Quelques mois après un second tome riche en rebondissements, Urban continue de rééditer les aventures des plus grands losers anti-héroïques de chez DC dans une nouveau tome d’excellente qualité. Ce dernier réunit dix numéros de la série principale Secret Six (du 15 au 24) et le numéro 67 de Suicide Squad. C’est parti pour la review !
Alors que dire ? Comme d’habitude, la qualité est au rendez-vous comme vous pourriez vous en douter si vous vous êtes déjà laissé tenter part les premiers tomes de la série. Ainsi, il n’y a pas de secrets, si vous avez accroché au ton et à l’ambiance décalée de Secret Six, il est évident que cela sera avec joie que vous dévorerez ce tome. Néanmoins, dans le cas contraire, il est impossible que vous ne vous mettiez à apprécier la plume de Gail Simone et son équipe de cas sociaux. Par ailleurs, contrairement aux tomes précédents, une ambiance plus anxiogène se fait sentir au fil de la lecture à mesure que le voile se lève sur le passé de nos héros. En effet, dès les premier numéro, celui écrit par Ostrander, créateur de la Suicide Squad, Deadshot est mis face à ses propres contradictions. Le tueur se bat pour, à défaut de pouvoir devenir un homme de bien, éviter d’être le méchant qu’il n’est fondamentalement pas et cette opposition étant brillamment traitée, le personnage n’en devient que plus attachant.
Après cette brève introduction sur le personnage, le tome contient deux arcs véritablement fondamentaux pour l’équipe. Le premier traite de l’arrivée dans le groupe de Black Alice, découverte dans Infinite Crisis, qui va devoir essayer de trouver sa place dans le groupe alors qu’elle est encor adolescente. Gail Simone en profite pour créer une véritable petite Crisis afin d’introduire comme il se doit le personnage, allant taper dans des events parallèles à la série tels que Blackest Night. Néanmoins, pas d’inquiétude, le tout est largement compréhensible sans ce bagage. L’humour fait mouche, les personnages sont attachants et l’histoire se finit comme à l’accoutumée dans une grande apocalypse générale. Le second arc se concentre quant à lui quasi-intégralement sur le personnage de Catman qui voit son enfant se faire enlever et qui jure de le retrouver à tout prix, quitte à franchir définitivement la ligne. Pour résumer, mieux vaut le découvrir par vous même car chaque information révélée gâcherait un peu plus la lecture. En effet, l’auteur est dans la logique continuation de son propos anti-manichéen sur le super-héroïsme et arrive à le faire dans un final émouvant.
Par ailleurs, le tome évite de laisser le lecteur sur une morale assez pesante et offre deux derniers numéros vraiment plaisants à lire, quoique la partie graphique ne soit pas particulièrement extraordinaire sur le premier récit, certains visages étant assez grossiers. Il sera pour faire simple, question d’une télé-réalité et d’un elseworld au temps du Far West.
Secret Six est une excellente lecture que je ne recommanderai jamais assez et qui plaira naturellement à ceux ayant apprécié les tomes précédents. Une famille dysfonctionnelle et barrée regroupant des losers attachants et dont la lecture des aventures permet d’échapper aux traditionnels héros manichéens qui peuvent rebuter.