Review VO – Legion of Super-Heroes / Bugs Bunny Special #1

Lancement des comics crossover entre l’univers DC et les Looney Tunes. Déjà réalisé auparavant, ces crossovers-ci ont cette particularité de se limiter à un unique one-shot et à deux personnages, ou équipe dans le cas présent. Étrangement, Bugs Bunny, tête de file des Looney Tunes, se retrouve avec la Légion des Super-Héros. Une équipe portée disparue depuis plusieurs années, et dont le teaser d’un possible retour présent dans DC Universe : Rebirth #1, reste encore aujourd’hui sans réponse. Moyen de prendre la température ou simple réintroduction de l’équipe aux yeux du public, cette association n’est certainement pas un hasard. Prenons ce numéro pour ce qu’il est, et voyons ensemble ce qu’il réserve.

Et bien pour commencer, c’est une très bonne surprise. Même si j’étais enthousiaste à l’idée des crossovers, je n’avais pour autant aucune attente. Et je n’espérais qu’un bon divertissement. A première vu de l’équipe créative présente sur ce numéro, il est difficile de placer de réelles attentes. Sam Humphries est capable de réaliser de bonnes productions, sans être exceptionnel non plus (Green Lanterns). Il fait ici preuve d’une parfaite connaissance de la Légion, et pousse l’humour au plus haut en faisant un numéro non plus placé sous le sigle de l’humour issu de cartoon mais d’une réelle parodie terriblement efficace. Il use d’un absurde sans limite, et toujours parfaitement placé, sur la répétition. Tout comme un équilibre parfait entre l’avancée de l’histoire et les gags placés, permettant d’éviter l’effet de lourdeur pouvant être redouté dans ce genre de comic-book.

L’histoire en elle-même, consiste à rire du cliché de Brainiac 5 cherchant une fois de plus à sauver Supergirl. Les références pullulent, et Humphries en rit. Il en ira de même du Silver Age, de l’histoire personnelle des héros. Une parodie extrême, mais qui n’insulte pas et témoigne d’une bonne connaissance de l’histoire de la Légion, et même d’un certain amour pour ces histoires dont il se moque. L’apparition de Bugs et son implication dans cette histoire trouve une raison aussi drôle que quasi-logique. C’est au final un numéro qui s’adresse bien plus à l’amateur de comics, ou le grand amateur de la Légion qu’à un lecteur pouvant être attiré par Bugs Bunny. Le personnage de cartoon est par ailleurs bien écrit dans ce sens où il ne créé pas un effet de lourdeur. Les scénaristes s’étant jusqu’ici occupé de Bugs Bunny ont généralement cru qu’il fallait le faire parler et donc essayer de faire rire en permanence. Ce qui n’est absolument pas le cas ici.

Toujours dans cette notion d’équilibre, Tom Grummett est un choix de marque pour une histoire optant pour ce ton léger grâce à son style définitivement inscrit dans le comic-book moderne. Mais empruntant à cette légèreté issue des comics tiré d’univers animés et donc du cartoon. Ses travaux profitent d’une colorisation vive faisant honneur aux divers personnages de la Légion et à leurs divers costumes aux couleurs éclatantes.

Cette histoire est accompagnée d’une sorte de Back-Up reprenant cette même histoire avec des dessins rappelant les séries animées des années 60, avec pour seule variation, des gags inédits, ceux-ci fonctionnant bien moins. Une manière de justifier un prix bien haut, et qui est au final un poids pour ce numéro spécial qui était jusque là l’un des rares a réellement faire rire son lecteur. Il ne fait aucun doute, Sam Humphries doit se lancer dans les comics humoristiques.

Legion of Super-Heroes / Bugs Bunny Special #1 ouvre bien grand les portes de ce festival de crossover avec un récit qui fera chaud aux coeurs des lecteurs de la Légion, et régalera les amateurs d’humour absurde. Un retour aux sources pour Bugs comme pour la Légion dans leurs domaines respectifs. Ce numéro possède tout le charme d’un comic-book du genre avec ce léger aspect de fan-made. C’est au final proche des Robot Chicken Special DC, et mieux vaut ne pas laisser passer un moment pareil. Tout simplement poilant.