Review VF – Récit Complet Justice League Hors Série #1 : DC Univers Rebirth

Vous l’avez attendu, le voici: Rebirth est en France ! Le fameux DC Universe Rebirth #1 est entre nos mains avides dans le nouveau format Urban qui aura bien du mal à rentrer dans vos comics bag. Plus grand, mais aussi un poil cher, 4 euros 50, pour la première fois chez Urban, un magazine est plus cher que le comics dont il est issu (2,99 USD). On passera là dessus, parce que c’est bien connu, nous sommes des pigeons (si si, admettez le !), que l’édition est soignée et qu’il y a deux ou trois pages de bonus.

Attention vu qu’il n’y a plus grand chose de secret dans l’intrigue, étant donné que les lecteurs VF se sont souvent fait spoiler par les lecteurs VO, il y aura un gros spoil sur l’identité du narrateur, si tu as la chance de toujours être vierge de toutes révélations, évite ce qui suit. Ceci dit je resterais vague sur les plus grosses surprises.

Passons maintenant à l’intérêt principal de ce récit… Le récit justement. C’est donc par la voix de Wally West, l’ex Kid Flash et Flash, perdu corps et bien lors des événements de Flashpoint, que nous découvrons la situation à la fin de Superman: Requiem, Darkseid War et Titans. Wally tente alors de reprendre contact avec ses ex-collègues en commençant par le plus grand détective d’entre eux: Batman. Procédé habile qui permet à tout ceux qui ne sont pas à jour de lecture de raccrocher les wagons. Mais le vrai souci de Wally c’est qu’il semble avoir été effacé des souvenirs de tout le monde et que son temps dans la force véloce est compté, il tente donc de jeter ses dernières forces dans la bataille, quitte à accélérer sa disparition totale de toute réalité.

Et un panorama complet de l’univers DC est fait, on croise Batman en plein mind fuck avec l’histoire des trois Jokers, Johnny Thunder en pleine déliquescence mentale apparente, la propriétaire d’un Anneau d’Icare, Atom perdu dans une déchirure temporelle, Jaime Reyes et Ted Kord en plein désaccord sur le parasite du premier, le Superman classique, Aquaman… Certains gros problèmes induit par les New 52 sont purement et simplement éliminé, dans un hommage graphique appuyé à une oeuvre majeure de DC (si vous le loupez comme moi il est explicité en fin d’ouvrage par Urban). bref on reconstruit de nouvelles bases plus saines.

Mais pas que, car l’histoire est bien plaisante à lire et ne se referme qu’après avoir tout dévoré. Le moment d’émotion fonctionne parfaitement, et d’autant plus pour les nostalgiques du Flash des années 90. L’introduction d’un nouveau panthéon au sommet de l’univers DC est intéressant mais certaines références sont parfois un peu grossières, un peu plus de finesse n’aurait parfois pas nuit. De toute façon, on avait déjà tout compris à la fin de Darkseid War. Et si vous n’aviez pas saisi, ne vous inquiétez pas, Johns ne reculera devant aucun appel du pied pour vous faire comprendre que de nouveau Guardiens s’occupent du troupeau de l’éditeur aux deux lettres. Jusqu’à la découverte du badge par Batman dans sa Batcave qui vient de regagner une nouvelle énorme prise de tête !

Le tour de force est quand même assez incroyable, en 70 pages Geoff Johns, certes aidé pas ce qui a déjà été effectué dans les ongoing, rebat les carte du DCverse, éliminant ce qui est gênant d’un revers de main, le tout intégré a un scénario passionnant et prenant et semant des graines qui vont probablement tenir le lecteur en haleine pendant un bout de temps. Alors, c’est qui le boss chez DC ?

Coté graphique, ça tabasse aussi sévère ! Il faut dire que les noms alignés pour les dessins sont plutôt impressionnants: Ethan Van Sciver, Ivan Reis, Phil Jimenez et Gary Franck rien que cela ! Et il faut dire que le job est fait. A l’exception d’une ou deux pages moins soignée dans la partie quatre, on a quand même ce qui se fait de mieux en matière de graphisme mainstream chez DC en ce moment. On a mis les petits plats dans les grands chez l’éditeur et le résultat est là, c’est sublime.

Je pense que l’on tient en main un morceau de la légende de DC. Premièrement, car à mon sens, ce one-shot est un coup de maître qui corrige tous les errements de ces dernières années, introduit de nouvelles menaces pour les années à venir et plante les germes d’intrigues sur le long cours, le tout servi par des superbes planches. Et que serait un grand récit sans une bonne contreverse ? Et bien celui-ci n’y a pas échappé en choquant les puristes en réutilisant des personnages que d’aucun considèrent comme intouchables. Mais comme pour moi, il n’y a pas de vaches sacrées en matière de comics, je suis ravi que Johns se soit permis ce sacrilège. A lire obligatoirement !