Review VF – Harley Quinn Tome 5 : Dancing Quinn

Ah Harley Quinn, l’un des sujets qui déchaine le plus de passion (enfin sauf en ce moment avec The Button qui prend la belle part aux discussions de comptoir chez les geeks), qui reste sur sa lancée avec une équipe créative dans la poche des grands bureaux éditoriaux de DC. Cette fois Urban Comics nous propose pour ce cinquième tome les numéros Harley Quinn #22-25 plus Quand ça voeu pas (Be Careful what you wish for en vo) qui était un numéro spécialement écrit pour la Lootcrate (box de geek mensuelle) plus des bonus tels que le numéro #25 en version crayonnée puis encrée.

D’ailleurs je vais commencer par parler de ce bonus particulier avant de m’attaquer à l’histoire car c’est le genre de bonus que j’aime le plus. Les galeries de couvertures habituelles restent sympathiques à regarder, surtout si l’on n’a pas les moyens de trouver certaines variantes, mais je préfère les bonus qui sont propres à la construction des numéros. Pouvoir lire des scénario, des différences selon les stades de développement de l’histoire, les recherches de personnages, ça ça me plait. Et ici, j’ai pris pas mal de plaisir à observer le travail de Chad Hardin entre les ébauches crayonnées des planches puis la version encrée finale avant la colorisation. On voit les différences et je trouve ce genre de bonus enrichissant.

Bon, maintenant passons à la partie qui fâche : l’histoire. Ou plutôt les histoires. Je vais donc découper cette review en deux parties distinctes.

Le duo Conner / Palmiotti continue sur sa lancée

J’ai beau être habituée au travail du duo sur le personnage, chaque lecture me rappelle à quel point leur scénario reste somme toute assez basique, sans prise de risque réelle et assumée. On a toujours droit aux mêmes blagues sexistes liées à l’hypersexualisation du personnage, des fesses, des seins, et du n’importe quoi. Et ça devient vraiment lassant. Ils ont voulu innover et sortir Harley de son train train avec son gang mais cela n’a fait qu’alourdir le bazar. Heureusement, ici le gang n’est pas vraiment en première ligne ce qui m’a fait plaisir. Les personnages sont utilisés de manière assez intelligente, sans rameuter tout le monde pour de la bagarre générale. Certains se détachent surtout du lot en étant liés à l’histoire, comme la nièce de Sy Borgman ou Harvey pour la prison des hommes. J’ai donc apprécié de ne pas retomber en pleine overdose de pseudo-harleys.

J’ai beaucoup aimé l’introduction et la direction prise par les premières pages de ce tome, retrouver Sy Borgman en proie à la russo-dingo-mirobot-mifemme-revenuedesmorts que l’on avait croisé en tout début de cette série Harley Quinn. L’histoire prenait un pas intéressant en nous montrant une certaine continuité et une certaine logique… Jusqu’à l’éclat final qui n’est que foutaise et abrutissement d’une histoire prometteuse par le duo d’auteur. C’est juste un gros « tout ça pour ça » qui sert de révélateur à la suite de l’histoire mais qui ne nous apporte pas grand chose. Sauf Hulk Hogan. La seconde partie se recentre sur Mason Macabre que j’aime bien et sa relation nouvelle avec Harley Quinn. On y retrouve la folie sanglante et ravageuse de Harley, celle qui a un coeur et fait tout pour sauver ses proches, quitte à se mettre en danger elle-même.

