fois dans le deuxième numéro de TWS. Il nous gratifie enfin dans ce quatrième numéro de paroles gratinées. La première chose qui définit Bendix, c’est que Bendix est un connard. La seconde chose qui définit Bendix, c’est que Bendix est un connard à la tête de Stormwatch, une coalition multinationale capable de détruire un pays depuis l’espace.

Bendix, dans sa version originale, aime le contrôle et les secrets. Il enverra ses équipes de surhommes éliminer ceux qui menaceraient son hégémonie, peu importe que leurs fins soient belliqueuses ou altruistes. Parmi ces grands faits d’arme il a créé l’équipe « Stormwatch Black ». Une équipe de Black Ops inconnue du reste de Stormwatch qu’il gardera secrète après qu’elle se soit fait massacrer durant sa première mission. Parmi les membres de l’équipe Black se retrouvaient des analogues de membre de la Justice League tel que Midnighter et Appolo ou Lamplighter mentionné dans le numéro 3 de The Wild Storm. Bendix est alors la parfaite figure pour personnifier cette puissance qui n’existe que pour le pouvoir sous couvert de la paix et de la sécurité.

Dans les New52, Bendix n’existe pas. Stormwatch est une équipe qui fera son chemin sans lui. Les personnages dont il est directement responsable comme Midnighter et Appolo seront le résultat d’expériences aliens. Néanmoins, sa première apparition sera durant le DC You dans la série Midnighter, et il sera de nouveau établi qu’il est la cause de la création du personnage.

Ici, dans The Wild Storm, Bendix est bien le chef emblématique de Stormwatch. Et il est bien un connard. Une différence notable dans le traitement que fait Warren Ellis dans le traitement du personnage c’est qu’il y a 20 ans Bendix était un monolithe qui se tenait droit en permanence. Dans The Wild Storm Bendix est montré se relâchant quand il est à l’abris des regards extérieurs. Bendix est ce que Pascal appelait un roseau pensant, il se plie mais ne se brise pas. Un connard de roseau.

L’assistante de Bendix, Pennington a connu une mise à jour différente. Pennington est bien un membre original de Stormwatch, sauf qu’elle était un membre de terrain de second plan avec comme nom de code Fahrenheit. Son rôle était extrêmement mineur, elle servait d’acolyte à Winter (Fahrenheit – Winter vous l’avez ?) et avait comme pouvoir de faire du feu. Elle sera d’ailleurs l’une des victimes de fin du run de Warren Ellis sur Stormwatch. Elle n’a jamais été proche de Bendix. Son rôle actuel appartenait plus à Lucie Trelane, apparue dans le second numéro et responsable des activités terrestres de Stormwatch.

Pennington, en étant complètement réinventée pour cette série, devient une page blanche. Elle pourrait aussi bien rester un personnage de second plan que devenir le prochain Weatherman d’ici la fin des 24 numéros de The Wild Storm. Elle ne serait pas la première personne à remplacer Bendix dans ce rôle. Les figures qui le suivront sous la plume d’Ellis seront victime de l’idée que le pouvoir absolu finit par corrompre absolument.

Cray et tableau noir

Du côté d’IO, Michael Cray revient après un numéro d’absence. Il est toujours un peu bougon d’avoir une tumeur cérébrale. On peut noter que ses pouvoirs, d’abord présenté scomme servant à annuler les pouvoir des autres, semblent évoluer en cramant un gobelet au toucher.

Michael Cray était à la base un personnage du nom de Deathblow. Il avait des traits rouges au niveau des yeux, des gros flingues, des couteaux, des grenades et surtout un bandana (à ne pas confondre avec le bandana de son pote Grifter, ce n’est pas un bandana masque, mais un bandana chapeau). Bref le genre de héros qui se débarrassait d’une petite tumeur cérébrale avec un couteau avant le footing de 14h et gagner des pouvoirs télépathiques au passage. Cependant ici Michael va probablement résoudre ses problèmes de façon plus faustienne en acceptant un thérapie expérimentales d’IO. Ce qui serait une façon de préparer un spin off Michael Cray (qui a déjà été annoncé).

L’intégration des aliens et des mutants dans la société

Un grand mystère qui continue de planer sur The Wild Storm est le rapport qu’entretien ce monde avec les aliens, mutations génétiques et autres joyeusetés qui font de cet univers un univers de super héros. Ce mois-ci, le Bresiau que possède IO nous est montré et il s’agit d’une soucoupe volante. Avant cela on nous présente des individus avec 8 doigts à une main, à tête de mante religieuse, faisant références à des abductions ou même portant des tenues de cosmonautes et sont capables de se téléporter.

C’est intéressant de savoir à quel point l’univers diffère du réel pour connaître le type de récit que cherche à raconter Warren Ellis. Si The Wild Storm est une histoire de super héros ou de science-fiction. Ce qui différencie un univers de super-héros d’un univers de science-fiction c’est que les éléments qui y sont rajoutés n’affectent pas le monde extérieur. Si le héros possède une voiture volante et qu’il est dans un univers de super héros, il sera le seul à en posséder une (à moins que le contraire soit nécessaire pour l’intrigue) ; dans un univers de science-fiction n’importe qui pourra conduire sa propre voiture volante.

Cette nuance va pouvoir permettre d’avoir une idée vers quoi vont pouvoir se diriger les 24 numéros de la série. S’il s’agit de super-héros on va devoir résoudre les problèmes en les frappant assez fort au nom de la Justice, en caricaturant. Autrement le champ des possibles est un peu plus ouvert. On pourrait aussi dire qu’il s’agit d’un univers de déconstruction de super-héros comme Watchmen, où si les super héros existent, ça a des conséquences sur le reste du monde. Mais il faudrait définir le terme « déconstruction » et personne ne veut ça.

Vivement le numéro 5, en croisant les doigts pour qu’on ait le droit à une utilisation explicites des Kherubims et des Daemonites pour que je puisse parler du run d’Alan Moore sur WildCATs.