Review VF – Green Arrow Tome 5 : Soif de sang

Urban Comics continue de terminer en librairie la publication des oeuvres de l’ère Renaissance, et Green Arrow a droit à un ultime tome de cette période qui comprend les derniers numéros de Ben Percy, majoritairement illustrés par Szymon Kudranski, avec un Rebirth salvateur pour le personnage, qui aura connu de bien sombres périodes en cinq ans. Heureusement, avec Ben Percy  le personnage est loin d’être massacré. Mais l’idée principale de ce cinquième tome n’en fait-elle pas trop ? On en parle maintenant.

La volonté de Percy de mettre du fantastique dans Green Arrow s’était déjà bien faite remarquer dans le précédent tome (piqûre de rappel par ici). Une seule grande histoire vient constituer ce tome, avec l’apparition d’une maladie, le Lukos, qui transforme les gens, grosso modo, en loup-garous (je dis grosso modo car ils ne deviennent pas totalement des bêtes et conservent leurs capacités à parler, tout comme une apparence relativement humaine), avec un parallèle très reconnaissable dans cette maladie avec le célèbre virus du SIDA (puisque le lukos se transmet également par le sang et les rapports sexuels). Ben Percy propose en fait une maladie qui, à l’inverse du virus précédemment nommé, rend les infectés plus forts, et part donc de ce principe : alors que séropositifs subissent une forte discrimination, que se passerait-il si au contraire les malades avaient un avantage sur les personnes non contaminées ?

Ben Percy nous parle donc de la différence présente chez les uns et les autres, de l’intolérance très forte qui peut se lier à la discrimination, et profite de l’aspect fantastique du loup-garou pour appuyer le propos de ceux qui considèrent les malades comme ayant une humanité diminuée. Sauf qu’ici, les « monstres » deviennent vraiment des monstres. Green Arrow se retrouve entre deux feux, puisqu’il se retrouve infecté et doit lutter contre sa perte d’humanité, et l’envie de profiter de ses nouvelles capacités pour asseoir son rôle de justicier.

Le propos de Ben Percy est assez intéressant, bien que ce genre de thématique est loin d’être originale. On y retrouve la description de phénomènes actuels, comme la montée de groupuscules extrémistes (et disons le, ici clairement fachos), et la spirale de la violence lorsque des communautés ne projettent que leur haine et leur peur l’une envers l’autre. Les éléments de super-héroïsme sont aussi présents, et Percy réussit à diversifier son histoire en y incluant des sortes de sous-intrigues (comme le passage en Alaska, ou la quête du vieillard qui permet d’avancer vers la conclusion), ce qui amène aussi à une virée en Afrique plutôt bienvenue.

Malgré ce que je vous ai dit auparavant, il ne faut pas croire non plus que Green Arrow devient un récit très engagé, ou trop verbeux. Car Percy a encore des soucis dans l’écriture, qui manque généralement de finesse (beaucoup de personnages secondaires sont assez archétypaux) et qui, comme dans le précédent tome, tend à conclure ses intrigues bien trop rapidement. C’est clairement le sentiment qu’on a sur le dernier chapitre, avec un climax réglé en quatre pages à peine et qui donne l’impression que l’auteur s’est rendu compte que, zut, il fallait relaunch le titrer juste après et que de toute façon, on s’en fout donc un peu du reste.

On reste donc sur sa faim (ou sa soif, lol lol lol) en fermant l’ouvrage, qui devrait malgré tout distraire la majorité des lecteurs. Green Arrow est un peu trop renfermé dans une logique de questionnement introspectif, à base de « ha, comment passer outre mon statut d’homme blanc milliardaire privilégié » pas ultra finaud, mais son supporting cast reste très sympathique, et on a toujours le plaisir de retrouver Emiko à ses côtés. Concernant la partie artistique, c’est dans l’ensemble assez convenable car le style de Kudranski est adapté au ton fantastique de l’ouvrage. Il y a un bon équilibre avec les couleurs de Gabe Eltaeb pour avoir un rendu qui correspond au ton assez réaliste des dessins, sans pour autant que ça ne soit ni trop lisse, ni trop sale. Par contre j’ai l’impression que certains visages sont terminés numériquement ce qui m’a troublé à plusieurs reprises. Quant au numéro de Patrick Zircher, c’est aussi acceptable, mais quand on voit ce que l’artiste fera sur Action Comics ensuite, on pourrait en attendre plus.

Le dernier tome de Green Arrow en Renaissance n’est pas un indispensable, et pas une rature, loin de là. Ben Percy prend ses marques avec le personnage, propose une histoire très fantastique, avec un discours social appuyé, mais manque encore de finesse dans l’écriture, et souffre d’un fin de tome abrupte. Malgré tout, si vous avez apprécié le précédent tome, que vous souhaitez compléter votre collection, ou que du comicbook mainstream correct vous tente pour occuper une aprem, alors je ne vois pas de raison de vous en déconseiller la lecture !

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ArnoKikoo

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