Ceci nous entrainera dans des scènes de violence extrême qui ne me dérangent pas puisque collent à la caractérisation de cette version de Harley mais qui pourraient déranger des lecteurs. L’ultraviolence gratuite ne séduit pas tous les coeurs. Même si l’on garde un certain humour assez puéril parsemé par ci par là. Coucou Hulk Hogan. Dans ce pan de l’histoire, Harley va devoir faire un retour à Arkham pour sauver son nouveau bien aimé, tout en croisant son ancien bien aimé. Alors là, je l’avoue il y a une jolie prise de parti un peu risquée dans la scène entre Harley et le Joker. Cependant, j’ai bien aimé ce passage comme je l’ai détesté. Une partie de moi était pleine d’empathie pour Harley à la soutenir et porter ses coups, l’autre était dévastée car l’histoire entre Harley et le Joker c’est un peu mon enfance et j’ai eu un peu mal au coeur. Cependant, pour une fois, le duo n’en fait pas trop, le Joker n’a pas plus de présence que notre héroïne et même les autres guests aperçus restent en retrait. Même si j’aurais préféré avoir plus de Poison Ivy. En somme ça se lit, mais c’est pas vraiment l’histoire du siècle ni celle qui va changer la vie de Harley puisqu’elle se retrouve encore dans la même situation, seule avec ses amis en quête de nouvelles folies.

Trop de tout, tue le tout

Puis une fois le gros de l’histoire principale passé, on a ce numéro inédit, qui aurait pu être une bonne idée. Enfin qui n’aurait pu être que des bonnes idées. Sauf que trop c’est trop. En gros Harley Quinn après un moment avec Power Girl (que cette mini-série me manque) se retrouve face à un génie. Et forcément avec un esprit aussi bête que le sien, nous avons droit à toute sorte de scènes loufoques pour certaines, évidente et lourdes pour d’autres.

Au milieu de tout ça on a quand même une revisite de Mad Love assez mignonne que j’ai trouvé drôle et bien vue de la part des auteurs. Cependant, le reste est assez plat. Le coup de la discussion avec les animaux aussi m’a fait rire. Et je crois que ce sont les deux seuls souhaits qui m’ont le plus ravie. Le restes n’est que bêtise. Heureusement la fin remonte le niveau avec une sensiblerie mignonne.

Le problème c’est que les auteurs gardent leur histoire bien au chaud sous leurs fesses et ne lui font pas prendre l’air très souvent. Et ça commence à sentir mauvais. Ce n’est en rien original, ce n’est pas transcendant, les personnages peuvent être parfois bien mais la plupart du temps mal exploités. Et là où le bat blesse, c’est qu’ici on le lit en VF. En VO, les auteurs s’en donnent à coeur joie sur les jeux de mots, la façon même de parler de Harley, mais ceci est une chose assez rude à traduire. Le récit perd donc en force et on se retrouve avec un humour plan-plan et des parties insultantes ou sales qui sont radoucies au niveau de la traduction. C’est très dommage car en faisant cela la verve verbale de l’héroïne ne peut apporter autant de fun que d’ordinaire. Même si j’avoue qu’il faut sacrément se creuser les méninges pour trouver des équivalents français qui restent corrects pour construire des phrases ayant du sens.

Ce tome possède donc quelques qualités et quelques bonnes idées à piocher ça et là, mais n’est en rien exceptionnel. C’est juste toujours la même chose, et même si on peut le prendre comme une transition vers quelque chose de nouveau (si vous avez un peu suivi l’actualité du personnage), on se doute bien que les auteurs vont retomber dans leurs travers et nous réchauffer à nouveau la même soupe. Mais au moins, la lecture reste agréable et ce cinquième tome se lit rapidement, pour arriver à des bonus plutôt intéressants.

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Harley

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Nul ne saurait décrire le monstre, aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l'ordre cosmique.
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stingrayfell
stingrayfell
6 années il y a

Du coup les tome de « Harley Quinn » sont hors continuité avec ce qui se passe dans la serie « Suicide Squad » et les autres séries du New52 ?

ArnoKikoo
6 années il y a
Répondre à  stingrayfell

Au sens strict du terme, non, ce n’est pas hors-continuité mais les auteurs font un peu ce qu’ils veulent de leur côté ; je crois que ils se font quelques références entre les titres de temps en temps mais c’est vraiment anecdotique, tu peux lire les deux titres comme s’ils étaient séparés.

stingrayfell
stingrayfell
6 années il y a
Répondre à  ArnoKikoo

Ok merci, je vais y jeter un coup d’œil.

TheHolyBat
6 années il y a

pour l instant j ai lu que le tome 1, mais y a aura combien au total ?

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